La colère des agriculteurs exacerbée par le non-respect de la loi Egalim à Rungis, selon Michel-Édouard Leclerc.
La tension monte dans le monde agricole français, selon Michel-Édouard Leclerc, président de l’enseigne du même nom, la situation est encore plus préoccupante qu’il n’y paraît. Invité sur RTL ce jeudi matin, le président de l’enseigne Leclerc a déclaré que seulement « 40 % des acheteurs » français respectent la loi Egalim, soulignant que cette réglementation cruciale n’est pas appliquée à Rungis, le plus grand marché de produits alimentaires en France.
La loi Egalim, est une loi française adoptée en 2018 pour rétablir l’équilibre dans les relations commerciales entre producteurs et distributeurs, et semble être largement ignorée, alimentant ainsi la colère des agriculteurs qui manifestent dans tout le pays. 20minutes indique que Michel-Édouard Leclerc a souligné qu’il est consternant de voir des « centres commerciaux ou des supermarchés de province bloqués », alors que seulement 40 % des acheteurs respectent la loi.
Parmi ceux qui échappent à cette obligation de rémunérer équitablement les producteurs, Leclerc a pointé du doigt la restauration, les exportateurs, les grossistes, et même certaines filières agricoles, dont des gros céréaliers, qui ont demandé à être exemptés de cette règle.
Cependant, ce qui a particulièrement irrité Michel-Édouard Leclerc, c’est la façon dont les autorités ont traité le marché de Rungis lors des récentes manifestations agricoles. Rungis, souvent qualifié de « poumon alimentaire de la France », a été considéré comme un lieu intouchable par les autorités, notamment le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
« Rungis, on ne touche pas (…) », a déclaré Leclerc, exprimant son indignation. Il a accusé le marché, premier lieu d’importation de France, de ne pas appliquer la loi Egalim et de manquer de transparence sur les conditions d’achat. Cette déclaration de Michel-Édouard Leclerc soulève des questions sérieuses sur l’application effective de la loi Egalim et suscite des inquiétudes quant à l’équité des relations commerciales dans le secteur agricole.
Dans un contexte où les agriculteurs réclament une rémunération juste pour leur travail, la révélation de Michel-Édouard Leclerc souligne l’ampleur du défi auquel est confronté le secteur agricole français et la nécessité de mesures concrètes pour garantir le respect de la loi Egalim à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement alimentaire.