Les chaleurs extrêmes mettent à l’épreuve les cultures .
Les villes de Marrakech et Agadir ont été prises au dépourvu le jeudi 10 août 2023 lorsqu’une tempête de sable, venue tout droit du Sahara, a enveloppé les rues de ces villes emblématiques dans un panache de poussière. Cette tempête de sable, accompagnée de vents violents et de fortes concentrations d’aérosols de poussière, a réduit la visibilité de manière abrupte pour les citadins, provoquant des carambolages et créant une ambiance rouge saisissante. Mais pas seulement.
La Direction Générale de la Météorologie du Maroc a noté que le vent s’est intensifié à une vitesse incroyable, atteignant jusqu’à 85 km/h en quelques secondes seulement. Le Chergui, cette tempête de sable qui se forme régulièrement lors de ces fortes chaleurs, s’est formé dans un contexte météorologique particulier, où des masses d’air chaud dans les basses couches de l’atmosphère (dépassant les 42°C) ont rencontré des masses d’air froid en altitude (-8°C). Cette collision a engendré des averses accompagnées de vents forts, soulevant la poussière et le sable du Sahara. L’événement a d’ailleurs été suivi d’une violente averse orageuse.
Record de températures et gestion des ressources hydriques.
La chaleur au Maroc a atteint des niveaux record, avec une température absolue de 50,4 degrés Celsius enregistrée. Cette vague de chaleur est accompagnée du « Chergui », des vents chauds et secs venant du Sahara, ainsi que des tempêtes de sable et d’incendies de forêt. L’impact sur l’agriculture est substantiel, avec des dommages relatifs qu’il convient d’observer dans la durée. L’arboriculture semble relativement bien résister à ces conditions extrêmes, un agrumiculteur et un oléiculteur gardent un discours optimiste pour le moment.
Mouad Hfa, directeur de production de Pro Prim, interviewé par Freshplaza explique que la phase de floraison des agrumes a eu lieu dès mars et avril, avant l’intensification de la canicule. Cela a contribué à minimiser les perturbations. Bien que certains dommages soient inévitables, notamment en termes de qualité avec des persillages et des fruits plus secs.
Dans la zone de Marrakech, au cœur des oliveraies, on ajuste les besoins en eau, en modulant la fréquence et le timing de l’irrigation, les oliviers ne semblent pas trop impactés, la culture étant adaptée à un climat hostile. Toutefois face aux défis climatiques, la gestion des ressources hydriques joue un rôle crucial pour les cultures.
En ce qui concerne les maraichers, ils ne sont pas épargnés non plus et leurs cultures sont beaucoup moins résistantes à ces chaleurs, on le sait. La chaleur fait mal aux maraichers sous serre à fortiori, les températures sont encore plus élevées sous serre fort logiquement et atteignent des records inimaginables selon un professionnel. On parle d’une grande partie détruite pour les producteurs ayant déjà planté. Il faudra replanter, tout ou partie des productions pour les agriculteurs, qui auront donc du retard dans leurs calendriers.