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Quand les villes se reconnectent à l’agriculture
L'agriculture revient dans les villes - (photo:DR)

Quand les villes se reconnectent à l’agriculture

Depuis quelques années, des villes se reconnectent à l’agriculture, sécurisent leur alimentation et la rendent plus durable. Si les cas des villes nord-américaines ou européennes sont les plus connus, les villes africaines, latino-américaines et asiatiques ne sont pas en reste. Un récent colloque a mis en exergue les exemples les plus marquants illustrant différents exemples d’approches de ces transitions en marche.

Quand les villes se reconnectent à l’agriculture.

Les villes ont longtemps été considérées comme problématiques pour l’agriculture. Leur croissance a en effet été alimentée par l’exode rural. Fortes de leur puissance, les villes ont imposé aux agriculteurs des prix les plus bas possibles et des exigences de qualité croissantes. La population urbaine s’est éloignée des agriculteurs et nombre de politiques, depuis les capitales, ont privilégié le soutien aux activités industrielles et tertiaires, jugée plus modernes. Les villes ont ainsi laissé au secteur privé le soin de produire, transformer, approvisionner, distribuer les aliments et restaurer la population.

Or, depuis une quinzaine d’années, dans plusieurs villes du Nord et du Sud, la tendance s’inverse. Des villes expérimentent de nouvelles formes de sécurisation alimentaire et de relations ville-campagne. Une rencontre internationale a récemment fait le point sur diverses expériences en cours. Organisée à Montpellier, du 16 au 18 novembre 2015 par le Cirad, la Chaire Unesco Alimentations du Monde, la FAO, l’AFD et les « Ressource Centres on Urban Agriculture and Food Security (RUAF), le colloque Politiques alimentaires urbaines a rassemblé une centaine de participants. L’occasion de développer le dialogue entre chercheurs, experts et spécialistes en politiques alimentaires urbaines et représentants d’une quinzaine de villes d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine.

Les petits producteurs, principaux acteurs du rapprochement ville-agriculture.

Au cœur des débats, l’intérêt des marchés de gros qui, comparés aux plateformes logistiques de la grande distribution, permettent aux petits producteurs de conserver un accès aux marchés urbains. Ces marchés gèrent un plus grand nombre de variétés de produits et favorisent des systèmes de production plus diversifiés comparés aux systèmes industriels qui limitent le nombre de références.

Autre approche mise en lumière, l’utilisation de la restauration scolaire comme garantie à la fois d’une alimentation saine pour tous les enfants scolarisés et d’un débouché privilégié pour les petits agriculteurs par des contrats d’achat rémunérateurs. Cette expérience a été mise en place dans plusieurs villes latino-américaines depuis une dizaine d’années. Elle a notamment permis de soutenir nombre d’emplois agricoles ruraux.

La ville de Bello Horizonte au Brésil, connue pour sa politique municipale pionnière en matière de sécurisation alimentaire, favorise depuis près de 20 ans le contact direct entre producteurs et consommateurs. C’est elle qui a inspiré la politique nationale Fome Zero (Faim zero) lancée par le président Lula en 2003.

Le Mali, représenté lors du colloque par son ministre de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire, a adopté depuis une dizaine d’années, une politique territoriale décentralisée de gestion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Cette politique se décline désormais en plans locaux permettant de prendre en compte les besoins des populations.

Se reconnecter à l’agriculture par de nouvelles formes d’investissements

Dans un cas comme dans l’autre, les villes cherchent à se reconnecter à l’agriculture,pas uniquement par des productions urbaine ou péri-urbaine, mais par de nouvelles formes d’investissements solidaires, de financement ou de contractualisation avec des zones de production plus éloignées. Les innovations de ces villes, aux côtés de celles des agriculteurs, contribuent à construire des systèmes alimentaires urbains plus durables et constituent d’intéressants objets de recherche pour évaluer leur intérêt et leur reproductibilité.

Cette rencontre internationale se plaçait dans la lignée du Pacte de Milan pour une politique de l’alimentation urbaine, récemment signé par une centaine de villes, dont Montpellier mais aussi une trentaine de villes de pays africains, latino-américains et asiatiques. Elle a permis de dresser un agenda de recherche novateur et de susciter le montage d’un réseau de partenaires internationaux tirant parti des expériences sur divers continents.

Source: CIRAD

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