Technique – AgriMaroc.ma https://www.agrimaroc.ma Agriculture Maroc Mon, 18 Mar 2024 09:20:24 +0000 fr-FR hourly 1 https://www.agrimaroc.ma/wp-content/uploads/cropped-AGRI-MAROC-FAV-Icon-08-1-32x32.png Technique – AgriMaroc.ma https://www.agrimaroc.ma 32 32 ToBRFV : Pertes financières et stratégies de gestion https://www.agrimaroc.ma/tobrfv-pertes-financieres-strategies-lutte/ https://www.agrimaroc.ma/tobrfv-pertes-financieres-strategies-lutte/#comments Mon, 18 Mar 2024 06:00:06 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=90984 Le virus du fruit rugueux brun de la tomate (ToBRFV) a eu un impact significatif sur les producteurs de tomates à travers le pays.

Il est difficile de mesurer précisément l’impact économique du ToBRFV sur les producteurs de tomates au Maroc, toutefois il est raisonnable d’identifier et de mettre l’accent sur les pertes financières subies et les stratégies de gestion adoptées pour faire face à cette situation.

Pertes financières dues au ToBRFV:

Il est à noter avant tout que le problème du virus ToBRFV est mondial. De nombreux pays producteurs de tomates sont confrontés à ce fléau et malheureusement le Maroc n’est pas en reste. Le ToBRFV a entraîné d’importantes pertes financières pour les producteurs de tomates au Maroc qui ont été touchés par le virus. Les producteurs marocains concernés estiment que la perte représente environ 15 à 20% de la production.

En effet, l’infection par le virus peut provoquer une réduction significative du rendement des cultures, ainsi qu’une détérioration de la qualité des fruits. Les producteurs sont confrontés à une baisse de la demande et à des difficultés sur les marchés nationaux et internationaux en raison des restrictions imposées aux tomates infectées.

Les pertes économiques se manifestent à plusieurs niveaux. Tout d’abord, les producteurs subissent une diminution de leurs revenus en raison de la diminution de la production et de la baisse des prix de vente. De plus, les coûts liés aux mesures de prévention et de contrôle du ToBRFV, tels que l’achat de semences certifiées et l’utilisation de produits chimiques, augmentent la pression financière sur les producteurs.

Concrètement à retenir : 

Perte de rendement : Les pertes de rendement peuvent varier en fonction de la gravité de l’infection et des mesures de gestion mises en place. Des études spécifiques dans chaque cas doivent être menées pour estimer ces pertes. Généralement on estime à 10% les pertes, mais qui toutefois peuvent être beaucoup plus importantes selon les cas.

Coûts de gestion de la maladie : Les coûts associés à la gestion de ToBRFV, tels que l’achat de plants résistants, les traitements phytosanitaires et les mesures d’hygiène, doivent être pris en compte individuellement selon le contexte local de chaque producteur.

Pertes de marché : Il est important d’évaluer les pertes potentielles sur le marché national et international en raison de la contamination par ToBRFV. Globalement, les chiffres annoncés par les producteurs se situent à environ 15% de perte au Maroc. Là encore, les chiffres peuvent être beaucoup plus importants.

Stratégies de gestion adoptées par les producteurs:

Face à l’impact économique du ToBRFV, les producteurs de tomates au Maroc ont mis en place diverses stratégies de gestion pour faire face à cette situation difficile. Voici quelques-unes des stratégies couramment utilisées:

Diversification des cultures: Certains producteurs ont opté pour la diversification de leurs cultures afin de réduire leur dépendance exclusive vis-à-vis de la tomate. Ils ont commencé à cultiver d’autres légumes ou fruits pour compenser les pertes subies dans la production de tomates.

Adoption de variétés résistantes: Les producteurs se tournent vers des variétés de tomates résistantes au ToBRFV. Ces variétés offrent une protection contre l’infection, réduisant ainsi les pertes économiques liées au virus. Cependant, l’adoption de ces variétés peut nécessiter des investissements supplémentaires en termes d’achat de semences spécifiques.

Renforcement des mesures de biosécurité: Les producteurs ont renforcé les mesures de biosécurité dans leurs exploitations pour réduire le risque d’infection par le ToBRFV. Cela comprend l’application de bonnes pratiques agricoles, l’hygiène des outils et équipements, ainsi que la mise en place de protocoles de quarantaine pour les plantes infectées.

Recherche de marchés alternatifs: Certains producteurs se sont tournés vers des marchés alternatifs, tels que les marchés locaux et régionaux, pour écouler leurs produits. Ils ont cherché à diversifier leurs canaux de distribution afin de compenser la réduction de la demande sur les marchés traditionnels.

Collaboration et partage des connaissances: Les producteurs ont renforcé leur collaboration et leur échange de connaissances avec d’autres acteurs de l’industrie, tels que les instituts de recherche et les associations agricoles. Cela leur permet de bénéficier des dernières informations sur les mesures de prévention et les nouvelles technologies de lutte contre le ToBRFV.

Lire aussi : La Commission européenne (CE) est en train d’envisager d’adapter ou de renforcer la mesure d’urgence actuelle contre le virus du fruit rugueux brun de la tomate (ToBRFV)

Le ToBRFV a un impact économique significatif sur les producteurs de tomates au Maroc touchés par le virus, entraînant des pertes financières importantes. Les producteurs concernés ont dû faire face à une diminution de la production, à des prix de vente réduits et à des coûts supplémentaires liés aux mesures de prévention et de contrôle du virus. Cependant, ils ont adopté des stratégies de gestion telles que la diversification des cultures, l’adoption de variétés résistantes et le renforcement des mesures de biosécurité pour faire face à cette situation. Il est essentiel de soutenir les producteurs en leur fournissant des ressources et des informations pour atténuer les pertes économiques et protéger l’industrie de la tomate au Maroc.

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Tout savoir sur le faux carpocapse https://www.agrimaroc.ma/faux-carpocapse/ https://www.agrimaroc.ma/faux-carpocapse/#respond Wed, 13 Mar 2024 23:07:03 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=94234

Le faux carpocapse, une menace pour l’agriculture.

La détection du faux carpocapse (Thaumatotibia leucotreta) dans une cargaison de grenades marocaines en provenance du Maroc et vers l’UE a suscité une vive inquiétude dans le monde agricole marocain. Ce ravageur de quarantaine, originaire d’Asie, est capable de causer des dommages considérables à de nombreuses cultures, notamment les arbres fruitiers, les légumes et les céréales.

Description du faux carpocapse

Le faux carpocapse est un petit papillon de nuit de la famille des Pyralidae. Il mesure environ 20 mm de long et a une envergure de 30 à 35 mm. Il a une coloration brun clair avec des bandes transversales sombres sur les ailes antérieures. Les larves, qui sont les responsables des dégâts, sont de couleur blanchâtre avec une tête brun foncé. Elles mesurent environ 20 mm à maturité.

Les plantes hôtes du faux carpocapse. Il s’attaque à un large éventail de plantes, notamment les arbres fruitiers, les légumes, les céréales, les plantes ornementales et les plantes sauvages.

Le faux carpocapse est présent dans de nombreuses régions du monde, notamment en Asie, en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord.

Faux carpocapse - ph : Wikipedia
Faux carpocapse – ph : Wikipedia

Cycle biologique

Le faux carpocapse passe par quatre stades de développement : l’œuf, la larve, la pupe et l’adulte. Les adultes émergent au printemps et s’accouplent. Les femelles pondent leurs œufs sur les feuilles, les fruits ou les tiges des plantes hôtes. Les larves éclosent après quelques jours et pénètrent dans les tissus de la plante. Elles s’alimentent pendant plusieurs semaines, creusant des galeries qui peuvent entraîner la mort de la plante. Les larves se transforment ensuite en pupes dans le sol. Les adultes émergent après environ deux semaines.

Dégâts causés

Les larves du faux carpocapse causent des dégâts considérables aux cultures. Elles peuvent attaquer toutes les parties aériennes de la plante, y compris les feuilles, les fruits et les tiges.

Sur les feuilles, les larves creusent des galeries qui peuvent entraîner la défoliation. Les feuilles attaquées se décolorent et finissent par tomber.

Sur les fruits, les larves creusent des galeries qui peuvent entraîner la pourriture du fruit. Les fruits attaqués sont souvent déformés et impropres à la consommation.

Sur les tiges, les larves creusent des galeries qui peuvent affaiblir la plante et entraîner sa mort.

Mesures de lutte

Il existe plusieurs mesures de lutte contre le faux carpocapse. Les mesures préventives sont les plus efficaces. Elles consistent à :

  • Éviter de planter des cultures sensibles à proximité les unes des autres.
  • Supprimer les débris végétaux sur lesquels les larves peuvent hiverner.
  • Utiliser des filets anti-insectes pour protéger les cultures.

En cas d’infestation, les mesures curatives suivantes peuvent être mises en œuvre :

  • Utiliser des insecticides homologués.
  • Recueillir et détruire les fruits et légumes attaqués.

Impact sur l’agriculture marocaine

La détection du faux carpocapse au Maroc est une menace sérieuse pour l’agriculture marocaine. Ce ravageur pourrait avoir un impact négatif sur la production de nombreuses cultures, notamment les grenades, les agrumes, les pommes, les poires et les légumes.

Les autorités marocaines ont pris des mesures pour limiter la propagation du faux carpocapse. Elles ont notamment interdit l’importation de grenades et d’autres fruits et légumes en provenance de pays où le ravageur est présent. Elles ont également renforcé les contrôles phytosanitaires aux frontières.

Il est important que les agriculteurs marocains soient vigilants et prennent des mesures préventives pour éviter la propagation du faux carpocapse.

En effet malgré ces mesures de précaution le faux carpocapse a été détecté dans une cargaison de grenades marocaines à destination de l’Espagne.

faux carpocapse – ph : castellonplaza

Mesures préventives complémentaires

En plus des mesures préventives mentionnées ci-dessus, les agriculteurs marocains peuvent également prendre les mesures suivantes pour réduire le risque d’infestation par le faux carpocapse :

  • Planter des variétés de plantes résistantes au ravageur.
  • Utiliser des techniques culturales appropriées, telles que la rotation des cultures et la fertilisation équilibrée.
  • Favoriser la présence d’auxiliaires naturels, tels que les guêpes parasitoïdes.

Ces mesures peuvent contribuer à protéger les cultures marocaines contre le faux carpocapse et à limiter les pertes économiques liées à ce ravageur.

Bonus : Lutte biologique

Les méthodes de lutte biologique contre le faux carpocapse. Les guêpes parasitoïdes sont des auxiliaires naturels efficaces qui peuvent contribuer à limiter les populations de faux carpocapse.

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4 actions pour éviter les résistances aux produits phytosanitaires https://www.agrimaroc.ma/conseil-4-actions-pour-eviter-les-resistances-phytosanitaires/ https://www.agrimaroc.ma/conseil-4-actions-pour-eviter-les-resistances-phytosanitaires/#respond Mon, 04 Mar 2024 06:00:51 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=95350

Les produits phytosanitaires jouent un rôle essentiel dans la protection des cultures contre les ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes. Cependant, leur efficacité est menacée par le développement de résistances. Dans cet article, nous explorerons les stratégies pour prévenir et gérer ces résistances, afin de garantir la durabilité de notre agriculture.

Diversification des traitements.

La diversification est la clé pour éviter les résistances.

  • Variété des produits chimiques : Alternez les familles chimiques pour chaque traitement. Évitez d’utiliser le même produit de manière répétée.
  • Méthodes alternatives : Explorez des méthodes non chimiques telles que la lutte biologique, la rotation des cultures et l’utilisation de variétés résistantes.

En plus de la diversification des traitements, la rotation des cultures offre des avantages significatifs.

Rotation des cultures.

La rotation des cultures est une pratique ancienne mais toujours efficace. Elle a deux avantages principaux, premièrement la réduction des bioagresseurs, puisqu’en alternant les cultures, vous réduisez la fréquence des bioagresseurs spécifiques et de leurs hôtes.

Deuxièmement elle offre l’avantage de limiter les pathogènes et les adventices et évite la propagation des pathogènes et des mauvaises herbes.

Gestion des doses.

Très important de noter ce point qui sur le terrain n’est pas toujours apprécié à sa juste valeur. La gestion précise des doses est cruciale pour éviter les résistances. En respectant les doses recommandées, vous participez à éviter la résistance, donc ne sous-estimez pas ou ne surestimez pas la quantité de produit à appliquer.

Dernier point sur cet aspect précis : Attention à la détoxication. L’effet inverse peut se produire lorsque des doses trop faibles sont appliquées. Elles peuvent favoriser le développement de résistances par détoxication.

Optimisation du positionnement des traitements.

En plus de la gestion précise des doses, le positionnement stratégique des traitements est également essentiel. Retenez bien que le moment et la manière d’appliquer les produits sont essentiels :

  • Timing Précis : Appliquez les traitements au bon moment, en fonction du cycle de vie des bioagresseurs.
  • Minimisez les risques : Évitez les applications inutiles et assurez-vous que les conditions sont optimales avant de procéder au traitement.

En Bonus !

N’oubliez pas de consulter l’indispensable : Index Phytosanitaire Maroc 2024 – AgriMaroc.ma

La prévention et la gestion des résistances phytosanitaires sont des défis constants. En combinant diversification, rotation, gestion des doses et positionnement stratégique, nous pouvons protéger nos cultures tout en préservant l’efficacité des produits. 

Sources : INRA, Arvalis, ANSES
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Myrtilles : Récolte et gestion en post-récolte https://www.agrimaroc.ma/myrtilles-recolte-gestion-post-recolte/ https://www.agrimaroc.ma/myrtilles-recolte-gestion-post-recolte/#comments Fri, 01 Mar 2024 09:09:49 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=63180 Myrtilles : Récolte et gestion en post-récolte.

La culture de la myrtille au Maroc dispose d’un fort potentiel. Dans le monde entier, la consommation de myrtilles s’accroît considérablement et la maîtrise des techniques de récolte et de la gestion en post-récolte de ce petit fruit permettra d’éviter de réels manques à gagner. 

Cueillette

Il faut laisser les fruits sur les plants 3 à 5 jours après qu’ils ont pris une couleur bleue uniforme. En effet, on doit vérifier la couleur des myrtilles autour de la cicatrice de la tige des fruits et éviter ceux qui ont encore une coloration verte ou rouge.

Après que les fruits soient devenus bleus, leur taille augmente encore d’un quart à un tiers. Par ailleurs, leur teneur en sucre ainsi que leur saveur s’améliorent également.

Généralement, le prix de vente des premières myrtilles sur le marché est plus élevé. Ainsi, pour cette raison, les agriculteurs récoltent leurs fruits dès qu’ils deviennent tout bleus. La teneur en sucre des fruits augmente pendant leur formation et cela continue après qu’ils sont devenus bleus, jusqu’à des teneurs de 15 % et plus.

La fréquence de la cueillette dépendra de la période de l’année et de la température dans les champs. Au début de la saison, on peut faire la cueillette 1 ou 2 fois par semaine, et jusqu’à 5 fois et plus par semaine aux périodes de pointe et avec des températures élevées.

Le même personnel peut être assigné à la cueillette le matin et à l’emballage en fin de matinée et pendant l’après-midi. Par conséquent, les plus grandes exploitations auront besoin d’effectuer la cueillette et l’emballage à partir du début de la matinée et durant toute la journée.
Généralement, on emploie 8 à 10 cueilleurs par hectare – ce nombre atteint 25 à 30 cueilleurs durant les périodes de pointe avec des plants matures.

La production varie quelque peu selon les variétés et la température. En plus de cela, un seul cueilleur peut récolter 3 à 4 kg par heure selon la variété et l’avancement de la saison. Les fruits sont récoltés dans de petits seaux de 1 à 2 litres que l’on porte à la ceinture. Par la suite, la récolte est portée dans une ligne d’emballage de terrain centralisée, couverte, où l’on trie et emballe les fruits par taille dans des boîtes à double coque en plastique transparent, qui sont pesées et rangées sur des plateaux en carton.

La boîte à double coque d’environ un quart de litre utilisée pour le marché des États-Unis et plusieurs marchés internationaux a généralement une capacité de 125 à 175 grammes. Pour la cueillette, il faut, si possible, utiliser un seau qui se porte en bandoulière ou qui s’attache à la ceinture afin de libérer les deux mains du cueilleur.

Avec le pouce, on roule les myrtilles mûres à partir de la grappe dans la paume de la main. Il faut placer les mains en dessous des grappes. Ceci permet d’assurer que les myrtilles ne tombent pas par terre. Le cueilleur ne doit pas trop remplir ses mains et doit éviter d’écraser les fruits.

On manipulera les fruits avec soin et on les touchera le moins possible afin de ne pas enlever la fine pellicule cireuse qui recouvre le fruit réduisant les risques de blessures conduisant à la pourriture du fruit.

Les fleurs et les fruits sont sensibles au gel. Ainsi, il est nécessaire donc de protéger les plants s’il y a un risque de gel. Par ailleurs, les pluies torrentielles peuvent percer les fruits si elles surviennent durant la période de récolte. Une irrigation irrégulière peut aggraver le risque de craquelures des fruits alors que le maintien d’une humidité uniforme durant le développement des fruits l’amoindrira.

Il faut cueillir toutes les myrtilles mûres d’un buisson avant de passer au suivant et ne récolter que les fruits bien mûrs. On laissera les fruits verts pour les prochaines cueillettes. En plus, on tiendra les fruits cueillis à l’ombre jusqu’à leur transport à l’abri de la ligne d’emballage.
En effet, la température des fruits peut augmenter rapidement sous les rayons directs du soleil.

Gestion des myrtilles en post-récolte

Opérations d’emballage

Pour les petites cultures de 2 à 4 hectares, les agriculteurs peuvent généralement faire le tri et l’emballage à la main. Après les tris de qualité et de calibrage, on pèse et on ferme les boîtes à double coque en plastique. Généralement, on place 12 boîtes à double coque sur un plateau d’expédition en carton ondulé standard. Le type d’emballage peut varier selon le marché international ou le détaillant spécialisé.

Par la suite, on s’informera auprès de l’agent commercial, du réceptionnaire des fruits ou du détaillant pour déterminer les tailles et les modes d’expédition optimaux pour chaque marché.

On consultera également un spécialiste de la mise en marché pour concevoir des étiquettes d’expédition et de contrôle d’inventaire appropriées ainsi qu’un logo commercial.

Il existe diverses tailles de lignes d’emballage pour les gros volumes de fruits. Les lignes d’emballage incluent des ventilateurs refoulants afin d’éliminer les déchets, des tables de tri. Ceci permet d’enlever les fruits invendables et des cribles de classement pour éliminer les fruits qui n’atteignent pas la taille minimale exigée sur le marché. Il ne doit y avoir qu’une seule couche de fruits sur le tapis d’inspection.

  • On nettoiera la zone d’emballage chaque jour avec un détergent et de l’eau, et on la pulvérisera avec une solution contenant 5 % de Chlorox ou d’eau de Javel (hypochlorite de sodium).
  • Il ne faut pas ramasser de fruits impropres à la vente ni de débris végétaux dans les contenants de récolte, il vaut mieux les laisser dans le champ.
  • On ne lave pas les myrtilles fraîches avant leur emballage.
  • On apportera les fruits à la station d’emballage aussi vite que possible et on stockera les fruits non emballés dans une chambre froide jusqu’à leur
    emballage.
  • On les emballera et les refroidira le plus rapidement possible. Les systèmes et installations de refroidissement qui sont utilisés pour les fraises
    au Maroc devraient bien convenir aux myrtilles.
  • Il faut refroidir les fruits à 0-1 ˚C pour faciliter leur manutention et leur stockage : Si l’on ne protège pas le plus rapidement possible la cueillette de la chaleur qui règne dans le champ, la durée de conservation des fruits diminuera.

Myrtilles en chambre froide après la récolte   

Réfrigération à l’air forcé   

Avant l’expédition, les fruits emballés doivent être refroidis par un système de réfrigération à air forcé. Les chambres de refroidissement passives ne parviennent pas à bien refroidir des fruits destinés à des marchés lointains. Dans ces chambres froides, l’air froid prend beaucoup plus de temps pour atteindre les fruits à l’intérieur des boîtes, ce qui ne garantit pas une réfrigération adéquate. Des fruits chauds peuvent faire « suer » les autres fruits par condensation. Les agriculteurs peuvent utiliser un « tunnel de Californie » pour refroidir à l’air forcé dans une chambre froide.

On empile les plateaux de boîtes de fruits sur deux rangées de part et d’autre d’un couloir. On en ferme une extrémité à l’aide d’une bâche, avec laquelle on couvre également le sommet des deux rangées de plateaux jusqu’à l’entrée du « tunnel » ainsi formé.

Lorsque le tunnel est bien fermé, on place un ventilateur devant son entrée, et ce dernier pousse l’air froid dans le tunnel, puis à travers les piles de plateaux.

Une fois que les fruits ont atteint la température désirée, on doit les enlever du courant d’air du tunnel afin d’éviter qu’ils ne dessèchent.

On vérifie la température des fruits avec un thermomètre. Un technicien en réfrigération peut calculer, à partir du volume maximal de fruits par heure, les besoins en réfrigération et la puissance du ventilateur.

On stockera les plateaux de myrtilles pré-réfrigérées à 0 ˚C et à 85 % à 95 % d’humidité relative. Avec une cueillette, une sélection à l’emballage, une manipulation et une préréfrigération attentive, les myrtilles dans leurs boîtes auront une durée de conservation de 14 à 21 jours, voire plus.

Contrôle de la qualité

Un emballeur chargé du contrôle de la qualité doit vérifier au hasard 1 à 5 plateaux sur 100. Il en versera le contenu dans un récipient peu profond pour examiner les fruits. Il vérifiera également le poids des boîtes de myrtilles, poids qui doit dépasser de 5 à 10 % le poids indiqué afin de compenser la perte due à la déshydratation.

Guide de la production de Myrtilles au Maroc

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Analyse : Quel potentiel pour la framboise surgelée ? https://www.agrimaroc.ma/analyse-potentiel-framboise-surgelee/ https://www.agrimaroc.ma/analyse-potentiel-framboise-surgelee/#respond Fri, 01 Mar 2024 09:09:16 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=94832 Le marché de la framboise surgelée connaît une résurgence en 2024 : Un revirement attendu ou un simple hasard ?

Le marché des framboises surgelées, en proie à des difficultés au cours des deux dernières saisons, semble amorcer un regain d’activité en ce début d’année 2024, selon les rapports des analystes d’EastFruit. Alors que la demande et les prix connaissent une hausse, la question est de savoir s’il s’agit d’un véritable changement de tendance ou simplement d’une conjoncture fortuite. 

Pays producteurs de framboises, des variations par pays.

Comment expliquer cette cette résurgence surprenante du marché ? D’abord par de faibles stocks et délais prolongés. En effet la diminution des stocks de framboises congelées en entrepôt a été un facteur déterminant, tout comme les délais plus longs entre la commande et la livraison, compliquant la gestion des approvisionnements.

Bien sûr la perturbation à la frontière ukraino-polonaise compte aussi, les perturbations causées par les agriculteurs et les transporteurs polonais à la frontière ont eu un impact significatif, bloquant les expéditions directes de l’Ukraine vers la Pologne. Cette situation a entraîné des retards et des itinéraires alternatifs, faisant grimper les coûts logistiques et les prix des baies congelées en Europe.

L’impact des actions des agriculteurs polonais s’est particulièrement fait sentir sur la catégorie de qualité la moins chère, le « crumble ». Une pénurie de cette catégorie a été constatée parmi de nombreux transformateurs en Europe, provoquant une forte demande et une augmentation des prix. Les consommateurs ont commencé à rechercher du crumble aux framboises dans plusieurs pays, à l’exception de l’Ukraine.

La situation du marché varie d’un pays à l’autre. En Ukraine, une forte demande a été enregistrée dès que les restrictions de transport ont été assouplies, avec des prix atteignant 2,30 à 2,40 euros FCA Ukraine pour la qualité 90/10. En Serbie, les prix sont maintenus entre 2,5 et 2,6 euros/kg pour les baies entières congelées.

Lire aussi : AGF s’engage à fournir les meilleures solutions de surgélation en continu

La Chine propose des framboises surgelées de qualité 90/10 à 2,1 euros/kg FCA Chine ou 2,15-2,35 euros au port de Hambourg, tandis que la Biélorussie n’est plus un fournisseur majeur en framboises surgelées malgré des stocks minimes.

Quid du Maroc ?

L’offre du Maroc augmente progressivement, avec un prix actuel de 2,2 euros/kg FOB port du Maroc pour la qualité 90/10 selon EastFruit.

La production de framboises surgelées dans les prochains mois ne devrait pas être abondante, incitant les acteurs du marché à partager les stocks restants en attendant l’arrivée des framboises du Maroc. La plupart anticipent que les prix ne dépasseront pas 2,7 à 3,0 euros par kg, mais seul le temps dira si les stocks seront suffisants pour répondre à la demande croissante. Le marché de la framboise surgelée semble amorcer une phase de remontée des prix, mais la prudence reste de mise face à une situation encore volatile.

Toutefois nous l’avons vu sur AgriMaroc.ma récemment, l’année 2023 s’est révélée être une période délicate pour les exportations marocaines de produits surgelés. Marqué par des défis météorologiques et une concurrence de plus en plus forte sur les marchés internationaux, l’exportation de fruits rouges au Maroc est à un virage important.

Entre janvier et octobre de l’année écoulée, le Maroc a exporté moins de 70 000 tonnes de fruits, baies et légumes surgelés, indiquant une tendance à la baisse constante par rapport aux années précédentes. Les dernières estimations laissent entrevoir la possibilité que les exportations atteignent leur niveau le plus bas depuis au moins six ans.

Bien que les producteurs de framboises aient été moins sévèrement touchés, ils ont également dû faire face à des défis. L’excédent de framboises surgelées sur le marché de l’Union européenne a conduit à une réduction des exportations marocaines, avec seulement 10 000 tonnes exportées entre janvier et octobre 2023, en comparaison avec des chiffres beaucoup plus élevés pour des concurrents tels que l’Ukraine, la Pologne et la Serbie.

Du point de vue géographique, les exportations de fruits et légumes surgelés du Maroc ont maintenu une stabilité relative. En 2023, les pays de l’Union européenne ont continué d’importer environ 80 % de toutes les fournitures marocaines, tandis que le reste était principalement destiné à l’Amérique du Nord, à la Chine et à d’autres pays d’Asie de l’Est.

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ToBRFV : L’eau comme facteur de transmission https://www.agrimaroc.ma/tobrfv-eau-facteur-de-transmission/ https://www.agrimaroc.ma/tobrfv-eau-facteur-de-transmission/#respond Fri, 01 Mar 2024 06:00:16 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=93843 Le Virus ToBRFV soumis à la menace invisible dans l’eau.

Le virus du fruit brun rugueux de la tomate (ToBRFV) représente une menace sérieuse pour la production mondiale de tomates. Originaire d’Israël, le ToBRFV a rapidement fait des ravages dans plus de 50 pays, bouleversant les rendements d’une culture très répandue dans le monde.

Détecté pour la première fois en 2014 en Israël et en 2015 en Jordanie, le ToBRFV a provoqué d’énormes pertes de rendement en induisant des symptômes caractéristiques de mosaïque, un rétrécissement des feuilles, et des taches rugueuses sur les fruits. Sa propagation rapide sur plusieurs continents en moins d’une décennie soulève des préoccupations sur les méthodes de transmission et les risques potentiels liés à ce virus.

La propagation du ToBRFV a entraîné d’énormes pertes économiques, affectant non seulement les cultures de tomates mais aussi celles de poivrons. L’incidence de la maladie dans les cultures touchées varie entre 50 et 100 %, avec des réductions de rendement allant de 10 à 55 %. Ces chiffres soulignent l’ampleur du défi auquel l’industrie agricole est confrontée.

La stabilité des virions du ToBRFV pose un défi supplémentaire, car ces agents pathogènes restent infectieux dans le sol, l’eau d’irrigation, et le drainage pendant des périodes prolongées. Les études antérieures ont révélé la présence de tobamovirus dans différents échantillons environnementaux, suggérant que l’eau pourrait être une voie de transmission cruciale.

Risque de transmission par l’eau.

L’agriculture moderne dépend fortement de l’irrigation, représentant plus de 80 % de la consommation mondiale d’eau. La possibilité que le ToBRFV se propage par l’eau soulève des inquiétudes quant à l’utilisation d’eaux alternatives, telles que les eaux usées, pour l’irrigation en cas de pénurie d’eau.

Lire aussi : ToBRFV : Pertes financières et stratégies de gestion

Impact sur les Systèmes Hydroponiques.

Les systèmes hydroponiques, de plus en plus utilisés dans la production agricole, peuvent être des vecteurs potentiels de transmission du ToBRFV. Les études menées sur la transmission par voie hydrique suggèrent que le ToBRFV peut persister dans l’eau et infecter les plantes par les racines, créant ainsi un risque d’épidémie dans ces systèmes.

Expérimentations pour Comprendre la Transmission.

Des expériences ont été menées pour étudier la survie du ToBRFV dans des environnements aqueux et pour évaluer sa transmission par l’eau. Les résultats montrent que le virus reste infectieux dans l’eau pendant plusieurs semaines, soulevant des questions cruciales sur la gestion de l’eau dans les serres commerciales.

Alors que la recherche sur le ToBRFV progresse, des préoccupations persistent quant à la possibilité de transmission par l’eau et aux risques associés à l’utilisation d’eaux contaminées en agriculture. Les résultats de cette étude soulignent la nécessité d’une gestion intensive et de pratiques agricoles adaptées pour éviter la propagation du virus.

Le ToBRFV représente une menace sérieuse pour la production mondiale de tomates. La recherche continue à explorer les voies potentielles de transmission, mettant en évidence l’importance cruciale de l’eau dans la propagation du virus. La vigilance et des pratiques agricoles durables sont essentielles pour atténuer les risques et protéger l’approvisionnement mondial en tomates.

Source : Frontiers
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Les cultures hors sol: Avantages et inconvénients https://www.agrimaroc.ma/la-technique-des-cultures-hors-sol-avantages-et-inconvenients/ https://www.agrimaroc.ma/la-technique-des-cultures-hors-sol-avantages-et-inconvenients/#comments Sat, 24 Feb 2024 06:00:01 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=16943 Technique: Les avantages et les inconvénients des cultures hors sol.

L’idée de cultiver en hors sol, est apparue depuis longtemps comme une méthodologie pour établir les mécanismes de l’absorption racinaire des éléments minéraux, et pour étudier le fonctionnement des plantes. Cependant au cours des dernières décennies, cette méthode s’est largement répandue. Elle est devenue indispensable dans la production végétale. Les cultures hors sol se définissent comme des cultures où les végétaux effectuent leur cycle complet de production sans que le système racinaire ait été en contact avec leur environnement naturel, qui est le sol. Les racines sont ainsi continuellement alimentées par un milieu liquide minéral qui est la solution nutritive et qui apporte l’eau, l’oxygène dissous et les éléments minéraux indispensables.

En réalité, la découverte des cultures hors sol doit être attribuée à deux chercheurs allemands Knop et Sachs. Simultanément en 1860 et de manière indépendante, ces deux auteurs ont réussi à faire pousser des plantes sur des milieux entièrement liquides constitués d’eau additionnée de sels minéraux. Plus tard, dans les années 50, certains organismes de recherches en France, en Hollande et aussi des professionnels comme Milland s’intéressaient aux applications horticoles des cultures hors sol, mais il ne s’agit encore que d’étapes de pré-développement. Enfin, le véritable développement des cultures hors sol date des années 1975-1980: À un rythme très soutenu cette technique s’implantait dès lors en Europe surtout pour les cultures sous serre. Ainsi, depuis une quinzaine d’années, les surfaces et la nature des espèces concernées n’ont cessé d’augmenter.

L’extension régulière des surfaces consacrées aux cultures hors sol résulte d’un bilan en faveur de cette technique qui apporte une série d’améliorations pour l’agriculteur: Parmi les avantages de cette technique, on cite:

L’économie d’eau et d’engrais minéraux

Les cultures hors sol conduisent à une meilleure maitrise des apports d’eau et en éléments minéraux. En comparant la quantité d’eau nécessaire pour obtenir un kg de produit à partir d’une culture de plein champ à celle utilisée avec une culture hydroponique, l’économie réalisée par cette dernière peut atteindre 90% à 95% des apports d’eau , ainsi les cultures hors sol ont permis de développer des activités horticoles dans des régions où l’eau est un facteur limitant: on évite ainsi les pertes par diffusion dans le milieu naturel.

Quant aux engrais minéraux, les techniques de culture hors sol conduisent aussi à une économie importante puisque les apports sont calculés en fonction des besoins et qu’il n’y a pas de stockage au niveau du sol. En réalité, l’économie réalisable va dépendre du choix de la technologie utilisée. Quand l’agriculteur choisit un système à solution recyclée, cette économie sera importante, la plante consomme la quasi-totalité des apports, par contre, quand la culture est effectuée à partir d’une solution nutritive non recyclée (circuit ouvert) les pertes au niveau des percolas sont importantes et les économies réalisables sont limitées (Morard., 1995).

La simplification des techniques culturales

La culture hors sol permet d’éliminer certaines façons superficielles comme la préparation du sol, les binages, le désherbage …, De même, les étapes de la fertilisation (amendement et engrais minéraux), et de l’irrigation sont aussi remplacées par l’apport de la seule solution nutritive. En outre, cette technique facilite considérablement le travail du producteur qui en installant sans contrainte l’ensemble du système peut s’affranchir facilement de la lourdeur des opérations au niveau du sol.

L’élimination des problèmes liés au sol

La principale raison du développement agricole de la culture hors sol provient de la nécessité d’éliminer certains problèmes liés au sol comme le problème de la salinité ou la contamination par les agents pathogènes. Cette technique a permis, par exemple, de lutter contre la fusariose de l’œillet ou le corky root de la tomate (Morard., 1995). En outre, le recours à la culture sans sol devient nécessaire quand ce dernier est de qualité médiocre peu profond ou difficile à amender: C’est le cas du désert sableux notamment dans les pays du Moyen-Orient où cette technique a permis le développement d’une production maraîchère. Il ne faut pas négliger, par ailleurs, les potentialités de cette technique pour utiliser des surfaces où il n’y a pas de sol, ainsi des tentatives ont été effectués pour créer des espaces verts en culture hors sol sur les terrasses d’immeubles ou sur des décharges publiques (Morard., 1995).

Le gain de précocité

La culture hors sol favorise la précocité d’une culture sous serre par rapport à une même culture en sol selon les régions ainsi un producteur peut bénéficier de prix des primeurs. En effet, l’explication de cette précocité est due à un effet de température qui permet un réchauffement plus rapide d’un substrat par rapport au sol en place. Cette élévation de température permettrait un meilleur fonctionnement du système racinaire et un produit de meilleure qualité (Morard., 1995).

Une meilleure qualité des produits

Bien que le concept de la qualité soit difficile à préciser et à quantifier, la culture hors sol a une influence favorable sur certains critères comme :

  • L’aspect extérieur des fruits et des légumes: On récolte des produits plus attrayants pour le consommateur, plus propre car jamais souillés de particules de sol et plus brillants.
  • Moins de résidus de pesticides puisque ces cultures reçoivent moins de traitements phytosanitaires.
  • Poids et quantités de protéines: Pendant la période de récolte, certaines études ont montré que les mesures de différents paramètres représentant la qualité des fruits de tomates cultivées en sol (fumure minérale ou amendements organiques) ou en hors sol montrent qu’aucune différence significative ne peut être attribuée à la technique culturale et la comparaison est même favorable à la culture hors sol qui augmenterait le contenu en protéines (Morard., 1995).

L’augmentation du rendement

Les rendements obtenus en utilisant cette technologie sont en général plus élevés que les cultures en plein sol. En effet, quand la fertilité d’un sol de serre n’est pas optimale (problème de pathogènes, salinité, mauvaise structure…), la culture hors sol donne toujours des rendements supérieurs. De même, lorsque les conditions d’alimentation hydrique et minérale du sol ne sont pas bonnes, le passage en culture hors sol apporte à l’agriculteur une certaine garantie en limitant les risques de stress nutritionnels (carence, déficience, toxicité). En outre, les cultures hors sol permettent d’augmenter très sensiblement l’occupation du volume utile de la serre car elles autorisent une meilleure utilisation:

  • De la surface avec l’utilisation des pratiques mobiles, il est possible de gagner jusqu’à 10% de la surface.
  • Du volume: Pour des plantes ayant un faible développement, il est possible d’utiliser un dispositif de culture vertical qui permet de multiplier ainsi par sept la surface du sol correspondante.

Cependant comme toute nouvelle technologie, les cultures hors sol apportent aussi des difficultés, parmi lesquelles on cite:

Le coût d’installation et d’entretien élevé   

Des charges financières sont induites par une technique de production hors sol. Ces charges concernent d’une part l’investissement  de début: L’installation de l’infrastructure (cuves, pompes, contrôles, le système de distribution de la solution nutritive). D’autre part, les charges proportionnelles annuelles qui impliquent l’entretien et l’achat des  substrats et des solutions nutritives. Cela génère donc un surcout des techniques hydroponiques par rapport à une même culture effectuée en sol.

Utilisation d’une haute technologie

Le deuxième obstacle à la diffusion des cultures hors sol dans le milieu agricole est lié à la sophistication: Les erreurs techniques se traduisent par des troubles physiologiques qui sont beaucoup plus rares en culture sur sol. Tout personnel concerné par les cultures hors sol doit avoir une technicité assez prononcée.

La maîtrise incomplète des déchets

La plupart des techniques hydroponiques horticoles utilisent des substrats. Certains de ces produits (comme la laine de roche) ne sont pas biodégradables et posent des problèmes de déchets aux agriculteurs. Cependant, actuellement les sociétés fabriquant ces produits étudient activement ce problème et proposent déjà la reprise des substrats utilisés (Morard., 1995).

D’autres parts, les risques les plus importants pour l’environnement paraissent être liés à l’utilisation incomplète de la solution nutritive par les racines des plantes. Dans les systèmes les plus couramment utilisés dit à circuit ouvert la solution nutritive est apportée aux racines des plantes en quantité très supérieure à celle des besoins des racines: L’excédent ou percola est évacué dans le sol avec les eaux de ruissellement vers les nappes phréatiques.

Pour conclure, la pratique de la culture hors sol s’accroit d’une manière significative dans le monde, c’est une solution efficace pour différentes contraintes et limites liées au sol, et au milieu et qui permet notamment l’augmentation des rendements et le développement de l’agriculture en général. En effet, elle représente un concept d’avenir puisque la population de la planète est en croissance géométrique et il y a de moins en moins de terres arables et fertiles qui sont utilisables pour subvenir aux besoins de ces populations.

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Quels défis pour l’agriculture marocaine en 2024 ? https://www.agrimaroc.ma/agriculture-marocaine-2024/ https://www.agrimaroc.ma/agriculture-marocaine-2024/#respond Thu, 22 Feb 2024 09:09:08 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=94415 L’agriculture marocaine devra faire face à de nombreux défis en 2024, comme la raréfaction de l’eau en premier lieu.

L’agriculture marocaine, riche de son histoire et de sa contribution significative à l’économie nationale, traverse actuellement une période cruciale. Les défis multiples, avec en premier lieu le manque d’eau, nécessitent une attention urgente. Dans cet article, AgriMaroc décide d’approfondir chaque aspect de ces défis, explorer les solutions novatrices envisagées par le Maroc, et discuter de la manière dont le secteur agricole du pays s’adapte pour assurer sa durabilité dans un contexte mondial en constante évolution.

Le manque d’eau systémique : Un défi criant.

La déclaration du ministre de l’Eau, Nizar Baraka, sur la sixième année consécutive de sécheresse, souligne l’importance d’une action face à la crise environnementale sans précédent. La réduction drastique des précipitations, chutant de 67% par rapport à la moyenne saisonnière habituelle, a un impact dévastateur sur le secteur agricole. La situation préoccupante des barrages, remplis à seulement 23,5%, nécessite des mesures immédiates.

La réponse du gouvernement à cette crise se manifeste par une stratégie ambitieuse du dessalement de l’eau de mer. Les sept nouvelles stations de dessalement, prévues d’ici 2027, représentent un pas important dans la diversification des sources d’eau pour l’irrigation. La construction imminente d’une station à Casablanca marque une étape cruciale dans cette quête de solutions durables.

Mais au delà de cette perspective moyen terme, des mesures draconiennes, y compris des coupures temporaires d’approvisionnement en eau, s’avèrent être nécessaires. Cela souligne l’importance de l’urgence face à cette crise qui met à l’épreuve la capacité du Maroc à garantir la sécurité alimentaire de la population. D’autres mesures comme la limitation ou l’interdiction de cultures gourmandes en eau devraient perdurer dans les régions les plus touchées par la sécheresse, avec notamment des cultures comme la pastèque et l’avocat première ligne. La question d’arbitrer les cultures est aujourd’hui centrale. Cette orientation stratégique pourrait être un compromis intéressant à trouver, alors que certaines voix se font de plus en plus entendre pour favoriser une agriculture moins industrielle et davantage orientée vers la sécurité alimentaire nationale, toutefois à l’heure actuelle il apparait difficile de renoncer à un secteur qui contribue fortement au PIB national. Il faudra donc arbitrer.

Le Faux Carpocapse, un risque réel alors que le ToBRFV reste préoccupant. 

Le Faux Carpocapse, une menace grandissante.

En décembre 2023, la détection du faux carpocapse dans une cargaison de grenades marocaines soulève des préoccupations quant à la sécurité des cultures. Originaire d’Asie, ce ravageur représente une menace sérieuse pour les arbres fruitiers, les légumes et les céréales. Comprendre son cycle biologique, ses plantes hôtes, et les dégâts qu’il peut causer est crucial pour élaborer des stratégies de lutte efficaces.

Le Maroc a rapidement pris des mesures préventives, notamment l’interdiction de l’importation de grenades et d’autres fruits en provenance de pays où le faux carpocapse est présent. Cependant, malgré ces précautions, la détection du ravageur dans des cargaisons destinées à l’Espagne souligne la complexité de la gestion de cette menace.

Les impacts économiques potentiels du faux carpocapse sur l’agriculture marocaine sont significatifs. Les pertes de rendement, les coûts liés aux mesures de lutte et les difficultés d’écoulement des produits sur les marchés nationaux et internationaux sont autant de facteurs qui mettent en péril la stabilité économique du secteur.

Les agriculteurs sont appelés à adopter des mesures préventives complémentaires, telles que la plantation de variétés résistantes, l’utilisation de techniques culturales appropriées et la promotion d’auxiliaires naturels tels que les guêpes parasitoïdes. Ces actions peuvent contribuer à réduire le risque d’infestation par le faux carpocapse et à protéger les cultures marocaines.

Le Virus ToBRFV toujours au cœur des préoccupations.

Le virus du fruit rugueux brun de la tomate (ToBRFV) représente un autre défi majeur pour les producteurs de tomates au Maroc. Les pertes financières estimées à 15-20% de la production soulignent l’ampleur de l’impact économique de cette maladie.

Les producteurs adoptent diverses stratégies pour faire face à cette situation difficile. La diversification des cultures, l’adoption de variétés résistantes, le renforcement des mesures de biosécurité et la recherche de marchés alternatifs sont autant de stratégies mises en œuvre pour atténuer les pertes économiques.

La collaboration et le partage des connaissances entre les producteurs, les instituts de recherche et les associations agricoles sont des aspects cruciaux de la gestion de cette crise. Le renforcement de la résilience des producteurs face au ToBRFV nécessite une approche holistique et collaborative. C’est dans ce sens que la FIFEL a lancé un Comité de Sauvegarde pour soutenir la filière tomate.

L’irrigation intelligente, une clé d’avenir pour l’agriculture marocaine en 2024 ?

Accélérer sur l’irrigation intelligente.

Face à la sécheresse persistante, le Maroc se tourne vers des solutions innovantes pour maximiser l’utilisation de l’eau dans l’agriculture. L’irrigation intelligente, également appelée irrigation de précision, se positionne comme une technologie de pointe qui pourrait révolutionner la gestion de l’eau dans le secteur agricole marocain.

Cette approche repose sur l’utilisation de capteurs et de technologies IoT pour collecter des données en temps réel sur les conditions météorologiques, les niveaux d’humidité du sol et les besoins en eau des plantes. Ces données sont ensuite utilisées pour ajuster automatiquement les systèmes d’irrigation, offrant ainsi une utilisation plus efficace de l’eau et évitant les problèmes de sur-arrosage ou de sous-arrosage.

L’irrigation intelligente ne se contente pas d’optimiser l’utilisation de l’eau ; elle contribue également à améliorer la santé des cultures et à maximiser les rendements. En détectant rapidement les problèmes tels que les ravageurs ou les maladies, elle permet de prendre des mesures préventives pour éviter des pertes de cultures.

L’adoption de l’irrigation intelligente au Maroc pourrait ouvrir de nouvelles possibilités agricoles. Dans un contexte de rareté de l’eau, cette technologie devient un outil crucial pour garantir la durabilité à long terme du secteur agricole et de nombreux pays soutiennent ces technologies afin d’anticiper ces pénuries prochaines d’eau. C’est le cas par exemple de la France, qui lance un plan de soutien à l’irrigation, avec des subventions allant jusqu’à 30% pour équiper ses agriculteurs.

Le dessalement de l’eau de mer sur du moyen terme.

En complément à l’irrigation intelligente, le dessalement de l’eau de mer émerge comme une solution pour surmonter le manque d’eau. Le gouvernement marocain prévoit la construction de sept stations de dessalement d’ici 2027, avec la première station en cours de construction à Casablanca.

Cette approche offre une alternative viable pour l’irrigation des terres agricoles, ouvrant des opportunités dans des régions auparavant considérées comme peu propices à l’agriculture. Le dessalement permet de diversifier les sources d’eau, réduisant ainsi la dépendance aux précipitations saisonnières et aux réservoirs.

Cependant, le dessalement de l’eau de mer n’est pas sans défis. Les coûts énergétiques élevés et les préoccupations environnementales liées à la salinité résiduelle et à la gestion des sous-produits doivent être pris en compte. Le Maroc devra équilibrer les avantages potentiels du dessalement avec ces défis pour garantir une mise en œuvre durable de cette solution.

S’inspirer du modèle espagnol pour la commercialisation ?

La récente décision des opérateurs espagnols du secteur des agrumes de contourner les réexportateurs néerlandais en acquérant directement des oranges en Égypte offre une perspective intéressante alors que le Made In Morocco continue de gagner du terrain. Face à des défis similaires, le Maroc pourrait envisager des stratégies de diversification des canaux de commercialisation à travers ses exportateurs, pour assurer la rentabilité des produits agricoles nationaux et importés, en se basant notamment sur un approvisionnent de pays proches en Afrique subsaharienne.

La décision de l’Espagne de contourner les réexportateurs néerlandais souligne la volonté des opérateurs de s’adapter aux fluctuations du marché. De même, le Maroc pourrait explorer des partenariats directs avec des pays importateurs, éliminant ainsi les intermédiaires et assurant un contrôle plus direct sur la commercialisation.

La flexibilité des opérateurs espagnols dans leur choix d’approvisionnement ouvre la voie à de nouvelles dynamiques dans le secteur agricole. Le Maroc pourrait envisager des initiatives similaires en explorant des marchés auparavant négligés ou en établissant des partenariats stratégiques pour élargir sa base de consommateurs. Une approche proactive pour diversifier les canaux de commercialisation peut aider à atténuer les impacts des défis tels que la sécheresse, le faux carpocapse et le ToBRFV.

Vers une agriculture marocaine durable.

L’agriculture marocaine fait face à des défis substantiels en 2024, mais elle adopte également des solutions innovantes pour assurer sa durabilité. Le manque d’eau, la menace du faux carpocapse et les impacts du virus ToBRFV ne sont pas seulement des problèmes locaux, mais des défis mondiaux auxquels de nombreux pays sont confrontés. Et bien évidemment ils ne sont pas les seuls.

L’approche proactive du Maroc est à souligner, les solutions sont nombreuses et sont systématiquement étudiées et mises en places, avec des prises de décisions fortes qui permettent au secteur de perdurer dans le temps. Bien que la concurrence mondiale devient de plus en plus féroce, l’agriculture marocaine est en constante mutation et s’engage dans un engagement envers une agriculture moderne et durable. Cependant, il est impératif de relever ces défis de manière équilibrée, en tenant compte des aspects économiques, environnementaux et sociaux.

La collaboration continue entre les différents acteurs, gouvernants, société civile, scientifiques et les agriculteurs est essentielle pour faire face à ces défis. En investissant dans la recherche et le développement, en renforçant la résilience des communautés agricoles et en adoptant des pratiques agricoles durables, le Maroc peut non seulement surmonter les défis actuels mais aussi établir un modèle d’agriculture nouveau.

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Analyse : L’heure du pistachier au Maroc ? https://www.agrimaroc.ma/pistachier-au-maroc-2024/ https://www.agrimaroc.ma/pistachier-au-maroc-2024/#respond Mon, 19 Feb 2024 06:00:47 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=95108 Le pistachier, le rêve californien.

À travers tout le Maroc, la question de l’eau devient une préoccupation majeure, en particulier dans les bassins de productions. Des réflexions émergent pour identifier des plantes résistantes à la pénurie d’eau, diversifier les cultures afin d’assurer des revenus complémentaires aux agriculteurs et réhabiliter les terres, particulièrement vulnérables au manque d’eau.

Les experts sont unanimes, et soulignent l’urgence de ces problématiques, affirmant que « tous les indicateurs sont globalement au rouge ». Sur les plateaux TV où dans les événements dédiés au sujet, le constat reste le même, les sols deviennent de plus en plus arides, les taux de remplissage des bassins restent en dessous des normales, avec peu d’espoir d’amélioration étant donné que les précipitations se font de plus en plus rares, malgré les dernières grosses pluies de février.

Les nappes phréatiques sont à leur niveau le plus bas, et l’enneigement des montagnes est de plus de plus faible, une situation qui inquiète. La neige normalement abondante en cette période de l’année permet de stocker de l’eau pour la restituer au printemps, alimentant ainsi les cours d’eau.

Aujourd’hui, les agriculteurs doivent se projeter comme dans le reste du monde à changer leurs habitudes. En France par exemple, l’Olivier devrait prédominer d’ici 2050 dans toute la partie sud, en effet la France veut promouvoir la culture de l’olivier et compte sur l’expertise marocaine pour ce faire. Un vrai  choix d’avenir pour une culture qui aujourd’hui est très peu développée.

Face au manque d’eau qui a affecté nos cultures au Maroc, planter des cultures plus résistantes et adaptées au climat changeant ne serait pas une si mauvaise idée. Pour de nombreux experts internationaux il faut se tourner vers des cultures plus pérennes, plus adaptées à ce qui nous attend en 2050 et ça commence dès maintenant.

Et si le pistachier était une culture d’avenir au Maroc ?

Parmis les cultures qui pourraient prospérer au Maroc. On peut penser à la culture du pistachier, qui serait plus adaptée à ce qui nous attend en 2050 au Maroc. Une culture a planter aujourd’hui pour les générations futures et surtout une culture qui n’est pas inconnue des agronomes marocains.

Le pistachier cultivé au Maroc, introduit par l’INRA dans les années 50, fait parti intégrante de l’agriculture marocaine ou différents essais ont été menés dans les vergers de démonstration, mis en place dans différentes régions.

Le Ministère de l’Agriculture a envisagé dans les années quatre-vingt une extension de la culture du pistachier sur environ 2000 hectares pour stimuler le développement régional. Cependant, cette ambition a rencontré des obstacles liés à la nature de l’espèce et au manque de connaissances sur ses techniques de culture. Sur le terrain, des problèmes tels que la fragilité lors de la transplantation, la disparition du cultivar, la mise à fruit tardive, la faiblesse des rendements, et des problèmes de pollinisation ont été identifiés. D’autres cultures plus rentables ont été privilégiées par les agriculteurs marocains.

Malgré les défis initiaux, le pistachier offre des opportunités pour diversifier l’agriculture au Maroc. Les avancées dans la recherche et la sélection de variétés adaptées ouvrent la voie à un développement plus large de cette culture prometteuse, qui pourrait jouer un rôle clé dans la revitalisation des zones marginales et la résilience face aux conditions climatiques difficiles.

Pour toutes ces raisons, les agriculteurs marocains ont eu du mal à franchir le pas pour cette culture très présente en Iran ou en Turquie mais qui fait aussi la richesse des agriculteurs américains et notamment du bassin Californien.

Aujourd’hui l’expertise conjuguée à un contexte défavorable de terres de plus en plus difficilement exploitables, ramènent la culture de la pistache au cœur des opportunités.

Quelles sont les conditions favorables à la culture du pistachier ?

L’entretien relativement simple du pistachier contraste avec ses exigences particulières pour la floraison. Un épisode de froid hivernal, avec une exposition de 500 à 900 heures à des températures inférieures à 7° Celsius, est essentiel pour rompre la dormance des bourgeons. Ces conditions favorisent une floraison simultanée des arbres mâles et femelles, augmentant ainsi les chances d’une pollinisation réussie. Les étés chauds et secs, avec des températures moyennes de 30 à 35 degrés Celsius, sont également cruciaux pour la maturation des fruits.

Le choix stratégique de l’altitude pour la plantation du pistachier est un autre élément clé de sa croissance. Les sols situés entre 500 et 1500 mètres d’altitude semblent être le terrain idéal pour cet arbre. Dans les années 1990, le département d’horticulture de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II avait identifié des zones propices à la culture du pistachier, notamment El Hajeb, Sefrou, Imouzzer et Asni, ainsi que la région de l’Oriental jusqu’à Guelmim-Oued Noun.

Lire aussi : Quelles sont les cultures qui consomment le plus d’eau ?

Une information cruciale provenant de ces études est la capacité du pistachier à survivre à des conditions difficiles d’irrigation. Alors que les ressources en eau douce sont souvent limitées, des recherches récentes montrent que le pistachier peut résister à l’irrigation avec des eaux salines, même à des niveaux de salinité atteignant 15g/l. Comparativement, l’olivier supporte seulement 3,2 g/l et l’arganier 7,5g/l.

Dans ce cadre là, tout laisse à penser que le pistachier pourrait s’épanouir au Maroc.

Quel budget d’investissement estimé pour le pistachier ?

Peu de projets existent au Maroc actuellement mais le pays qui se rapproche le plus reste le voisin ibérique. Des agriculteurs espagnols basés en Catalogne, parlent de cette nouvelle tendance agricole qui émerge, ou les vignobles se réduisent au profit de ce nouvel or vert. La pistache, avec ses coûts de production abordables et sa résistance remarquable aux températures extrêmes, se profile comme l’alternative idéale pour les agriculteurs cherchant à diversifier leurs cultures.

Investissement initial substantiel en moyenne, 300 000  dirhams

Le principal défi réside dans le temps nécessaire pour que les arbres produisent des fruits de manière optimale. « D’après ma propre expérience l faut attendre entre 4 et 6 ans pour que l’arbre produise des fruits,  et jusque 8 ans pour que les rendements soient au maximum de leur capacité », explique le producteur. Cette période d’attente prolongée rend l’investissement initial substantiel en moyenne, 300 000  dirhams (où 30 000 euros par hectare) difficile à justifier pour de nombreux agriculteurs.

Malgré ces défis, la pistache attire de plus en plus d’agriculteurs. Actuellement, la Catalogne compte 147 exploitations dédiées à la culture de la pistache, contribuant à une récolte annuelle estimée à 450 tonnes. Cependant, le potentiel lucratif ne se réalise qu’à moyen terme, et cette réalité éloigne certains agriculteurs potentiels.

« La pistache est certes très rentable, mais seulement à moyen terme. Donc tout le monde ne peut pas s’y mettre », souligne le producteur. Cette réalité souligne la nécessité pour les agriculteurs d’avoir une vision à long terme et un capital initial solide pour embrasser la culture de la pistache.

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Dossier : Le monde de l’avocatier en 2024 https://www.agrimaroc.ma/culture-avocatier-monde-2024/ https://www.agrimaroc.ma/culture-avocatier-monde-2024/#respond Wed, 14 Feb 2024 11:04:45 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=94951 Le marché mondial de l’avocat est en ébullition, entre défis et alertes, l’agriculteur doit choisir.

La culture de l’avocat est l’une des plus dynamiques à travers le monde. La demande croissante et la consommation qui ne faiblit pas, incitent de nombreux agriculteurs à investir dans cette culture très rentable. Cependant, ils sont confrontés à des choix délicats, car cette culture est fortement critiquée en raison de sa consommation élevée en eau. Pour les producteurs situés dans des pays sans problèmes d’eau, l’avocat est une bénédiction. Pour les autres, avec l’augmentation de la sécheresse systémique, les alertes et les exemples se multiplient pour dissuader de s’engager davantage dans cette culture gourmande en eau.

Etat des lieux mondial.

Les chiffres récemment publiés par la World Avocado Organisation (WAO) révèlent que la France s’est solidement ancrée en tant que leader incontesté de la consommation d’avocats en Europe. Avec une impressionnante importation de 150 000 tonnes d’avocats en 2023, la France détient la première place, laissant ses voisins européens loin derrière.

L’Allemagne et le Royaume-Uni occupent respectivement la deuxième place, avec une importation de 110 000 tonnes chacun tandis que l’Italie se positionne à la cinquième place avec 45 000 tonnes d’avocats importés. Il convient de noter que l’Espagne n’a pas été incluse dans les données communiquées par le WAO, en raison du nombre élevé de réexpéditions.

Lorsqu’on examine la consommation par habitant, la France maintient sa position de leader avec une moyenne impressionnante de 2,3 kg d’avocats par personne. La Scandinavie suit de près avec 2,2 kg, tandis que le Royaume-Uni enregistre 1,6 kg par personne. L’Allemagne suit avec 1,3 kg, et l’Italie ferme la marche avec 0,8 kg par habitant.

Ces données soulignent non seulement la popularité croissante de l’avocat en France, mais aussi la diversité de son utilisation dans la cuisine quotidienne. L’avocat est devenu un ingrédient essentiel dans de nombreuses recettes et régimes alimentaires, ce qui explique la demande constante.

En ce qui concerne les fournisseurs, le Pérou émerge comme le principal contributeur d’avocats en Europe, fournissant un impressionnant total de 331 767 tonnes. La Colombie suit avec 90 880 tonnes, et le Chili occupe la troisième place avec 60 011 tonnes. D’autres contributeurs notables comprennent le Kenya (58 657 tonnes) et l’Afrique du Sud (57 671 tonnes). Contrairement à son statut de premier exportateur mondial d’avocats, le Mexique n’a fourni que 38 000 tonnes à l’Europe au cours de la saison 2022/23, le pays exportant principalement vers le marché nord-américain.

Fresh Fruit Portal

En résumé, ces données révèlent la position prédominante de la France dans le marché européen de l’avocat, tant en termes de volume d’importation que de consommation par habitant. La popularité croissante de cet aliment sain et polyvalent ne montre aucun signe de ralentissement, renforçant ainsi la place de l’avocat comme l’un des favoris des assiettes françaises.

Quid du Maroc ?

L’essor spectaculaire de la culture de l’avocat au Maroc : un nouveau paradigme agricole

La culture de l’avocat connaît actuellement un essor remarquable au Maroc, propulsant le pays sur la carte mondiale des producteurs de ce fruit prisé. Les avocatiers au Maroc s’étendent principalement dans les zones irriguées du Gharb, Souss Massa Draa, ainsi que dans les régions de Rabat, Khémisset et Benslimane. La production nationale d’avocats pourrait atteindre les 60 000 tonnes en 2024, principalement destinées à l’exportation ; mais encore très loin des mastodontes du secteur.

6e fruit le plus consommé au monde

Les chiffres révèlent une tendance à la hausse des surfaces dédiées à cette culture, malgré les investissements substantiels nécessaires pour les exploitations. Certains agriculteurs font le choix de délaisser d’autres cultures, tels que les primeurs, pour investir dans la lucrative culture de l’avocat. Surnommé l' »or vert », ce fruit offre des marges alléchantes, stimulées par une augmentation de la demande intérieure et des perspectives de développement à l’international.

L’avocat, fruit de tous les paradoxes.

Il fut un temps où l’avocat était rare en Europe en raison de ses difficultés de conservation. Cependant, ces dernières années, il a connu un essor spectaculaire, devenant le 6e fruit le plus consommé au monde. En France, par exemple, chaque foyer consomme en moyenne trois kilos d’avocats par an, un chiffre qui a contribué à doubler la production mondiale, passant de 3,7 millions de tonnes en 2010 à 7,2 millions de tonnes en 2019.

Futura Science fait part aussi d’autres problèmes liés à la culture de l’avocat. Le Mexique reste le premier producteur mondial d’avocats, représentant environ un tiers de la production mondiale. Cependant, cette réussite a un coût, notamment dans les états de Michoacan et de Jalisco, où la production est concentrée. La violence liée aux cartels de la drogue sévit, provoquant des accaparements violents de terres, des extorsions, des vols de camions, et même des tueries de masse. Ces problèmes sont exacerbés par le besoin croissant de diversification des revenus des cartels, en raison de la baisse des revenus liés à la production de drogue.

La culture intensive de l’avocat, en particulier dans des régions arides comme l’Espagne, pose des problèmes majeurs liés à la consommation d’eau. L’avocatier, originaire des tropiques humides, nécessite une quantité d’eau considérable. En Andalousie, par exemple, les 10 000 hectares de plantations d’avocatiers et de manguiers font peser un risque d’« effondrement hydrologique » sur la région. Des conflits locaux pour l’accès à l’eau se multiplient, mettant en péril l’équilibre écologique de la région.

Outre les problèmes liés à la violence, l’utilisation intensive de pesticides au Mexique soulève des préoccupations pour la santé publique. Dans une atmosphère tropicale, la monoculture d’avocatiers attire les insectes et favorise les maladies, entraînant une utilisation excessive de pesticides. Les populations locales sont exposées à ces substances nocives, et bien que la peau épaisse de l’avocat puisse offrir une certaine protection, la présence de résidus dans la chair du fruit n’est pas exclue.

L’Espagne, un cas d’école plus proche de nous.

Dans le sud de l’Espagne, la région de Malaga fait face à une sécheresse intense, exacerbée par la culture gourmande en eau de l’avocat. Les réservoirs d’eau sont à sec, mettant en péril les moyens de subsistance des agriculteurs locaux, dont beaucoup se sont tournés vers la culture de l’avocat ces dernières années.

Cet arbre a 17 ans. Ses fruits sont très petits. Et il perd ses feuilles. Ce sont des signes de la sécheresse.

Sur des terres rocailleuses, autrefois désertiques, des avocatiers majestueux émergent, défiant la sécheresse. Cependant, leur survie est compromise. Alvaro Bazan, un agriculteur local, explique à RadioFrance : « Cet arbre a 17 ans. Ses fruits sont très petits. Et il perd ses feuilles. Ce sont des signes de la sécheresse. Les branches n’arrêtent pas de sécher parce qu’il n’a pas assez d’eau. »

L’engouement pour l’avocat, considéré comme un produit tendance, sain et savoureux, a incité de nombreux agriculteurs, dont Alvaro Bazan, à se lancer dans cette culture lucrative. Cependant, la réalité de la sécheresse met en lumière les conséquences de la surutilisation des ressources hydriques pour la culture de ce fruit tropical.

Alors que l’Espagne s’est engagée depuis longtemps dans la construction de barrages pour faire face aux pluies irrégulières, la réalité est que 80% de la ressource hydrique en Andalousie est aujourd’hui accaparée par l’agriculture. Rafael Yus, membre de l’ONG « Ecologistes en action », dénonce la surexploitation de l’eau pour irriguer des cultures, en particulier celles de fruits tropicaux qui ne sont pas adaptés au climat local.

La crise a atteint un point tel que le gouvernement régional d’Andalousie a lancé un plan « SOS » pour faire face à la sécheresse. Cependant, au lieu de réduire la production d’avocats, le président andalou Juanma Moreno propose des solutions axées sur la technologie, comme le recyclage des eaux usées, le dessalement de l’eau de mer et l’importation d’eau.

Luis Babiano, gérant de l’association espagnole des opérateurs publics d’eau et d’assainissement, souligne toujours à Radio France les défis liés à ces solutions technologiques : « Les grandes infrastructures résolvent des problèmes, mais elles nous donnent aussi d’autres défis à relever. On parle beaucoup de dessalement et de réutilisation, mais nous sommes également confrontés à une crise énergétique! »

Alors que l’avenir de la culture de l’avocat en Andalousie reste incertain, la nécessité de trouver des solutions durables devient urgente. L’avocat espagnol, exporté principalement vers la France, l’Allemagne et l’Angleterre, alimente également le débat sur la durabilité et la gestion responsable des ressources naturelles dans une ère de changement climatique.

L’avocatier reste une source de revenus et de développement pour les agriculteurs.

Dans le paysage agricole tanzanien par exemple, l’horticulture se démarque comme le sous-secteur enregistrant la croissance la plus rapide. Avec une progression annuelle moyenne oscillant entre 9 et 12 %, ce secteur offre un potentiel économique considérable tout en générant des emplois pour plus de 2 millions de personnes.

Une ONG, aecfafrica est allé à la rencontre d’un agriculteur, Elikao. Ce dernier a embrassé la culture des avocats en 2011, sous l’égide d’Africado, une entreprise pionnière dans la production d’avocats de qualité. Possédant une ferme d’un hectare, elle a commencé avec la culture de 50 avocatiers, intégrant judicieusement des bananiers et du maïs dans son exploitation. Elikao fait partie des 286 petits exploitants agricoles liés par contrat à Africado dans le cadre de son programme de sous-traitance. Ce modèle, soutenu par l’African Enterprise Challenge Fund (AECF) dans le cadre de la fenêtre Tanzanie, financée par UK Aid avec des fonds du gouvernement britannique, vise à stimuler la production d’avocats dans la région.

Un bond significatif par rapport à ses revenus habituels

Dès la première récolte, le verger d’Elikao a livré une impressionnante récolte de 300 kg d’avocats sur 15 arbres, générant un revenu d’environ 164 dollars américains cette année-là. Un bond significatif par rapport à ses revenus habituels, qui s’élevaient à environ 101 dollars provenant de la vente de maïs et de bananes. L’avocatier, avec un cycle de maturation de 3 à 4 ans et une récolte sur une période de 6 mois par an, a démontré son potentiel transformateur pour les petits agriculteurs comme Elikao.

« Avec le revenu supplémentaire de l’avocat, j’ai pu payer les frais de scolarité de mes trois petits-enfants qui sont à l’école primaire. Leurs parents n’étaient pas en mesure de les payer à l’époque », explique l’agriculteur, soulignant ainsi l’impact concret de cette transition agricole sur la vie quotidienne des familles.

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Avant l’intervention d’Africado Ltd, la plupart des agriculteurs de la région se consacraient à une agriculture de subsistance, produisant juste assez pour se nourrir et nourrir leur famille. Le maïs et les bananes étaient les cultures dominantes, souvent cultivées comme sources alimentaires de base.

Sources : Fresh Fruit Portal aecfafrica Fructidor Fhm RadioFrance
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