Le 28 décembre, un arrêté publié au Journal officiel français marquait une étape significative dans le domaine de l’agriculture durable. Cet arrêté encadre enfin l’irrigation des cultures agricoles à partir d’eaux usées traitées dans des stations d’épuration, ouvrant ainsi la voie à un recyclage crucial dans le contexte du changement climatique.
Selon les données du Programme des Nations unies pour l’environnement, seulement 11 % des eaux usées domestiques et industrielles sont actuellement réutilisées dans le monde. La France, cependant, ne représente qu’une fraction de ce pourcentage, avec moins de 1 %, selon le Centre d’études français sur l’environnement Cerema. En comparaison, des pays affichent des taux impressionnants, dépassant les 80 %, principalement pour l’irrigation des cultures. L’arrêté du gouvernement français vise à combler ce fossé en encadrant et en promouvant la réutilisation des eaux usées traitées précise un article de Géo.fr.
L’arrêté du 28 décembre énonce des directives claires concernant le traitement, le stockage, la distribution et la surveillance des eaux usées traitées, avec pour objectif principal de « garantir la protection de la santé publique, humaine et animale, et de l’environnement ». Il définit également les normes de qualité sanitaire que ces eaux traitées doivent atteindre, adaptées aux différents types de cultures. Ce cadre réglementaire s’inscrit dans la lignée d’un arrêté du 14 décembre, qui régule l’arrosage des espaces verts. Un autre texte est attendu pour répondre aux besoins du secteur agroalimentaire, qui ambitionne de recycler l’eau traitée dans les stations d’épuration des usines.
Après une année marquée par la sécheresse de 2022 et les restrictions qui en ont découlé, le gouvernement français a présenté en mars un plan d’eau audacieux. Ce plan vise à lever en 2023 « les freins règlementaires à la valorisation des eaux non conventionnelles », ouvrant ainsi la voie à une utilisation plus intelligente des ressources hydriques.
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La France, bien que tardive dans l’adoption de cette pratique, n’est pas étrangère à l’idée de réutiliser les eaux usées pour l’irrigation. Des pionniers remontent aux années 1990 en Auvergne, où des cultivateurs de maïs semence et de betteraves ont initié l’un des premiers projets. Un rapport français publié en octobre souligne le rôle précurseur de la Jordanie dans le domaine dès la fin des années 1970, suivi par d’autres pays arabes. D’autres exemples notables incluent Doha au Qatar et l’Italie, qui utilisent des eaux traitées pour l’irrigation de cultures maraîchères dans la région de Milan.
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Cet arrêté représente un pas en avant significatif vers une agriculture plus durable en France, encourageant le recyclage des eaux usées traitées pour l’irrigation. Alors que le changement climatique intensifie la pression sur les ressources en eau, de telles initiatives deviennent essentielles pour garantir la sécurité alimentaire tout en préservant notre environnement.