Au Maroc, l’Agence Nationale de Réglementation des Activités relatives au Cannabis (ANRAC) a atteint un jalon significatif en délivrant pas moins de 609 autorisations d’ici la fin du mois de novembre dernier, sur un total de 1 063 demandes soigneusement examinées et traitées, a révélé un haut responsable de l’Agence.
Les statistiques détaillées indiquent que sur ces autorisations, 430 ont été attribuées aux agriculteurs pour l’activité de culture et de production de cannabis. Les 179 restantes ont été octroyées pour des activités de transformation, dont 47 à des fins industrielles, 7 à des fins médicales, 51 à des fins de commercialisation, 54 à des fins d’exportation, 17 à des fins d’importation de semences, et 3 à des fins de transport, a précisé le responsable.
Ces 179 autorisations ont été distribuées à 82 opérateurs, dont 7 établissements pharmaceutiques, 13 coopératives, 45 sociétés et 17 personnes physiques, a ajouté le responsable.
L’ANRAC a également souligné son engagement en certifiant environ 2,1 millions de semences de cannabis en 2023, sur la base de 21 autorisations d’importation délivrées par l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) et enregistrées au niveau des Douanes. Ces semences ont été destinées à une superficie de 277 hectares, bénéficiant à 32 coopératives de production regroupant 416 agriculteurs.
Quant à la production de cannabis enregistrée en 2023 dans les trois provinces réglementées, elle a atteint 294 tonnes, avec un rendement moyen variant de 10 à 27 quintaux par hectare.
Lors du Conseil d’Administration tenu en décembre dernier, l’ANRAC a présenté le bilan de ses réalisations en 2022, l’état d’avancement des réalisations techniques et financières de 2023, ainsi que le programme d’action de la campagne 2024.
Le responsable a souligné que les produits à base de CBD provenant du cannabis marocain peuvent désormais être commercialisés dans les compléments alimentaires et les produits cosmétiques, tant au niveau national qu’international, à partir de 2023. Il a ajouté que les arrêtés correspondants ont été signés en novembre 2023 par les ministères de la Santé et de l’Agriculture.
Les opérations de suivi et de contrôle menées par l’ANRAC ont également confirmé la conformité de toutes les activités liées au cannabis menées par les agriculteurs et les opérateurs en 2023 avec les dispositions réglementaires, telles que la tenue des registres réglementaires, la déclaration des superficies, les teneurs en THC, et les quantités livrées aux opérateurs par les coopératives de production, a-t-il souligné.
En outre, le responsable a noté un intérêt croissant de la part des agriculteurs et des investisseurs pour les activités liées au cannabis, indiquant que les agriculteurs manifestent une réelle volonté de se convertir vers la production licite de cannabis.
Il a également annoncé que l’ANRAC accordera une attention particulière à la valorisation de la variété locale de cannabis en 2024, tout en encourageant l’investissement dans la filière du cannabis marocain en alignement avec les besoins du marché mondial.
Dans cette optique, il a expliqué que les laboratoires d’analyse marocains peuvent désormais effectuer des analyses des produits de cannabis en termes de teneurs en THC et CBD, délivrant ainsi aux agriculteurs et aux opérateurs les certificats nécessaires à la commercialisation du cannabis et de ses dérivés.
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Créée en vertu de la loi n° 13-21 relative aux usages licites du cannabis, l’ANRAC joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre de la stratégie de l’État concernant la culture, la production, la fabrication, la transformation, la commercialisation, l’exportation du cannabis, ainsi que l’importation de ses produits à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles. L’Agence est également chargée de maintenir l’état des stocks de cannabis et de fournir les évaluations et informations requises à l’Organisme international compétent, conformément aux engagements internationaux du Royaume. En outre, elle supervise les procédures d’octroi d’autorisations aux opérateurs nationaux et internationaux dans l’industrie du cannabis médical et industriel, aux sociétés de semences, aux pépinières, aux compagnies de transport, et elle facilite la création de coopératives pour la transformation et l’industrialisation des produits locaux, dont les membres sont des agriculteurs locaux. L’ANRAC soutient également la recherche sur l’utilisation du cannabis dans les domaines médical, cosmétique et industriel, simplifie les procédures administratives en coordination avec les autorités administratives concernées, et oriente les activités illégales vers des activités licites, durables et génératrices de revenus.