Alerte mondiale : Les prix des concentrés de jus d’orange explosent en raison des récoltes désastreuses.
L’année passée, les États-Unis et le Brésil ont été frappés de plein fouet par des ouragans dévastateurs et une maladie ravageuse, portant un coup dur à la production d’agrumes. Face à cette crise d’approvisionnement en oranges, les cours des concentrés ont grimpé à des sommets historiques en juillet 2023.
À la Bourse de Chicago, les prix ont escaladé de manière continue ces derniers mois, atteignant un pic de 3,17 dollars par livre à la fin du mois de juillet pour le concentré de jus d’orange surgelé. Ce chiffre est à comparer à peine 1,75 dollar observé à la même période l’année précédente.
C’est avant tout en raison des piètres récoltes aux États-Unis et au Brésil, qui sont les deux géants mondiaux de l’exportation d’oranges.
« Il est possible que nous ayons atteint un sommet, mais il existe également une probabilité que les prix grimpent encore jusqu’à 3,50 dollars », prédit un analyste des marchés agricoles interrogé par Ouest-France.
Menace de la maladie du dragon jaune et ravages des ouragans, les agriculteurs de la Floride ont été doublement frappés par les ouragans Ian et Nicole, qui ont dévasté leurs plantations à la fin de l’année dernière.
À cela s’ajoute la propagation de la maladie du dragon jaune, véhiculée il y a plus de 15 ans par un insecte, le psylle asiatique des agrumes. Cette maladie conduit les arbres à produire des fruits qui se durcissent, verdissent, deviennent astringents et non comestibles.
Dans ce contexte difficile, les récoltes d’oranges ont subi une réduction drastique, et le département américain de l’agriculture a estimé dans son dernier rapport de juillet que la production américaine chuterait de 25 % pour atteindre seulement 2,3 millions de tonnes, le niveau le plus bas en 56 ans.
Au Brésil, les pluies torrentielles, exacerbées par le phénomène El Niño, qui engendre une élévation des températures globales, ont également entraîné une baisse de la production d’oranges destinées au jus.
Cette situation préoccupe l’Union nationale interprofessionnelle des jus de fruits (Unijus) en France. Dans un communiqué, l’organisme souligne : « La disponibilité du concentré de jus d’orange, qui est utilisé pour produire le jus d’orange à partir de concentrés (obtenus par pressage de fruits auxquels on ajoute de l’eau) ainsi que les nectars d’orange (composés de pulpe de fruits à laquelle on ajoute de l’eau et du sucre), est devenue extrêmement complexe pour les acheteurs. Les flux qui étaient dirigés vers l’Europe sont actuellement détournés vers les États-Unis, créant ainsi une tension sur les prix ».
Actuellement, c’est principalement les concentrés qui souffrent de cette pénurie, mais selon l’Unijus, cette situation pourrait également toucher les jus purs et perdurer jusqu’en septembre-octobre 2023.