Méthode de lutte culturale – AgriMaroc.ma https://www.agrimaroc.ma Agriculture Maroc Sun, 03 May 2020 22:42:12 +0000 fr-FR hourly 1 https://www.agrimaroc.ma/wp-content/uploads/cropped-AGRI-MAROC-FAV-Icon-08-1-32x32.png Méthode de lutte culturale – AgriMaroc.ma https://www.agrimaroc.ma 32 32 Betterave à sucre : Fertilisation et protection de la culture en irrigation localisée https://www.agrimaroc.ma/betterave-a-sucre-fertilisation-et-protection-de-la-culture-en-irrigation-localisee/ https://www.agrimaroc.ma/betterave-a-sucre-fertilisation-et-protection-de-la-culture-en-irrigation-localisee/#respond Sat, 21 Dec 2019 18:55:33 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=61994 Betterave à sucre : Fertilisation et protection de la culture en irrigation localisée.

L’obtention d’un peuplement homogène de la betterave à sucre est une étape importante pour la réussite de la culture. Ainsi, un certain nombre de mesures préventives et de démarches d’entretien sont nécessaires avant, au moment et après l’installation de la culture.

1. Fertilisation

Au sein de la rotation culturale, la betterave sucrière est l’une des cultures ayant les besoins les plus élevés en éléments nutritifs : environ 400 à 450
unités de K2O, 150-200 pour l’azote et 80 à 100 unités de P2O5 ; en plus des éléments secondaires comme le magnésium (Mg), le soufre (S) et les oligoéléments tels que le bore (B) et le manganèse (Mn). Les exportations de la betterave sucrière, selon les références Corpen sont résumées dans le tableau ci-dessous :

La fertilisation N-P-K, pour un rendement de 80 tonnes/ha, d’après les derniers travaux de recherche réalisés aux Doukkala, pour tous les arrondissements et tous les types de sols confondus ; doit être basée sur l’équilibre 1N – 0,3P – 1,6K avec l’apport de 70 unités d’N- 60 unités de P et 240 unités de k au semis et 150 unités d’N et 120 unités de k/ha en couverture soit un total pour l’ensemble du cycle de 220-60-360 en unités N-P-K.

Pour un rendement de 100 T/Ha, les apports estimés sont d’environ : 280 – 72 – 450 Unités N-P-K en irrigation gravitaire et aspersion.

Si l’irrigation localisée est bien conduite et vus les gains d’efficience estimée à 20%, des économies d’engrais peuvent être réalisées. La formule recommandée dans les conditions de l’irrigation goutte à goutte pour un rendement objectif de 100 T/Ha est la suivante :

220 Unités N – 60 Unités P – 360 Unités K.

Cette formule générale devrait être adoptée par les conseillers agricoles et les agriculteurs en cas d’absence des analyses de sol. Si les analyses sont réalisées, les recommandations du laboratoire doivent être suivies avec des adaptations mineures selon la disponibilité des engrais.

Les principaux engrais utilisés en fertigation en goutte à goutte sont : Ammonitrate (33,5%), Sulfate d’ammonium (21%), sulfate de potassium (50%),
Solupotasse (51%), MAP soluble 12-61-00 (Mono-Ammonium-Phosphate), etc.

Pour le bore, un apport préventif de 2 à 3 kg par hectare ou une application foliaire à mi-saison peut éviter l’apparition d’une carence.

A titre indicatif, le tableau ci-dessous présente un programme de fertigation pour la betterave en goutte à goutte dans le Doukkala. Il est proposé d’apporter le phosphore avant le semis de manière bloquée et de fractionner l’azote (risque de lessivage par les pluies violentes) et le potassium. La priorité devra être accordée aux recommandations du laboratoire d’analyse de sol pour s’adapter aux conditions de la parcelle et au contexte local.

Programme de fertigation de la betterave à sucre
(Doukkala)

2. Protection de la culture

Contrôle des maladies et ravageurs

La betterave à sucre peut être attaquée par plusieurs ravageurs et maladies durant tout son cycle de développement. Les principaux ennemis de début de cycle de la culture sont les taupins, les fontes de semis, l’adulte du cléone mendiant et les larves de Prodenia. En pleine végétation, la partie foliaire des plantes peut être attaquée par la casside, Prodénia, la cercosporiose, la rouille et l’oïdium. En fin de cycle, les racines sont soumises aux attaques des larves de cléone et des agents de pourritures dont principalement Sclerotium rolfsii.

La réussite de la protection dépend de la capacité de détection précoce des attaques des ennemis de la culture, de l’appréciation du risque et de l’utilisation adéquate des moyens de lutte préventifs et curatifs.

L’obtention d’un peuplement homogène de la betterave à sucre est une étape importante pour la réussite de la culture. Ainsi, un certain nombre de mesures préventives sont nécessaires avant et au moment de l’installation de la culture pour éviter des pertes dans le peuplement de la culture causées par des problèmes phytosanitaires.

L’excès d’eau (stagnation à la surface du sol), peut aussi provoquer l’apparition des tumeurs marbrées, mais le problème de la pourriture à Sclerotium se pose plus avec acuité ces dernières années.

Mesures de lutte préventive

Avant l’installation de la culture

Le choix et la préparation de la parcelle destinée à la culture de betterave sont importants pour la réussite de cette culture :

  • Il faut éviter de cultiver betterave sur betterave, pour ne pas avoir de problèmes de maladies (pourritures, cercosporiose) dont les agents responsables se conservent sur les résidus de cette culture,
  • Il est conseillé de labourer la parcelle destinée à la betterave juste après la récolte de la culture précédente, afin d’exposer les agents qui se conservent dans le sol au rayonnement solaire estival. Dans certains pays, on a recours de plus en plus au semis direct, à l’installation de cultures de couverture ou à la lutte biologique.

En fonction de leur disponibilité, on peut choisir des variétés résistantes ou tolérantes à certaines maladies qui peuvent être importantes dans la zone: rhizomanie, cercosporiose, pourriture à Sclerotium, rhizoctone brun, etc.

La semence doit être protégée avec un fongicide contre les agents responsables des fontes de semis. Le produit de base utilisé par les sociétés
semencières est le TMTD (Thirame). A l’installation de la culture L’application d’un insecticide granulé au sol au moment du semis est une mesure préventive contre les taupins.

Mesures de lutte contre les principaux ennemis de la culture en pleine végétation

Plusieurs spécialités insecticides et fongicides sont disponibles pour la lutte contre les ravageurs et les maladies foliaires de la betterave à sucre. Les
périodes d’application des pesticides foliaires sont déterminées sur la base des informations fournies par le réseau de surveillance phytosanitaire installé dans le périmètre et l’observation des premiers individus de ravageurs et des foyers de maladies dans les parcelles de betterave à sucre.

Contrôle des mauvaises herbes

La présence de mauvaises herbes ou plantes adventices dans une parcelle de betterave à sucre peut être nuisible à plusieurs titres. En effet, la compétition pour l’eau, les éléments minéraux et la lumière affecte directement la croissance et le développement de la culture ainsi que son rendement ultérieur. Actuellement, la mauvaise herbe la plus problématique est le ray-grass (Madhoun) et dans une moindre mesure l’alpiste. La réussite de l’installation de la culture de betterave de type monogerme exige un programme de contrôle des mauvaises herbes à concevoir de manière intégrée (rotation des cultures, travail de sol ou binage ou sur la base de produits phytosanitaires efficaces avant et pendant le cycle de la culture (pré-levée et post-levée).

Au Maroc, on dispose actuellement de plusieurs matières actives ou mélanges de matières actives performantes pour faire face aux diverses situations envisagées. Les méthodes de lutte intégrée sont les plus préconisées.

Par ailleurs, les moyens de communication se sont beaucoup améliorées et l’avertissement phytosanitaire commence à se faire à travers l’envoi, par les conseillers agricoles, de SMS aux agriculteurs en se basant sur le suivi au champ des populations d’insectes ravageurs, de champignons cryptogamiques ou de l’infestation par les mauvaises herbes.

 

 

ORMVA DES DOUKKALA
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Les plantes de couverture : Mode d’emploi https://www.agrimaroc.ma/plantes-couverture/ https://www.agrimaroc.ma/plantes-couverture/#respond Thu, 09 May 2019 07:16:22 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=48899 Les plantes de couverture : Mode d’emploi.

Définition 

Les plantes de couverture sont des cultures introduites dans la rotation et ayant un effet bénéfique sur l’agroécosytème (érosion, fertilité, matière organique, caractères physico-chimiques du sol) et l’élimination des mauvaises herbes.

Une culture de couverture (ou engrais vert) couvre le sol en l’absence de culture. Elle peut s’effectuer à la dérobée (en alternance avec la culture principale), ou en intercalaire (entre les rangs d’une culture principale). De telles cultures permettent notamment de maintenir les microorganismes du sol actifs pour un sol en santé, de mobiliser les éléments fertilisants sujets au ruissellement ou situés en profondeur, de favoriser l’infiltration de l’eau au printemps (comme dans le cas du radis) et de briser les cycles de certains ravageurs et maladies (un peu comme une rotation).

Pourquoi les utiliser?

L’introduction des plantes de couverture dans une rotation équilibrée peut présenter de nombreux avantages. En effet, elles peuvent permettre de résoudre des problèmes liés à la fertilité du sol, à sa structure ou encore permettre de réduire l’utilisation d’intrants chimiques.

Leur fonction première est de couvrir le sol pendant l’inter-culture et donc de servir d’intermédiaire entre la surface et les éléments extérieurs. Les fonctions présentées ici sont de huit types :

  • Protection de la surface contre l’érosion
  • Conservation de l’humidité
  • Structuration du sol
  • Recyclage et fixation d’éléments minéraux
  • Création de matière organique
  • Protection et nutrition de l’activité biologique et de la faune sauvage
  • Désherbage, maîtrise du salissement
  • Valorisation

Avantages

  • Favorise les ennemis naturels et les pollinisateurs
  • Protège la couche arable contre l’érosion et la perte de fertilité
  • Augmente la matière organique (s’il y a assez de biomasse produite)
  • Mobilise les éléments fertilisants en surface

Inconvénients

  • Peut perpétuer une maladie ou un ravageur entre deux cultures
  • Efficacité dépendante de la météo

Exemple de cultures de couverture

Moutarde blanche (Sinapis alba) : La moutarde blanche est parfois semée comme culture de couverture ou piège à nitrates, c’est-à-dire culture intercalaire évitant de laisser les champs à nu pour limiter le lessivage des nitrates solubles.

Dans ce cas, semée par exemple après une céréale, elle doit être détruite avant la montée en graines pour éviter qu’elle se ressème naturellement et devienne une mauvaise herbe, notamment dans les cultures de colza.

La moutarde blanche incorporée dans la rotation après le blé et avant les pommes de terre réduit, par son effet fongicide, les problèmes de verticilliose dans la pomme de terre.

Ray-grass : entre les rangs de maïs, il améliore la portance du sol à la récolte.

Seigle: c’est au stade d’épiaison qu’on en retire le meilleur bénéfice.

Le ray-grass annuel a une gestion plus exigeante comme culture de couverture que le seigle.

Attention : Le semis de maïs dans un couvert de seigle est risqué puisque la décomposition des résidus de seigle exige beaucoup d’azote et risque de créer une carence dans le maïs. Seul un sol en excellente santé avec un taux de matière organique élevé peut prétendre contrer ce phénomène.

Mise en place à l’exploitation

  1. Déterminer les besoins à remplir par une culture de couverture dans le champ
  2. Choisir une période propice dans la rotation où intégrer une culture de couverture
  3. Choisir la culture de couverture ou le mélange en fonction des besoins et contraintes
  4. Procéder au semis
  5. Évaluer la levée et faire le point
Avec agriculture-de-conservation.com et agrobonsens.com
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