Bien que les récentes précipitations aient été inégalement réparties à travers le Maroc, elles n’ont pas dissipé les craintes quant à la sécheresse systémique qui plane depuis 6 ans sur le pays. Ces pluies bénéficieront principalement aux cultures céréalières et aux arbres fruitiers, cependant, l’assurance d’une campagne réussie pour 2023-2024 reste encore à établir.
La sécheresse de ces dernières années a entraîné une augmentation des importations de céréales au Maroc. En février, le Département américain de l’agriculture (USDA) a rapporté que les importations de blé au Maroc, devraient atteindre des records, 7 millions de tonnes en 2023/2024, alors que la campagne céréalière 2022 avait été catastrophique.
Toujours à la même période l’année dernière, l’excellent Nechfate alertait sur la raréfaction de la ressource eau, « largement exploitée ». Une eau, à 85% utilisée par l’agriculture au Maroc, mais surtout une eau surexploitée à hauteur de 1 milliards de m3 selon ScienceDirect à travers les nappes phréatiques ; des nappes condamnées à l’épuisement.
Avant ces précipitations, mi-février 2024, les images satellites de la NASA montraient une large bande de végétation brunâtre s’étendant sur l’ensemble du Maroc, témoignant d’une végétation en cours de dessèchement. L’image prise en exemple de la région de Casablanca montre le desséchement global depuis un an que connait le Royaume.
Le constat est là et la prise de conscience collective aussi. A toutes les échelles, le secteur agricole marocain est conscient du problème et ce ne sont pas les dernières pluies qui ont permis d’augmenter les taux de remplissages des barrages de quelques pourcentages, qui rassurent. La situation reste très préoccupante.
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Bien que les dernières pluies ont favorisé une croissance vigoureuse de la végétation, les défis persistent. Le sol marocain est à sa capacité maximale de rétention d’eau. Les agronomes cherchent des moyens pour que le sol conserve le maximum d’eau jusqu’à la prochaine pluie, d’autant plus que les épisodes pluvieux deviennent de moins en moins fréquents en raison du réchauffement climatique.
Des essais sont en cours pour moderniser les pratiques culturales où optimiser l’irrigation. Certains agriculteurs expérimentent des méthodes telles que l’augmentation du taux de matière organique du sol, l’utilisation d’hydro-rétenteurs biodégradables, et le recours à des outils de travail du sol préservant l’humidité en profondeur.
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Adapter ces stratégies aux particularités du sol marocain, qui peut varier en profondeur et en composition, reste un défi. Bien que les pluies actuelles apportent un soulagement ponctuel aux agriculteurs, l’adaptation constante aux conditions changeantes du climat fait désormais parti d’une réalité locale.
Les nouveaux agriculteurs ont été les principaux responsables de la situation actuelle. La culture de l’avocat et d’autres fruits exotiques à faible valeur ajoutée, tout en consommant une quantité excessive d’eau