lutte – AgriMaroc.ma https://www.agrimaroc.ma Agriculture Maroc Mon, 07 Mar 2022 12:31:19 +0000 fr-FR hourly 1 https://www.agrimaroc.ma/wp-content/uploads/cropped-AGRI-MAROC-FAV-Icon-08-1-32x32.png lutte – AgriMaroc.ma https://www.agrimaroc.ma 32 32 Virage décisif dans la lutte contre la cochenille ravageuse de cactus https://www.agrimaroc.ma/lutte-cochenille-cactus/ https://www.agrimaroc.ma/lutte-cochenille-cactus/#respond Thu, 11 Feb 2021 12:38:47 +0000 https://www.agrimaroc.ma/?p=74469 Recherche agricole : Avancée majeure dans la lutte contre la cochenille ravageuse de cactus
  • Développement et identification de huit variétés de cactus résistantes à la cochenille inscrites au catalogue officiel des variétés végétales
  • Les plantations commenceront dès le printemps 2021 dans le cadre des projets d’agriculture solidaire

La filière du cactus a connu un grand essor depuis l’année 2008 avec l’avènement du Plan Maroc Vert dans sa composante agriculture solidaire. Positionnée en filière de production organisée de l’amont à l’aval, de larges superficies ont été plantées dans plusieurs bassins de production à travers le Maroc.

L’apparition, pour la première fois au Maroc d’un insecte ravageur ; une cochenille sauvage dévastatrice du cactus, sur l’ensemble du territoire national a détruit de larges superficies, portant atteinte au développement de la filière. Signalé pour la première fois au Douar Saniat Berguig de la province de Sidi Bennour, cette cochenille a ravagé la totalité de la production de cactus au niveau de cette zone, pour se disséminer très vite et de façon imprévisible vers d’autres zones de production sur l’ensemble du pays.

Immédiatement après le diagnostic de cette maladie, toutes les mesures nécessaires ont été mises en œuvre pour contenir son développement. Cependant, en l’absence de solutions connues pour parer à la dissémination de la cochenille du Cactus que ce soit au niveau national ou international, le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts a mis en place un plan d’urgence d’envergure de lutte contre la cochenille du cactus dès 2016.

En parallèle aux actions d’intervention d’urgence de traitement chimique, d’arrachage et d’enfouissement des plants de cactus totalement infestés, le programme développé par le ministère a porté sur une recherche ciblée, pour notamment, la sélection de variétés résistantes et la mise au point de produits de traitement.

Le programme a été mené au niveau de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) en partenariat avec les ORMVAs, les DRA, l’ONSSA et l’ONCA. Les efforts mis en place dès 2016 ont porté sur trois axes principaux de lutte : la lutte biologique, les biopesticides et la sélection de variétés de cactus résistantes à la cochenille. L’infrastructure correspondante a été installée sur une superficie de 4 ha à la station de mise en valeur agricole de l’ORMVA du Doukkala à Zemamra.

Le programme de sélection a pu réaliser une avancée majeure avec des résultats concluants marqués par l’identification de huit variétés de cactus résistantes à la cochenille à partir d’une collection appartenant à l’INRA. Il s’agit des variétés Marjana, Belara, Karama, Ghalia, Angad, Cherratia, Akria et Melk Zhar.

Après vérification de la stabilité de leur résistance, les huit variétés identifiées ont été inscrites par l’ONSSA au catalogue officiel des espèces et variétés végétales au Maroc. A partir des 4 hectares de base établis à Zemamra, un parc à bois a été établi sur 20 ha à la station Khmis Metouh de l’ORMVAD. Ainsi, des dizaines de milliers de plantules de cactus multipliées en sachets ont été produites et servi à l’établissement de plateformes pour ce matériel (parcelles de duplication des 8 variétés). Les plantations commenceront dès le printemps 2021 dans le cadre de l’agriculture solidaire.

Les parcs à bois établis sont l’objet d’une certification de l’ONSSA, et serviront à produire les plantules pour accompagner la relance de la filière par le Ministère dans le cadre de la nouvelle Stratégie agricole du Maroc « Génération Green ». L’objectif est de reconstituer les vergers de cactus décimés par la cochenille et l’extension de la culture au niveau de plusieurs régions du Royaume.

Les efforts de recherche continuent de s’intensifier pour la sélection d’autres variétés résistantes et pour mettre au point des méthodes de contrôle chimique de ce fléau. Une production scientifique a été développée et diffusée dans le cadre de séminaires et de publications scientifiques et techniques, et des formations scientifiques et techniques de cadres et techniciens ont été organisées.

Pour rappel, avec le soutien financier et l’encadrement technique du Ministère de l’Agriculture et l’adhésion des agriculteurs à la politique de plantation du cactus, les superficies plantées ont atteint 170.000 ha avant la fin du Plan Maroc Vert. Pour assurer une valorisation harmonieuse, plusieurs unités de conditionnement et de transformation de cactus ont été construites et équipées pour valoriser les produits et les sous-produits de cactus (consommation humaine du fruit frais, transformation alimentaire, aliments de bétail, et produits cosmétiques et thérapeutiques divers). Le développement de cette filière a généré aux populations rurales d’importants revenus allant de 10.000 dh à 20.000 dh par hectare, notamment dans les régions au potentiel agricole limité où la culture du cactus s’adapte, résiste aux aléas climatiques et nécessite de faibles intrants.

MAPM
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Raisonner la lutte contre le ténébrion des élevages de volailles https://www.agrimaroc.ma/lutte-tenebrion-volailles/ https://www.agrimaroc.ma/lutte-tenebrion-volailles/#respond Thu, 11 Jul 2019 23:01:34 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=48999 Le ténébrion est un vecteur connu de plus de 60 maladies pouvant toucher les volailles comme la grippe aviaire, la salmonelle, différents types pathogène d’Escherichia coli, la maladie de Newcastle, etc.

Alors que l’élevage des insectes à des fins alimentaires pour les animaux – voire pour l’homme – intéresse de plus en plus de start-up à travers le monde, la présence du coléoptère Alphitobius Diaperinus n’est pas du tout souhaitée dans les élevages de volailles de chair. Car les effets délétères de cet insecte sont loin d’être négligeables.

Suspicion de transmission de germes pathogènes entre lots, dégradation de l’isolation des bâtiments où l’insecte se réfugie, dérangement des volailles, risques d’occlusions en cas de surconsommation, risques de dissémination des insectes dans le milieu extérieur. Il faut dire que l’élevage aviaire réunit toutes les conditions écologiques pour cet animal africain d’origine tropicale : chaleur, milieu tantôt humide tantôt sec (permettant la nymphose, le passage du stade larvaire à l’adulte), nourriture abondante, obscurité. Les larves y trouvent leur compte, tout comme les adultes qui, bien que volants, resteraient cantonnés dans les bâtiments.

Résultat de recherche d'images pour "tenebrion volaille"Les ténébrions ont la fâcheuse tendance de détruire le matériel isolant des poulaillers, provoquant des dommages structuraux parfois très importants. Les insectes se réfugient en fait dans du matériel isolant comme de la mousse de polystyrène en vue de la pupaison, c’est-à-dire le passage de l’état larvaire à l’état de nymphe. Ces dommages réduisent l’isolation du bâtiment d’élevage drastiquement : les pires dégâts peuvent diminuer de 35% à 65% la capacité isolante d’un matériel.

En cas d’infestations graves, si les ténébrions évoluent dans un environnement dont la teneur en humidité est peu élevée, ils peuvent mordre les poules autour du cloaque et des follicules des plumes. Ces morsures blessent les poules, ce qui peut causer des lésions et des infections.

Comment débarrasser l’élevage de cette bête noire? 

Depuis l’apparition du problème à la fin des années soixante-dix, la lutte a reposé exclusivement sur les insecticides employés à deux moments précis :

  • Au départ des volailles, pour atteindre les adultes remontant dans les parois dès la baisse de température de la litière ;
  • Sur la litière avant le démarrage, pour atteindre les larves.

Sauf indication explicite, ces produits ne doivent pas être utilisés en présence des oiseaux, qui peuvent en absorber. Comme avec les antibiotiques, au fil des ans les mésusages se sont traduits par l’apparition de résistances, dont une est attestée pour la cyfluthrine. À tel point que cette molécule a été retirée du marché.

Mais depuis quelques années, la donne change. D’une part, le contexte d’élevage évolue. Une enquête de l’Itavi (Institut Technique de l’Aviculture) souligne un effet litière et un effet sol positifs sur la réduction du problème, en effet : Résultat de recherche d'images pour "tenebrion volaille"

  • Une litière par nature plus sèche ou mieux entretenue (moins d’humidité résiduelle) est moins propice au développement du ténébrion.
  • De même, un sol bétonné réduit considérablement le refuge inatteignable par les insecticides agissant par contact. Encore faut-il réduire au maximum les points de liaison avec le sous-sol.

Il est aussi possible de réduire l’infestation en améliorant la ventilation du poulailler et il faudrait également ne pas partager le matériel avec les voisins et entre les poulaillers pour prévenir la transmission des ténébrions d’un élevage à un autre.

D’autre part, aucun produit à base du Fipronil n’étant homologué au Maroc et le choix des substances étant réduit, l’alternance entre les produits utilisés est donc très fortement conseillée, sous peine de générer d’autres résistances dans quelques années. Même si un produit fonctionne bien, il ne faut pas céder à la facilité du mono-usage.

Enfin, des méthodes alternatives émergent. Le piégeage est réalisable, mais il sera plus efficace avec une faible population. C’est aussi un moyen utile pour objectiver son degré d’invasion.

Avec Reussir.fr et poules-elevage.com
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Tout ce qu’il faut savoir sur le charbon de l’orge https://www.agrimaroc.ma/charbon-orge/ https://www.agrimaroc.ma/charbon-orge/#respond Wed, 17 Apr 2019 14:00:24 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=48361 Charbon de l’orge : symptômes et solutions agronomiques ?

La maladie du charbon de l’orge est une maladie fongique qui peut être provoquée par le champignon ustilago nuda (charbon nu) ou ustilago hordei (charbon couvert). Il existe également « le faux charbon nu » ou « charbon nu noir », scientifiquement ustilago nigra, qui est assez similaire à ustilago nuda.

Il existe près d’une cinquantaine de « charbons » distincts agissant sur différentes plantes.

Ces maladies du charbon sont transmises par le biais des semences ou par le sol. Elles contaminent depuis l’embryon (charbon nu) ou les téguments (charbon couvert) et entraînent la destruction des épis.

Quels sont les symptômes du charbon de l’orge ?

Les épis sont en général impactés par les différentes formes de charbon de l’orge. L’enveloppe et les graines qu’elle contient se désagrègent sous cette moisissure pulvérulente qui apparaît et recouvre totalement l’épis pour ne laisser qu’un conglomérat noirâtre. Quand une plante est contaminée, le système radiculaire est diminué, tout comme la croissance.

Quels sont les facteurs favorables à son développement ?

La germination des spores est favorisée lorsque la température se situe entre 18 et 20° (pour le cas du blé, le développement optimal se situe à une température comprise entre 20 et 26°). Elle ne peut s’effectuer sous les 5° et au-dessus des 30°.

Une période d’humidité durant la floraison est également favorable au développement des champignons du charbon.

Les vents disséminent le spores noirâtres qui se sont développés sur les épis aux quatre coins de la parcelle et peuvent aller contaminer directement d’autres épis sains jusque-là.

Quelle est la période de présence du charbon de l’orge ?

Le champignon se conserve dans l’embryon des grains. Il peut y rester en position latente durant plusieurs années. C’est donc par le biais d’une présence dès la semence qui auraient été précédemment contaminées que la maladie se propage. L’activité, mise en berne reprend de plus belle à la germination. Sauf bien évidemment si cette semence a été judicieusement traitée.

Le mycélium du champignon va pousser en simultanée avec la plante et se développer jusqu’à son sommet sans aucune possibilité d’être détectée avant l’épiaison.

Comment remédier à cette maladie ?

Il est primordial de protéger les semences de l’orge pour préserver le récoltes contre les différentes formes de charbon mais aussi pour les autres maladies, comme la fusariose et l’helminthosporiose. En effet, le traitement du semi par fongicides permet d’endiguer la plupart de ces contagions qui n’ont alors plus de prises pour s’installer durablement dans les plantes.

De même, l’option des semis tardifs en automne ou précoces pour une culture de printemps pour décaler la floraison peut s’avérer efficace.

De ce fait, la lutte une fois la maladie installée est inefficace.

Comment peut-on observer le charbon de l’orge ?

Cette maladie est difficile à détecter puisqu’elle n’apparait que pour s’attaquer aux organes floraux de la plante. En outre, même les semences contaminées sont difficilement différentiables des graines saines. Sauf dans certains cas où la graine contaminée peut s’avérer plus petite.

Avec Wikiagri
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L’oïdium interne de la tomate https://www.agrimaroc.ma/oidium-interne-tomate/ https://www.agrimaroc.ma/oidium-interne-tomate/#respond Tue, 19 Mar 2019 10:40:05 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=25827 Lutter contre l’oïdium interne de la tomate.

L’oïdium interne de la tomate, aussi appelé Leveillula Taurica, est particulièrement répandue dans les zones chaudes et sèches ou tropicales et subtropicales, comme le Maroc. Il s’agit d’un champignon capable d’infecter les cultures en plein champs tout comme celles sous-serre.

De nombreux fongicides permettent de lutter efficacement contre la propagation de l’oïdium interne. De plus, en faisant le bon choix variétal, il est possible de limiter son exposition au champignon. En effet, le gène de résistance « Lv » à Leveillula Taurica est disponible pour plusieurs variétés de tomate. L’oïdium est un champignon qui cause peu de dégâts s’il est  détecté à temps, d’où l’importance de bien connaître ses symptômes et le moyen de l’éradiquer.

Symptômes

Symptôme saupoudrage blanchâtre/duvet blanc
Symptôme saupoudrage blanchâtre/duvet blanc

Leveillula Taurica provoque principalement des symptômes sur les feuilles du plant de tomate. Elle occasionne rarement  des dégâts conséquents ayant un impact significatif sur les récoltes.

Le symptôme le plus caractéristique est l’apparition de tâche de duvet blanc. Cela ressemble à un saupoudrage de farine sur les zones atteintes. En regardant de plus près, on peut voir qu’il s’agit d’un tissu dense blanchâtre (de la moisissure). En général, les tâches apparaissent en premier lieu sur la face supérieure des feuilles du bas de la plante. Des tâches de couleur vert pâle au début, qui jaunissent par la suite peuvent aussi être observées. Les formes des tâches varient : elles peuvent être arrondies ou angulaires. Leveillula Taurica peut également provoquer des spores sur les folioles lorsque le climat est humide.

Avec le temps, les tâches se nécrosent et deviennent brunes au centre. A terme, elles peuvent entraîner le jaunissement de la totalité du limbe puis la mort des folioles et feuilles. Notons que les feuilles mortes restent sur l’arbre, elles ne tombent pas. Le manque de densité végétale peut entraîner des brûlures solaires sur les tomates.

Comportement et dissémination

Comme évoqué précédemment, Leveillula Taurica se développe essentiellement pendant les périodes chaudes. Pendant les saisons plus fraîches, le champignon investit des plantes sous sa forme mycélienne. Les principales plantes-hôtes sont : le poivron, aubergine, artichaut, concombre, oignon, ail, poireau, cotonnier ainsi que des adventices. Au total, plus de 1000 plantes-hôtes ont été répertoriées.

Le champignon germe facilement lorsque le taux d’humidité est compris entre 50% et 70% accompagné d’une température de minimum 20°C. Leveillula Taurica infecte d’abord les limbes puis pénètre les tissus foliaires sans difficultés. Le champignon est ainsi préservé de la dessiccation, des ultraviolets, du lessivage et est moins exposé aux fongicides.

Une vingtaine de jours après, le champignon émerge des stomates sur la face inférieure de la feuille puis les spores assurent la dissémination de Leveillula Taurica grâce au vent ou courant d’air dans le cas des cultures sous-abris. L’oïdium peut également se propager via le matériel agricole.

Lutte et traitement de l’oïdium

Aux premiers symptômes de la maladie, il est possible d’arracher puis détruire les feuilles infectées en veillant à les placer immédiatement dans un sac afin qu’elles n’aient pas le temps de disséminer la maladie.

Mesures prophylactiques

Afin d’anticiper l’infection par Leveillula Taurica, il est conseiller de :

  • Limiter les visites dans la serre,
  • Effeuiller la partie inférieure de la plante,
  • Eviter l’excès d’humidité (favoriser la circulation de l’air, privilégier l’arrosage au goutte-à-goutte, etc),
  • Détruire les déchets végétaux après chaque opération culturale.
  • Eliminer les adventices susceptibles d’héberger le champignon.

La rotation des cultures est un bon moyen de limiter la dissémination de l’oïdium. A l’achat des plants, il faut veiller à leur bonne qualité et, éventuellement, réaliser un traitement fongicide dès leur arrivée pour éloigner toute suspicion. Dans le cas d’une culture sous-abris, il faut bien désinfecter la serre (structure et parois). Dans le cas d’une culture en plein champs, veiller à ce que la parcelle ne soit pas voisine de plantations d’autres solanacées ou de sol mal drainés et très riche en matière organique.

Lutte chimique

L’Oïdium interne de la tomate peut être traité à l’aide d’un fongicide autorisé. En cas de détection du champignon, le traitement doit intervenir le plus rapidement possible grâce à un produit anti-oïdium systémique ou pénétrant. Les applications doivent bien couvrir les feuilles basses ainsi que la face inférieure des limbes. Le traitement chimique doit être alterné avec d’autres formes de lutte afin prévenir les risques de résistance des plants. Il convient de respecter soigneusement les doses de fongicides conseillées.

Il est important d’observer et contrôler régulièrement les plants afin de déceler la maladie au plus tôt. En effet, il est bien plus difficile de lutter contre une épidémie de L. taurica en plein expansion qu’à ces premiers stades.

Avec l’INRA
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Conseils de lutte contre les orobanches https://www.agrimaroc.ma/orobanches/ https://www.agrimaroc.ma/orobanches/#respond Wed, 14 Feb 2018 14:58:12 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=32680 Méthodes et conseils pour lutter contre les orobanches.

Les orobanches sont des plantes parasites qui se greffent aux racines des cultures, les privant ainsi de toute nourriture. Elles provoquent des pertes considérables sur les cultures de légumineuses, tournesol, tabac… Avec une lutte intégrée, il est possible de réduire l’infestation sur le court mais aussi sur le long terme.

L’orobanche, qui est aussi appelé Halouk, L’Outed, Ben Nabbou ou Farôun selon les régions, est l’un des ennemis que les professionnels des grandes cultures (céréales, légumineuses, tabac, etc) redoutent le plus. Il s’agit d’une plante holoparasite, c’est-à-dire qu’elle est non-chlorophyllienne, qui doit prélever la matière organique, l’eau et les sels minéraux dont elle a besoin sur un hôte.

Cette plante-parasite appartient  à la famille des Orobanchaceae dont on dénombre 4 espèces principales :

  • O. crenata est l’un des principaux obstacles dans la culture de la fève mais aussi des lentilles, petits pois et dans une moindre mesure des pois chiches et haricots verts ;
  • O. aegyptiaca et O. ramosa attaquent principalement la tomate, le tabac, le melon, la pomme de terre et les lentilles ;
  • O. cernua et O. cumana infestent surtout le tournesol mais aussi le tabac, l’aubergine et la tomate ;
  • O.foetida parasite les cultures de luzerne et fève.

Cet ennemi est réparti sur l’ensemble des régions du Maroc qui cultivent les céréales, les légumineuses et autres grandes cultures.

De gauche à droite : O. cerata; O. crenata; O. foetida; O. ramosa
De gauche à droite : O. cernua; O. crenata; O. foetida; O. ramosa

Symptômes et dégâts

La croissance des orobanches est à son maximum lors de la floraison des cultures qu’elles parasitent. Ces holoparasites entraînent le flétrissement des plants car ils les privent de leur eau, de leur matière organique et de leurs sels minéraux. Les cultures perdent leur vigueur et les fleurs chutent ce qui entraîne des pertes de rendement. A terme, les plants meurent. Les orobanches peuvent provoquer jusqu’à 100% de pertes dans les parcelles les plus infestées.

Biologie

Pour pouvoir combattre les orobanches, il est indispensable de bien connaître sa biologie et son cycle de développement. La majorité des espèce d’orobanches sont annuelles et se reproduisent par le biais de minuscules graines (0,2 à 0,3 mm).

Le cycle de cette plante-parasite compte deux phases principales : celle de développement souterrain, qui débute à la germination, et celle de développement aérien qui commence au moment où les premières tiges émergent du sol et se termine après la fructification et la maturation des graines.

Cycle de développement des orobanches
Cycle de développement des orobanches

Lutte

Plusieurs méthodes de lutte ont fait l’objet d’études. Elles peuvent être utilisées séparément mais il est préférable de les combiner dans une lutte intégrée pour bien gérer les orobanches.

Arrachage manuel

L’arrachage manuel des orobanches est un moyen de lutte efficace à condition qu’il soit bien réalisé et  que la parcelle soit nouvellement ou peu infestée.  Pour être efficace, il faut procéder à l’arrachage des pousses d’orobanches après leur émergence du sol mais avant la maturité des graines. Cette technique permet aussi de limiter le stock de semences d’orobanches disséminées puisque la manœuvre intervient avant la formation et la dissémination des graines.

En Inde, où cette méthode a été testée, l’arrachage de O. crenata sur culture de tomate pendant 3 ans a montré un taux d’efficacité de 100%.

Méthode culturale

Diverses méthodes culturales permettent de lutter contre la prolifération des orobanches.

Rotation des cultures

La rotation des cultures est un moyen de lutte efficace surtout si elle pratiquée en alternance avec des plantes-pièges. Les plantes-pièges permettent la germination des graines d’orobanches mais celles-ci sont incapables de s’attacher aux racines de la plante hôte ce qui provoque leur mort. On appelle ce processus « la germination suicide ». Certaines gesses, les trèfles, le lin, la coriandre, la moutarde, etc, sont efficaces lorsqu’elles sont utilisées comme plantes-pièges.

Date de semis
Dégâts d'orobanches sur culture de tournesol
Dégâts d’orobanches sur culture de tournesol

Le décalage de la date de semis est une manœuvre qui permet de réduire considérablement l’ampleur des attaques d’orobanches. Plus le semis de culture est décalé, plus les attaques sont réduites. Toutefois, le décalage de la date du semis peut affecter le développement de la culture.
Dans le cas de culture d’hiver, comme les légumineuses, il est recommandé d’utiliser une variété précoce et de la semer tardivement à des températures inférieures à 8°C. Ainsi, la racine principale de la culture ne sera pas parasitée par les orobanches car ceux-ci préfèrent des sols secs et des températures plus élevées pour se développer. Les expérimentations menées démontrent une réduction d’infestation de 72,5% dans le cas de semis tardifs de 6 semaines pour les lentilles.
A l’inverse, pour des cultures de printemps, comme celle du tabac, il est recommandé de semer précocement, c’est-à-dire lorsque les températures sont encore basses. Le semis précoce du tabac réduit jusqu’à 70% l’infestation aux orobanches.

Fertilisation

Les fertilisations potassiques et azotées élevées permettent de réduire de 33 à 50% la présence d’orobanches. En revanche, cette méthode implique d’utiliser de grand volume de fertilisant ce qui est très couteux.

Autres méthodes

L’irrigation permet de réduire l’infestation. A Fès et Meknès, les cultures de fèves irriguées avec des eaux usées sont moins envahies.
De même, les labours profonds permettent d’enfouir les graines d’orobanche qui sont alors trop loin des racines pour pouvoir germer et se développer.
De plus, l’utilisation de variétés résistantes doit être envisagée.

Solarisation

Solarisation d'une parcelle
Solarisation d’une parcelle

Comme mentionné précédemment, les orobanches ne supportent pas les températures trop élevées. La solarisation consiste à couvrir le sol avec un paillage en plastique (polyéthylène) en période de forte chaleur et ce, avant le semis. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec une solarisation de 30 à 50 jours qui permet d’obtenir une température de 56°C dans les 5 à 10 premiers centimètres du sol.

Cette méthode est toutefois limitée aux petites parcelles. Elle est également efficace pour les champignons, les nématodes, les bactéries et les adventices.

Lutte biologique

Il existe plusieurs manières naturelles de lutter contre les orobanches mais celles-ci sont souvent efficaces à long terme plutôt qu’à court terme :

  • Les insectes : Phytomyza orobanchia s’attaque aux orobanches sans faire de dégâts sur la culture. On le trouve à l’état naturel au Maroc. 500 à 1000 insectes/ha permettent de réduire jusqu’à 50% la présence de plantes parasites ;
  • Les champignons : Fusarium oxysporum fsp orthoceras, Sclerotinia spp, Rhizoctonia solani, Colletotricum lagenarium et Ulocladium atrum. Fusarium oxysporum fsp o. est le champignon le plus utilisé. Sur la culture du tabac, il permet une amélioration du rendement de 80,5%. Il a toutefois besoin d’une humidité relative élevée et de températures comprises entre 10 et 20°C ;
  • Les bactéries : les orobanches sont sensibles aux bactéries Pseudomonas fluorescentes et Picketti ralstonia ;
  • Les déchets de la trituration des olives : Les sous-produits issus de la trituration des olives (margines et grignons) sont très efficaces dans la lutte contre les orobanches, ils permettent de réduire l’infestation de 78 à 97% dans les cultures de fèves !

Lutte chimique

Le traitement chimique est la méthode la plus souvent utilisée dans la lutte contre les orobanches car elle est efficace sur le court terme.

Glyphosate
orobanches infestation
Infestation par les orobanches

Bien que le glyphosate soit un produit très controversé, il reste l’un des meilleurs amis des agriculteurs. La dose recommandée est de 60 g/ha dilués dans 500 litres d’eau pour les fèves et de 40 g/ha pour les autres légumineuses. Le traitement doit être diffusé au stade de tubercule de l’orobanche. Répétez l’opération avec le même dosage deux semaines plus tard.
Il faut toutefois être vigilant avec le dosage car ce produit peut devenir très nocif. L’efficacité de ce traitement dépend du stade auquel il est appliqué, du réglage du pulvérisateur, etc.

Sulfosate

Le sulfosate doit être dosé à hauteur de 100 g/ha. Il faut renouveller le traitement deux avec le même dosage. Il est apprécié pour son efficacité et sa facilité d’utilisation.

Imidazolinones

Les imidazolinones sont des herbicides efficaces dans la lutte contre les orobanches. Imazethapyr (100 g m.a./ha) et Imazaquine (25 g m.a./ha) sont utilisés en pré-levée  pour combattre O. crenata.

Lutte intégrée

Pour bien gérer les orobanches, il est indispensable d’établir un programme de lutte combinant des méthodes culturales, la lutte biologique et les traitements chimiques. De cette manière, l’infestation pourra être réduite sur le court mais aussi sur le long terme.

A savoir :
Dans certains pays, les orobanches sont consommées de la même façon que les asperges. C’est le cas, par exemple, en Italie.

Avec I’INRA Maroc et le ministère de l’Agriculture
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Pomme de terre: Les stratégies de lutte au Maroc https://www.agrimaroc.ma/pomme-de-terre-les-strategies-de-lutte-au-maroc/ https://www.agrimaroc.ma/pomme-de-terre-les-strategies-de-lutte-au-maroc/#respond Thu, 22 Dec 2016 09:38:09 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=19826 Les différentes stratégies de lutte pour la culture de la pomme de terre au Maroc.

Avec une superficie qui fait plus de 60.000 ha, la pomme de terre est la plus grande culture irriguée au Maroc. Elle est même plus importante que la betterave à sucre. C’est aussi une culture qui est bien adaptée au pays puisqu’elle est cultivée tout au long de l’année (contrairement à l’Europe) et dans toutes les régions du Royaume. Cependant, elle reste dominée par la conduite traditionnelle qui se traduit par de faibles rendements et le recul du volume des exportations. Peu de travaux ont été effectués afin de répondre aux contraintes (rentabilité, faiblesse du rendement, …) plombant cette culture qu’il faut mettre en valeur afin de lui attribuer la place qu’elle mérite. En ce qui concerne l’aspect phytosanitaire, la majorité des agriculteurs pratiquent la lutte phytosanitaire d’une manière anarchique d’où la nécessite de formation des applicateurs de pesticides (matériel, protection des ouvriers, etc.) et de l’encadrement des agriculteurs pour une lutte intégrée. En règle générale, la lutte contre les principales maladies fongiques de la pomme de terre se fait en 2 étapes.

Avant la plantation

Il est conseillé d’opter pour la rotation culturale entre les solanacées et les autres familles. Il faut éliminer les résidus des précédents culturaux (repousses et feuilles) ainsi que les mauvaises herbes (surtout de la famille des solanacées). Les lieux de stockage des récoltes précédentes et de l’outillage doivent être désinfectés. Il est nécessaire de choisir une variété relativement résistante (dans la mesure du possible) et une semence certifiée.

Après la plantation 

Il conseillé de conduire la culture en butte. Il faut éviter l’irrigation par aspersion et les excès d’azote. Les fanes et les plants malades doivent être régulièrement éliminés.

La lutte chimique 

Le choix du produit approprié (contact, systémique, mode d’action, etc.) pour lutter contre les maladies fongiques de la pomme de terre est régi par plusieurs paramètres à savoir le stade de la plante, le but du traitement (préventif ou curatif) et la taille de l’aire de traitement (foyer ou général).

Les modèles d’aide à la prise de la décision de traitement, très utilisés dans les grands pays producteurs de la pomme de terre (Pays-Bas, Belgique, France, etc.), se basent essentiellement sur une bonne prévision des conditions climatiques, qui ne dépasse pas les 5 jours (dans les meilleurs des cas). D’autres paramètres sont pris en considération tels que le niveau de résistance de la variété, le type du sol, le précédent cultural et le stade de la culture.

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