Une association et un jeune marocain ont été primés lors de la COP23 pour leur projet agricole.
L’Association Tagadirt (province de Tata) et le jeune marocain Walid Machrouh ont reçu, jeudi soir à Bonn, les Trophées Initiatives Climat 2017 pour les pays d’Afrique francophone, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée en marge de la conférence des Nations unies sur le climat (COP23).
L’association Tagadirt de la commune Fahm El Hisn a été primée lors de la COP23 dans la catégorie « Organisations de la Société Civile » pour son projet « Gestion conservatoire des eaux et des sols et reboisement ». Celui-ci a créé une dynamique locale autour de la conservation de la biodiversité oasienne, de la réduction de la dégradation du couvert végétal, notamment de l’Acacia (espèce spécifique et endémique du Maroc menacée par la coupe du bois et le pâturage anarchique) et de l’amélioration des conditions socio-économiques locales.
Le projet a mobilisé la communauté des agriculteurs et des transhumants de Fam El Hisn autour du maintien de l’activité agricole et d’élevage, la restauration des ressources naturelles, notamment l’eau, les parcours et la forêt, à travers une gestion conservatoire, basée sur une approche agro-écologique. Le projet a consisté notamment en la plantation de 1 000 palmiers dattiers dans une zone de 10 hectares, à Tamsouqt et la mise en place d’un Agdal (zone de pâturage).
Les femmes ont été associées à toutes les activités du projet par le biais de séances d’information et de sensibilisation.
La plantation des palmiers dattiers a transformé la région en un oasis vert et a amélioré les conditions de vie des agriculteurs et des transhumants qui ont l’habitude de fréquenter cette région, tout en protégeant les ressources en eau contre l’ensablement et la désertification.
Pour sa part, Walid Machrouh de la région Tanger-Tétouan-Al Hociema a été primé dans la catégorie « Entrepreneurs verts – Jeunes » pour son projet qui a consisté en la création de Green Gold Energy, une structure entrepreneuriale et sociale qui propose des alternatives énergétiques aux particuliers et aux professionnels au Maroc et en Afrique.
L’objectif de l’initiative est de substituer le bois de feu par des biocombustibles solides fabriqués avec des déchets organiques: déchets d’olive, marc de café et sciure de bois.
Le produit final se présente sous la forme de bûches ou de granulés. Son pouvoir calorifique est plus élevé que celui du bois : 33% en plus. Les émissions de gaz à effet de serre sont moindres: 35% en moins. Son stockage est plus aisé: son volume est trois fois moins important que celui du bois. Enfin, son prix est très compétitif.
Parmi les principaux résultats de ce projet figure la contribution à la réduction de la déforestation excessive grâce à la fabrication de combustibles alternatifs, de même que plus de 50 potiers ont été sensibilisés à la disparition des arbres et encouragés à l’emploi de biocombustibles.