mauvaises herbes – AgriMaroc.ma https://www.agrimaroc.ma Agriculture Maroc Wed, 21 Oct 2020 12:05:04 +0000 fr-FR hourly 1 https://www.agrimaroc.ma/wp-content/uploads/cropped-AGRI-MAROC-FAV-Icon-08-1-32x32.png mauvaises herbes – AgriMaroc.ma https://www.agrimaroc.ma 32 32 Banane Bio : Contrôle des mauvaises herbes, pilotage de la croissance et gestion de la fructification  https://www.agrimaroc.ma/banane-bio-mauvaises-herbes-croissance/ https://www.agrimaroc.ma/banane-bio-mauvaises-herbes-croissance/#respond Wed, 21 Oct 2020 12:05:04 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=71522 Banane Bio : Contrôle des mauvaises herbes, pilotage de la croissance et gestion de la fructification

Après les opérations de préparation de la parcelle et de plantation de la banane en mode biologique traitées dans un précédant dossier, et une revue sur la gestion raisonnée de la fertilisation, l’entretien de la culture est très important pour une bonne conduite de la bananeraie. Il porte sur le contrôle des mauvaises herbes, le pilotage de la croissance et la gestion de la fructification tout au long du cycle de la plantation.

Image 1 : Anatomie du Bananier

La lutte contre les mauvaises herbes

Le bananier est très sensible à la concurrence des mauvaises herbes. Les études ont montré que les plantations avec une bonne maîtrise des adventices réalisent de meilleurs rendements.
En luttant contre les adventices, on assure également la réduction de la longueur du cycle de la culture. D’après certaines expérimentations au champ, on a constaté que la culture est plus sensible à la compétition des mauvaises herbes pendant les cinq mois qui suivent la plantation (la première année) et durant la période de démarrage des rejets (les années suivantes). Outre ces périodes, les bananiers en grandissant développent leur surface foliaire et créent des aires d’ombrage qui limitent efficacement la croissance des adventices (Ouattar, 1998).

Le désherbage peut être réalisé par la technique du paillage. En plus de ses effets sur la fertilité, le paillage consiste à couvrir d’un mulch organique pour limiter le développement des mauvaises herbes et l’évaporation du sol. Généralement, 90 à 100 tonnes de fumier sont nécessaires pour assurer un bon paillage sur un hectare de terre. En cas de déficit économique, et en fonction du prix des matières organiques utilisées, on peut appliquer des doses plus faibles. De plus, le paillage permet d’améliorer la fertilité du sol. On peut également utiliser la paille à la place du fumier. En cas de non disponibilité de pailles, on effectuera un désherbage manuel à l’aide de la houe. Rappelons que l’utilisation d’herbicide chimique est prohibée en AB.

La gestion de la croissance et de la pérennité de la plantation

La gestion de la croissance passe par la recherche de techniques permettant de la contrôler. On peut citer comme techniques : le contrôle de la surface foliaire et l’utilisation de régulateurs de croissance (Ouattar, 1998).

  • La réduction mécanique de la surface foliaire permet de faciliter la pénétration de la lumière dans la bananeraie. Au moment de la sortie de l’inflorescence, il faut supprimer toutes les feuilles qui gênent le développement du bananier. Cette opération a pour but d’éliminer les vieilles feuilles, les feuilles basales, les feuilles endommagées et les feuilles carencées. Cette technique est appelée « effeuillage » et a pour but d’améliorer la pénétration de la lumière vers les strates basses et les fruits.
  • La seconde technique, plus élaborée, consiste à gérer la croissance de la culture en ayant recours aux régulateurs de croissance. Les retardateurs de croissances sont des produits qui, utilisés dans certaines conditions, permettent de réduire l’élongation de la tige et la taille des feuilles tout en améliorant les rendements. La réduction de la taille des plants favorise la pénétration de la lumière à l’intérieur de la plantation. Il existe actuellement plusieurs retardateurs de croissance mais il faudra penser à utiliser des retardateurs de croissance d’origine naturelle.
  • L’œilletonnage : Une conduite rationnelle de la plantation doit permettre d’assurer la pérennité de la culture et de conserver une densité de plantation optimale. Chaque plant de bananier produit un à quatre rejets, ce qui quadruple la densité de plantation. Une population
    régulière doit donc être maintenue par contrôle des rejets en procédant à l’œilletonnage. C’est une opération qui consiste à éliminer les rejets dits indésirables et à sélectionner un rejet pour remplacer la plante mère après la récolte. Pour réduire les risques de perte de plants, il est conseillé, dans une première étape, de choisir deux rejets par plant, puis d’en retenir un seul à la récolte qui assurera le plant de bananier pour l’année suivante.

Image 2 : Illustration de l’opération d’œilletonnage

Les critères de choix sont basés sur l’état du rejet et sa position. Il faut s’assurer que les rejets sélectionnés présentent un état de croissance satisfaisant et soient les plus homogènes possibles au niveau de la parcelle. De plus, les rejets maintenus doivent se situer sur une même ligne pour conserver le même dispositif de plantation et faciliter l’irrigation. L’œilletonnage est souvent réalisé pendant la période des émissions d’inflorescence, par voie mécanique, en utilisant un outil tranchant et surtout stérilisé pour ne pas apporter des maladies à la plante mère.

La gestion de la fructification et des récoltes

  • Engorgement : une bonne fructification s’obtient en adaptant le cycle de la culture aux conditions climatiques par le choix d’une date de plantation appropriée. En condition de climat méditerranéen, la date de plantation est choisie de manière à éviter l’induction florale et la floraison en période froide. Par contre, en climat tropical, ce problème ne se pose pas car le bananier est une plante d’origine tropicale et peut ainsi être planté à n’importe quel moment de l’année vu que les conditions en climat tropical ne varient pas trop.
  • Epistillage : Après la sortie du régime, il est impératif de procéder à l’ablation du bourgeon mâle et des pistils des pièces florales. L’ablation du bourgeon mâle intervient deux à quatre semaines après l’émission de l’inflorescence mâle, une fois la formation de la totalité des mains complète. La coupe se fait à environ 25 cm du coussinet de la dernière main.

Image 3 : Ablation du bourgeon mâle

Plusieurs auteurs affirment que l’élimination des fleurs mâles favorise aussi bien le poids du régime que la taille des fruits. L’élimination des pistils des pièces florales ou épistillage a pour rôle d’éviter le développement de la maladie du « bout de cigare ». L’épistillage se fait de la troisième à la cinquième semaine suivant la sortie du régime.

  • Tuteurage : Lorsque le régime sort, le plant de bananier se trouve déséquilibré. Ceci est dû au grossissement des fruits qui entraîne l’inclinaison du plant et accentue le poids que doit supporter le pseudo-tronc. Les plants, pour pouvoir porter des régimes dont les poids varient entre 30 et 50 kilos, doivent être supportés. Ainsi, le tuteurage est l’opération qui consiste à soutenir, à l’aide d’un support, soit le plant du bananier, soit le régime. Pour le support des plants, on utilise des baguettes de bois qui sont enclenchées à la base du régime et enfoncées dans le sol à 1 mètre de la base des pieds du bananier. Les plants de bananier s’adossent alors sur ces baguettes. Dans le cas des régimes, les tuteurs utilisés sont constitués soit par des baguettes en bois de support soit par des ficelles accrochées au plafond (s’il s’agit d’une bananeraie sous abri-serre) de la serre. Sur ces ficelles, on forme des nœuds qui retiennent la base de chaque régime et permettent de le maintenir suspendu au plafond de la serre.

Image 4 : Illustration de l’opération du tuteurage

  • Gainage : Pour assurer aux régimes des conditions favorables de croissance et une bonne qualité, il est conseillé de les protéger par des sacs en polyéthylène bien aérés. Imprégnés d’insecticides d’origine naturelle, ces sacs peuvent assurer la protection sanitaire contre les parasites du fruit et le contrôle de la maladie dite « bout de cigare ». Cette technique permet le développement précoce des fruits et permet la commercialisation pendant les périodes où les prix sont plus favorables. C’est une technique utilisée dans beaucoup de pays (Ouattar, 1998).
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