Les lobbies agricoles exercent des pressions sur les experts de la FAO : Témoignages troublants.
Au sein de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), d’anciens experts et des spécialistes actuellement en poste ont fait des déclarations anonymes, mettant en lumière les « pressions exercées par leurs supérieurs ». Selon plusieurs médias, ils affirment que leurs travaux portant sur les émissions de méthane ont été délibérément censurés détaille un article de l’Agence de Presse Sénégalaise.
Ces responsables de l’aile agricole de l’ONU ont dévoilé des années de frustration, déclarant avoir été « censurés, sabotés, sapés et victimisés » pendant plus d’une décennie, tout cela à la suite de leurs recherches mettant en évidence le rôle préjudiciable des émissions de méthane provenant du bétail dans le réchauffement climatique.
Selon leurs dires, « la pression exercée par les lobbies agricoles a conduit à sous-estimer le rôle du bétail dans la hausse des températures mondiales par la FAO ». « Il y a eu de nombreuses tentatives, entre 2006 et 2019, de la part de la direction pour faire disparaître les enquêtes liant le bétail aux changements climatiques », ont-ils affirmé.
18 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre attribuées au bétail
Ces allégations remontent à l’époque où a été publié le rapport « L’ombre portée de l’élevage » (LLS, sigle en anglais). Ce rapport historique a été le tout premier à mettre en avant les émissions issues de l’agriculture sur la scène du changement climatique, selon les médias. Le LLS a dévoilé les premières évaluations du coût écologique associé à la production de viande et de produits laitiers, attribuant 18 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre au bétail.
Cette révélation a profondément choqué l’industrie, qui avait depuis longtemps considéré la FAO comme un allié fiable, et a déclenché une réaction en interne de la part de la hiérarchie de la FAO, ont souligné les responsables.
Toutefois, ni la FAO ni les lobbys des secteurs de la viande et du lait n’ont encore formulé de réponses officielles à ces graves accusations.