Les revenus des agriculteurs français ne sont plus dépendants de leurs activités agricoles. Bizarrerie de notre temps qui préoccupe forcément les agriculteurs eux mêmes. Ces derniers souhaitent alarmer les gouvernements, les parlementaires et tous les représentants professionnels sur cette réalité qui fait défaut.
Une obligation pour les agriculteurs : la diversification
La réalité est bien là, l’agriculteur pour s’en sortir n’a pas d’autres choix que de diversifier ses activités. Fini le temps ou seule l’agriculture suffisait à se payer, désormais place au tourisme, à la vente directe, à la production d’électricité et de gaz, entre autres… D’après nos confrères de Wikiagri, les agriculteurs subissent et profitent en même temps de tous ces dispositifs de soutiens publics, comme la PAC, les exonérations sociales, ou encore les mesures fiscales. Mais in fine, les revenus agricoles des agriculteurs ne font que se réduirent. D’ailleurs ce constat amère est valable dans de nombreux pays, développés ou non.
Cette déconnexion entre production et revenu est mise en avant par le ministre français de l’agriculture, Stéphane Le Foll, lors de la présentation du budget pour 2016 à la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Stéphane Le Foll évalue à 20 milliards d’euros (soit 220 milliards de dirhams) le montant de l’ensemble des soutiens publics que l’agriculture recevra l’an prochain, 20 milliards d’euros équivalent constiutés de soutiens que sont la PAC, les exonérations sociales, le Cice… Ces aides contribuent ensemble, sous une forme ou une autre, au revenu des agriculteurs.
Comme les soutiens financiers sont découplés du fonctionnement volatil des marchés, comme les prix portent sur des montants bien plus importants, les producteurs au final, n’ont pas les moyens de vivre sans aides et surtout sans revenu issu de leur exploitation ou élevage. Il est donc urgent de trouver de nouvelles sources de revenus.
Le Plan Agriculture – Innovation 2025
Pour de nouveaux revenus, une réflexion sur ce point est comprise dans les 30 projets qui comptent dans le plan « Agriculture – Innovation 2025 », présenté par Stéphane Le Foll. Ce plan précise : « qu’il faut développer les possibilités de rémunération des nombreux services écosystémiques que peuvent offrir l’agriculture : régulation et épuration de l’eau, préservation de la biodiversité, stockage de carbone, entretien d’espaces communs et des infrastructures de collectivités territoriales, ou encore maintien de paysages ouverts et diversifiés« , sachant aussi que, en partie, pour la lutte contre le réchauffement climatique, tous ces services ont un rôle à jouer.
Le ministère de l’agriculture français suggère alors que pour ces nouveaux services rendus par l’agriculture et qui dépassent le seul domaine agricole, pourraient être rémunérés par le contribuable, le consommateur, l’usager ou l’opérateur d’infrastructures. Des outils de gestion pertinents des aléas climatiques sanitaires et économiques devront aussi être trouvés, cela se traduit par les fonds de mutualisation, les assurances, les caisses de péréquation, les marchés à terme, déductions fiscales. Ainsi avec des ressources financières extérieures à l’agriculture, le revenu des agriculteurs serait plus sécurisé.