La Rédaction – AgriMaroc.ma https://www.agrimaroc.ma Agriculture Maroc Mon, 23 May 2022 13:16:14 +0000 fr-FR hourly 1 https://www.agrimaroc.ma/wp-content/uploads/cropped-AGRI-MAROC-FAV-Icon-08-1-32x32.png La Rédaction – AgriMaroc.ma https://www.agrimaroc.ma 32 32 Les besoins en eau d’irrigation d’une culture https://www.agrimaroc.ma/besoins-eau-irrigation/ https://www.agrimaroc.ma/besoins-eau-irrigation/#respond Sat, 21 May 2022 23:03:07 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=31314 Les besoins en eau d’irrigation d’une culture.

Les besoins en eau d’irrigation d’une culture dépendent des pluie et de la capacité du sol absorbé et restituer l’eau. Voici un bilan de la FAO pour calculer les besoins en eau d’irrigation.

Les pluies, en particulier leur part efficace, fournissent une partie de l’eau requise pour satisfaire les besoins d’évapotranspiration des cultures. Le sol, agissant comme un tampon, stocke une partie de l’eau de pluie et la restitue aux cultures en période de déficit.

Sous des climats humides, ce mécanisme suffit pour assurer une croissance satisfaisante dans des systèmes de culture sans irrigation. Dans des conditions arides ou en cas de saison sèche prolongée, il est nécessaire d’irriguer pour compenser le déficit d’évapotranspiration (transpiration des cultures et évaporation à partir du sol) dû à l’insuffisance ou à l’irrégularité des précipitations.

La consommation d’eau pour l’irrigation est définie comme étant le volume d’eau nécessaire pour compenser le déficit entre d’une part l’évaporation potentielle et d’autre part les pluies efficaces pendant la période de croissance des cultures et le changement dans la teneur en eau du sol. Elle varie considérablement en fonction des conditions climatiques, des saisons, des cultures et des types de sol. Pour un mois donné, le bilan hydrique des cultures peut s’exprimer comme suit:

ICU = ETc – P – DS

Où :

  • ICU est la consommation d’eau pour l’irrigation nécessaire pour satisfaire la demande des cultures (mm),
  • ETc est l’évapotranspiration potentielle de la culture (mm),
  • P est la pluie efficace (mm),
  • DS est le changement dans l’humidité du sol (mm)

Dans cette étude, la consommation d’eau pour l’irrigation est calculée par pays sur la base du calendrier cultural irrigué pour une année spécifique en établissant la différence entre les besoins en eau des cultures, c’est-à-dire l’évapotranspiration potentielle de la superficie des cultures irriguées et récoltées sous irrigation en maîtrise totale (AHIfull) et le bilan hydrique en conditions naturelles, à savoir l’évapotranspiration réelle (ETa) sans irrigation.

Les besoins en eau d’irrigation du Maroc en km3/par an sont de 5 823. Le ratio des besoins en eau est de 53%, le prélèvement d’eau pour l’irrigation est de 11 010 km3 /an et la pression sur les ressources en eau due à l’irrigation est de 37,97%.

Les méthodes de calcul des deux composantes de l’équation des besoins d’eau sont présentées en détail ci-dessous.

Bilan hydrique en conditions non irriguées (ou naturelles)

Les ressources en eau renouvelables constituent la somme des ressources renouvelables intérieures (les eaux de surface et souterraines produites à l’intérieur d’un pays) et des ressources extérieures (les eaux de surface et souterraines entrant et bordant un pays moins celles quittant le pays si elles font l’objet de traités ou d’accords conclus avec un pays en aval).

La composante intérieure trouve son origine dans la partie des précipitations endogènes s’écoulant dans les cours d’eau et les lacs ou s’infiltrant dans les nappes aquifères après l’évapotranspiration des écosystèmes naturels, y compris des plantes herbacées et des arbres. Ainsi, le bilan hydrique annuel dans des conditions naturelles, c’est-à-dire sans irrigation, également considéré comme la quantité d’eau théorique maximum effectivement disponible pour une zone donnée au cours d’une année, peut se calculer en additionnant les précipitations annuelles et le bilan des ressources en eau renouvelables extérieures moins l’évapotranspiration (à l’exclusion de l’évapotranspiration causée par les flux d’eau souterraine et superficielle vers les surfaces d’eaux libres et les terres humides).

Le bilan hydrique mondial est constitué de divers niveaux de données spatiales—tirées, dans la mesure du possible, du domaine public—réparties en différents ensembles de données relatifs aux précipitations, à l’évapotranspiration de référence et à la capacité de rétention de l’humidité du sol:

Le calcul du bilan hydrique s’effectue selon une résolution spatiale de 5 degrés par cellule de grille et pour des périodes journalières. Les opérations de calcul donnent des valeurs mensuelles par cellule pour les précipitations moyennes à long terme, l’évapotranspiration réelle, l’évapotranspiration supplémentaire causée par l’agriculture irriguée, le ruissellement de surface, la réalimentation des nappes souterraines et la rétention d’humidité dans le sol. On peut établir des bilans hydriques annuels synthétiques pour n’importe quelle échelle spatiale (un pays ou un bassin hydrographique, par exemple) et y inclure, outre les variables mentionnées ci-dessus, l’évapotranspiration supplémentaire sur des surfaces d’eau libre et sur des terres humides.

Pour chaque cellule de la grille, l’évapotranspiration potentielle de la culture (ETc) s’établit quotidiennement selon la méthodologie décrite dans l’Étude (N° 56) de la FAO sur l’irrigation et le drainage (FAO, 1998):

ETc(t) = Kc x ETo(t)

Où :

  • t est la période de temps (jours),
  • ETc(t) est l’évapotranspiration potentielle de la culture au cours de la période de temps donnée (mm),
  • ETo(t) est l’évapotranspiration de référence au cours de la période de temps donnée (mm),
  • Kc est le coefficient cultural ou d’affectation des sols (-).

Le coefficient cultural ou d’affectation des sols Kc varie pendant la saison culturale en fonction du stade de croissance. Toutefois, pour les conditions pluviales il a été décidé de ne pas appliquer de facteurs Kc différenciés étant donné qu’aucune distinction n’a été faite entre les différentes cultures exploitées sur des terres non irriguées. L’évapotranspiration réelle (ETa) en conditions non irriguées est supposée égale à l’évapotranspiration potentielle des cultures (ETc) pendant les périodes de l’année où la pluviométrie est supérieure à l’évapotranspiration potentielle ou lorsqu’il y a suffisamment d’eau stockée dans le sol pour permettre une évapotranspiration maximum. Pendant les périodes plus sèches de l’année, le manque d’eau limite l’évapotranspiration réelle, qui dépend de la disponibilité, fortement réduite, de l’eau du sol.

L’évaporation et l’évapotranspiration sur les superficies d’eau libre, les marais et les terres humides sont supposées dépasser de 10% l’évapotranspiration de référence pendant toute la période estimée.

Pour chaque cellule de la grille, l’humidité disponible du sol est calculée par jour en ajoutant les flux entrants et sortants à l’humidité disponible du sol de la veille. Il y a ruissellement lorsque le bilan des flux entrants et sortants dépasse la capacité de rétention maximum de l’humidité du sol. Le ruissellement se calcule donc comme la part des précipitations qui ne s’évapore pas et ne peut pas être stockée dans le sol. Il est toujours positif sauf pour les surfaces d’eaux libres ou les terres humides, où l’évapotranspiration réelle peut être supérieure à la pluviométrie. La réalimentation des nappes souterraines est supposée se produire uniquement au-delà d’un certain niveau, lorsqu’il y a assez d’eau disponible dans le sol pour permettre sa percolation.

Le modèle est calibré en comparant les valeurs calculées pour les ressources en eau par pays (indiquant la différence entre la pluviométrie et l’évapotranspiration) avec les données relatives aux ressources en eau renouvelables intérieures pour chaque pays extraites des études par pays d’AQUASTAT et présentées dans les fiches des ressources en eau par pays.

On utilise ce bilan hydrique spatial calibré et validé pour calculer les besoins en eau des cultures (ci-dessous) et les besoins en eau d’irrigation.

Besoins en eau des cultures

Pour le calcul des besoins en eau des cultures, c’est-à-dire de l’évapotranspiration potentielle des cultures irriguées, on utilise comme données d’entrée le bilan hydrique calibré en conditions naturelles, les statistiques de la carte mondiale des superficies irriguées et les valeurs des calendriers culturaux irrigués. Comme pour le calcul du bilan hydrique en conditions naturelles, l’évapotranspiration potentielle s’établit quotidiennement selon une résolution spatiale de 5 degrés d’arc par cellule de grille. Elle peut être présentée sous forme de tableaux statistiques ou de cartes à différents niveaux d’agrégation spatiale.

L’évapotranspiration d’une culture irriguée (ETc en mm) s’obtient en multipliant l’évapotranspiration de référence (ETo) par un coefficient spécifique à la culture et au stade de croissance (ETc = Kc x ETo). Ce coefficient a été établi pour quatre stades: la phase initiale (juste après les semis), la phase de développement, la phase de mi-croissance et la phase tardive (mûrissement avant la récolte). En général, ces coefficients sont faibles pendant la phase initiale, augmentent pendant la phase de développement, sont élevés à la mi-croissance et retombent au stade tardif. Il est supposé que les phases initiale, de développement et tardive durent chacune 1 mois pour chaque culture, tandis que la durée de la phase de mi-croissance varie selon le type de culture.

Par exemple, la période de croissance végétale du blé au Bangladesh, indiquée dans l’exemple de calendrier cultural irrigué, commence en décembre et s’achève en avril selon le schéma suivant: phase initiale en décembre (Kc = 0,4), phase de développement en janvier (Kc = 0,8), phase de mi-croissance de février à mars (Kc = 1,15) et phase tardive en avril (Kc = 0,3). Les coefficients culturaux par cultures et stades de croissance sont présentés ici. On suppose qu’il y a toujours assez d’eau disponible pour éviter le stress hydrique.

Le taux d’évapotranspiration mensuel produit par la superficie irriguée pour chaque cellule de grille est calculé en multipliant la superficie équipée pour l’irrigation par l’intensité de culture et l’évapotranspiration pour chaque culture:

ETc(t) = IA x Σc( CIc x Kc x ETo(t) )

Où :

  • t est la période de temps (jours),
  • ETc est l’évapotranspiration d’une cellule irriguée pendant la période t (mm),
  • IA est la superficie réellement irriguée en pourcentage de la superficie de la cellule de grille pour la cellule donnée (ha),
  • c est la culture irriguée,
  • Σc est la somme des différentes cultures,
  • Clc est l’intensité de culture c (-),
  • Kc est le coefficient cultural variant en fonction de la culture et du stade de croissance (-),
  • ETo est l’évapotranspiration de référence (mm).

La différence entre l’évaporation calculée de la superficie irriguée (ETc) et l’évapotranspiration réelle en conditions non irriguées (ETa) est égale à l’évapotranspiration supplémentaire due à l’irrigation, également appelée « consommation d’eau pour l’irrigation » (ICU):

ICU(t) = ETc(t) – ETa(t)

Le volume d’eau consommé pour l’irrigation est établi par pays et pour une année donnée. Une quantité d’eau supplémentaire (20 cm) est nécessaire pour la préparation des terres rizicoles et leur inondation pour la protection des plantes ; ce volume supplémentaire est ajouté au déficit d’eau pluviale pour établir les besoins en eau pour l’irrigation.

IWR = ( ICU(an) x Acell + 0.2 x Apaddy(an) ) x 10

Où :

  • IWR est le besoin total en eau d’irrigation par an (m3),
  • ICU(an) est la consommation d’eau pour l’irrigation par an (mm),
  • Acell est la superficie de la cellule de grille (ha),
  • Apaddy(an) est la superficie irriguée plantée de riz paddy par an (ha).

Comme cette quantité d’eau supplémentaire requise pour les rizières est en grande partie restituée aux cours d’eau ou aux nappes souterraines sous-jacentes, elle n’est pas intégrée dans la consommation d’eau d’irrigation. La composante des besoins en eau d’irrigation pour le lessivage des sels n’est pas incluse dans les estimations de la présente étude en raison du manque de données disponibles concernant la salinisation, fortement contextuelle. Les besoins en eau d’irrigation calculés correspondent à des besoins nets, qui excluent les eaux perdues en cours de livraison (transport, distribution, application).

Avec la FAO
MAJ 22/05/2022
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Agrumes: La fertilisation à base de calcium contre l’éclatement https://www.agrimaroc.ma/agrumes-fertilisation-calcium-eclatement/ https://www.agrimaroc.ma/agrumes-fertilisation-calcium-eclatement/#respond Mon, 09 May 2022 23:00:55 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=29343 La fertilisation foliaire à base de calcium contre l’éclatement des agrumes.

L’éclatement des fruits d’agrumes engendre de grandes pertes pour les exploitants. Cette maladie, qui n’a pas de cause microbienne, peut être traitée avec la fertilisation foliaire à base de calcium.

L’éclatement de l’écorce des agrumes engendre une chute de la rentabilité car les fruits deviennent invendables. Certaines années, le taux d’agrumes « fissurés » atteint des records. C’est le cas en ce moment en Espagne où le phénomène d’éclatement d’agrumes est un véritable problème. Au Maroc, l’éclatement des fruits touche 15 à 40% de la production et engendre 3 à 7 T de pertes par hectare.

Origine

fruits éclatésLa craquelure de l’écorce est une maladie physiologique abiotique, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de cause microbienne (ravageur, virus, champignon…). Elle peut être provoquée par divers facteurs d’origine climatique, génétique, etc.

Carlos Mesejo, professeur à l’Ecole d’Agronomie et chercheur à l’Institut Agroforestier de l’Université Polytechnique de Valence, a étudié ce désordre physiologique. Selon ses recherches, deux paramètres impactent la probabilité d’éclatement : la capacité d’absorption d’eau à certaines étapes de la croissance et l’élasticité de la peau. Le professeur déconseille l’utilisation de produits à base de gibbérelline (acide gibbérellique) qui peut intensifier les craquelures. A la place, M. Mesejo préconise l’utilisation de produits permettant d’augmenter l’épaisseur de l’écorce comme les fertilisants calciques.

La fertilisation à base de calcium

Une expérimentation sur les bénéfices de la fertilisation calcique foliaire sur l’éclatement des agrumes a été conduite au Maroc et plus précisément dans le Ghrab sur des clémentiniers Marisol. Deux solutions différentes à base de calcium ont été testées : le nitrate de calcium Ca(NO3)2 à 2 et 4% et le chlorure de calcium CaCl2 à 0,2 et 0,4%. Le but de l’expérimentation était de déterminer quel produit, quelle concentration et quelle fréquence d’application sont les plus adaptés contre l’éclatement des agrumes.

                                     Traitements effectués lors de l’expérimentation
Traitements Produit, dose et fréquence d’application
1 2 x Ca(NO3)2 2%
2 3 x Ca(NO3)2 2%
3 2 x Ca(NO3)2 4%
4 3 x Ca(NO3)2 4%
5 2 x CaCl2 0,2%
6 3 x CaCl2 0,2%
7 2 x CaCl2 0,4%
8 3 x CaCl2 0,4%
9 Témoin sans apport de calcium
Effet des différents traitements sur le taux de fruits éclatés
Effet des différents traitements sur le taux de fruits éclatés

Selon cette expérimentation, les applications foliaires de calcium doivent être faites à un stade de développement précoce. Par exemple, avec le clémentinier, les applications commencent dès que la majorité des fruits ont une taille de 10 mm de diamètre. D’une manière générale, les pulvérisations sont faites au mois de juin voir juillet. Chaque application est espacée de deux semaines.

Brûlures foliaires causées par le chlorure de calcium
Brûlures foliaires causées par le chlorure de calcium

L’effet d’éclatement du fruit réduit avec les deux produits utilisés : Ca(NO3)2 et CaCl2. Plus la concentration et le nombre de pulvérisation augmentent, plus le taux d’éclatement baisse. En revanche, l’utilisation du CaCl2 a provoqué des brûlures foliaires dans l’expérimentation.

Selon l’expérimentation, le traitement le plus efficace consiste à faire 3 pulvérisations de Ca(NO3)2  4% espacées de deux semaines. Le traitement calcique permet de réduire l’effet d’éclatement des agrumes de 68% en moyenne augmentant ainsi le rendement par hectare de 14%. Dans l’expérimentation, le rendement s’est accru de 3,3 T/ha.

Conseil

Méfiez-vous des pluies qui surviennent à la fin de l’été ou début de l’automne (août et septembre). Selon le professeur Mesejo, une absorption excessive d’eau entraîne l’éclatement des fruits surtout lorsque les averses arrivent après une période de sécheresse. Même si l’irrigation est parfaitement maîtrisée, les fruits peuvent éclater suite à des orages : plus il y a de pluies, plus y a de risques d’éclatement. Ce phénomène est d’autant plus observé sur les exploitations à sol sablonneux.

Avec FreshPlaza et le Bulletin de Transfert de Technologies
MAJ 10/05/2022
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Botrytis: La pourriture grise de la fraise https://www.agrimaroc.ma/botrytis-pourriture-grise-fraise/ https://www.agrimaroc.ma/botrytis-pourriture-grise-fraise/#respond Sat, 12 Feb 2022 23:03:02 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=26239 Le Botrytis ou pourriture grise de la fraise.

Le Botrytis, communément appelé « pourriture grise » est une maladie cryptogamique, c’est-à-dire un champignon : Botrytis cinerea. Il s’attaque à de nombreuses plantes et notamment la fraise. C’est une maladie qui peut provoquer de grandes pertes économiques car elle rend les fruits immangeables et donc invendables.

La pourriture grise est l’une des deux maladies principales du fraisier avec l’oïdium. Les dégâts sur les fruits et sur la partie supérieure du rhizome sont les signes que l’infection est grave. Elle peut alors provoquer la perte de récoltes entières car les fruits infestés deviennent impropres à la consommation

Symptômes

Les dégâts provoqués par Botrytis cinerea peuvent varier. Ils sont principalement concentrés sur les fruits mais peuvent aussi atteindre les feuilles, les tiges et les racines. Les symptômes du Botrytis peuvent se manifester avant la récolte ou après. Ils apparaissent de façon aléatoire sur la plante puis se généralisent sur tout le fraisier si les conditions sont favorables au développement du champignon.

L’infestation commence généralement à se manifester sur les fleurs en fin de floraison. Ces dernières se nécrosent puis des tâches brunes apparaissent et enfin un duvet grisâtre prolifère, d’où le surnom de « pourriture grise ». Le même symptôme caractéristique de feutrage gris se développe sur les fruits qui finissent par se dessécher et se momifier.

Les feuilles se couvrent de tâches brunes et les tiges se dessèchent avant de provoquer la mort des rameaux. Parfois, le champignon atteint le rhizome (racines), on peut alors voir une nécrose brune lorsque l’on coupe le rhizome dans le sens de la longueur. En général, les dégâts sur le système racinaire entraînent la mort du fraisier.

Attention, les symptômes provoqués par Botrytis cinerea peuvent être confondus avec d’autres infections comme Phytophthora cactorum (pourriture du collet), Zythia fragariae ou Colletotrichum acutatum (pourriture amère).

Lire aussi : Toute l’actualité de la fraise

Biologie et dissémination

Botrytis cinerea peut investir tous les tissus végétaux morts. Lorsqu’arrive le printemps, les spores sont libérées et contaminent les fleurs et bourgeons. Le champignon se dissémine par biais du vent et de la pluie (ou de l’eau) et par le biais du personnel ou matériel agricole infecté.

Les conditions favorables au développement du botrytis comprennent : des températures de 15 à 20°C et un taux d’humidité élevé (supérieur à 90%).

Notez bien que les fruits ramassés peuvent eux aussi être contaminés même s’ils ne présentent aucuns symptômes : ils se développeront au fur et à mesure que le fruit mûrit.

Lutte et traitement

Plusieurs actions peuvent être mises en œuvre à titre préventif :

  • Pailler pour isoler l’humidité du sol,
  • Aérer les serres pour limiter le taux d’humidité,
  • Eviter l’irrigation par aspersion ou brumisation,
  • Veiller à laisser de l’espace entre les pantes : il faut éviter l’entremêlement des rameaux et favoriser la circulation d’air au milieu des rameaux des fraisiers,
  • la lutte chimique est également utilisée à titre préventif au moment de la floraison.

En cas d’infection, il faut utiliser un fongicide tout en veillant à ne pas en abuser et à alterner différentes méthodes de lutte car le botrytis tend à devenir résistant aux substances chimiques.

Mise à jour 12/02/2022
Avec Gerbaud
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Olivier: Les besoins en eau d’irrigation https://www.agrimaroc.ma/olivier-eau-irrigation/ https://www.agrimaroc.ma/olivier-eau-irrigation/#comments Tue, 25 Jan 2022 11:17:10 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=25523 Tout savoir des besoins en eau d’irrigation de l’olivier.

La culture de l’olivier est ancestrale au Maroc. Avec 1 million d’hectares répartis entre 400 000 exploitations, l’olivier est une filière vaste et importante. Coup d’œil sur les techniques de culture de l’olivier au Maroc et plus précisément, sur ses besoins en eau d’irrigation.

L’olivier est un arbre relativement résistant au stress hydrique. Toutefois, cela ne l’empêche pas d’apprécier les apports en eau d’irrigation. Au Maroc, les défis liés à la disponibilité des ressources hydriques imposent une certaine stratégie lors de l’irrigation. Parmi ces méthodes, on trouve « l’irrigation localisées » dont les investissements de départ sont subventionnés par l’Etat.

Une autre technique moins répandue et pourtant très efficace est le « déficit hydrique contrôlé ». Cette méthode consiste à réduire au maximum les apports en eaux d’irrigation aux stades phénologiques les moins critiques en termes de production. Ensuite, pendant les stades les plus critiques, il faut faire un apport suffisant. Rappelons que les phases les plus critiques sont la floraison, la nouaison et la première phase de développement des fruits.

Pour bien gérer l’irrigation de l’olivier, il est primordial de bien connaître les caractéristiques du sol (éléments minéraux, oligo-éléments, etc) et le climat. En milieu semi-aride, les besoins de l’olivier sont de l’ordre de 65% de l’évapotranspiration potentielle (ETP) soit 4000 à 5000 m3/hectare répartis en 15 à 20 irrigations par cycle.

Salinité de l’eau

L’olivier est une plante moyennement tolérante à la salinité de l’eau d’irrigation. Les symptômes et dégâts sur l’arbre varient selon les cultivars. Les plantes les plus sensibles commenceront à montrer leur intolérance à partir d’une conductivité électrique (CE) de 2,5 et à 4 dS/m-1.

Pour éviter tout problème lié à la salinité de l’eau, il est important d’avoir un bon drainage. Celui-ci permet d’éloigner les sels transportés en profondeur par le lessivage. Il favorise également le lessivage pendant les moments de faible évaporation. Une autre solution pour contrôler la salinité est de jouer avec l’acidité de l’eau. Par exemple, il est possible d’ajouter de l’acide sulfurique pour solubiliser les sels de calcium et faciliter le lessivage des sels de sodium.

Avec l’INRA
MAJ le 25/01/2022
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Khettaras: Les systèmes d’irrigation ancestraux d’Errachidia https://www.agrimaroc.ma/khettaras-irrigation-ancestraux-errachidia/ https://www.agrimaroc.ma/khettaras-irrigation-ancestraux-errachidia/#respond Thu, 16 Dec 2021 14:42:37 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=26300 Préserver les khettaras, des systèmes d’irrigation ancestraux à Errachidia.

Dans la province d’Errachidia, les khettaras sont des systèmes d’irrigation ancestraux principalement utilisés pour le patrimoine oasien.

Dans la province d’Errachidia, on peut observer de petites dunes de sable. Si certains pourraient penser qu’il s’agit de collines naturelles, ce n’est pas le cas ! En effet, il s’agit de khettaras. Il s’agit de systèmes qui permettent de mobiliser l’eau dans les zones arides afin d’entretenir les oasis.

Un khettaras est un alignement de puits chacun recouvert d’une butte de sable ou d’argile qui sert à protéger les puits de l’ensablement. Les puits servent à creuser un canal qui se trouvent parfois jusqu’à 10 m de profondeur. Au sous-sol, le vaste canal permet d’acheminer l’eau. Les systèmes peuvent compter jusqu’à une centaine de puits espacés de 10 à 20 mètres. A chaque montée des eaux, l’argile ou le sable qui bouche le canal est enlevé.

Ce système permet de drainer l’eau de la source sur plusieurs kilomètres grâce à la gravité. Lorsqu’une sécheresse se fait sentir, les villages (ksar) ont accès à l’eau. Selon l’Economiste, il y aurait près de 500 khettaras dans le Grand Tafilalet mais seulement 340 seraient encore en fonction. « La succession des sécheresses et l’abandon de l’entretien, principalement dû à la raréfaction de la main-d’œuvre partie travailler en ville, ont entraîné la disparition petit à petit des khettaras. Ce système d’irrigation ancestral est délaissé au profit de puits creusés sur place au niveau de l’oasis, utilisant des motopompes », explique Daoud Fanissi, du bureau régional d’investissement agricole à Errachidia à L’Economiste. De plus, les ksar utilisent de plus en plus des systèmes d’irrigation modernes tels que les motopompes.

Toutefois depuis quelques années, des programmes de réhabilitation ont été mis en place. On observe notamment le Programme Oasis Tafilalet (POT), qui soutient la conservation des khettaras ancestraux par le biais du tourisme oasien et désertique : «circuit touristique du Mejhoul».

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Fiche Technique de la culture du haricot vert au Maroc https://www.agrimaroc.ma/haricot-vert-maroc/ https://www.agrimaroc.ma/haricot-vert-maroc/#comments Thu, 25 Nov 2021 11:00:04 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=24124 Méthode technique de la culture du haricot vert au Maroc.

Le haricot vert, également appelé haricot filet, appartient à la famille des légumineuses. Ce légume, dont nous consommons la gousse au stade non mûr, est riche en protéine, vitamines A et C et en sels minéraux Ca, Mg, P et K. Au Maroc, il est principalement cultivé dans les régions de Ghrab, Loukkos et Tadla.

Préférences pédo-climatiques :

C’est une plante de saison chaude dont l’optimum de croissance se situe entre 17 et 25°c et celui de fructification est de 25°c. Le haricot préfère un sol léger et bien drainé. Il a peu d’exigence : des apports en Mn, Zn et Mo sont un plus, et il est très tolérant à la carence en Mg. Attention toutefois, il s’agit d’une plante très sensible à la salinité et à l’excès de Bore. Le pH optimal pour la croissance du haricot vert est compris entre 5,5 et 6,8.

Les différentes variétés

Les différentes variétés cultivées au Maroc sont les variétés naines : Morgane, Belna et Vernandon, qui sont idéales pour des cultures plein champs ou sous tunnels nantais ou bien les variétés à rames : Cristal et Diamant, qui sont adaptées aux serres.

La plantation

La plantation se fait par le biais du semis direct, plante-haricot-verten place définitive, en poquets de 2 à 4 graines (2 graines pour les sols sableux et 4 pour ceux à croûte de battance). Le nombre de graines par gramme de semence est de 2 à 8. Le semis s’effectue de Septembre à Mars selon les régions et le mode de culture (serre ou plein champs).  La quantité à semer est de 60 kg/ha en plein champ ou sous tunnels nantais et 20 kg/ha sous grands tunnels. Le sol doit être bien travaillé et drainé. L’arrangement des plantes en plein champ ou sous tunnel nantais est de 1 m entre chaque planches ou billons et 10 cm entre poquets de 2 graines (15 cm si 3 graines). Sous serre, l’arrangement est de 1 m entre jumelées x 15 cm dans la jumelée x 5 cm entre graines (10 cm si poquets de 2 graines). La densité de plantation est de 20 pieds/m2 à 60 pieds/m2.

L’Irrigation  du sol :

Le haricot a un besoin en eau de 400 mm en plein champ ou 250 à 300 mm sous serre. L’utilisation du goutte-à-goutte s’est généralisée car elle permet de meilleurs rendements. La plante ne doit pas subir de stress hydrique en période florale et post florale.

Fertilisation :

Il est conseillé d’inoculer les semences avec une souche Rhizobia adaptée afin de fixer l’azote dans le sol. La fumure de fond est déconseillée car cela retarde la germination des graines. Les éléments essentiels à apporter en fertigation au 10ème jour après levée (JAL) sont 10 à 20 kg N/ha + 60 à 100 kg P2O5 + 200 kg K2O + 20 kg Mg/ha. Au stade 12 JAL, effectuez une pulvérisation d’engrais foliaire à base de Mo+Zn+Mn. 2 ou 3 binages sont nécessaire avant la floraison. Ensuite, aux stades 60, 80 et éventuellement 100 JAL , apportez 30 kg N + 30 kg K2O/ha.

Les ennemis du haricot

: haricot-vertinsectes (pucerons, mineuse, araignée ou encore la mouche blanche qui transmet le TYLCV), nématodes, maladies (graisse, rouille, oïdium et différentes pourritures) et virus. La meilleure lutte est la lutte intégrée, utilisant à la fois des méthodes culturales (rotation, variétés tolérantes ou résistantes, destruction des mauvaises herbes…) et biologiques (prédateurs d’insectes).

Récolte et conservation :

La cueillette commence 2 mois après le semis et dure 2 à 4 mois. Il faut faire attention à ne pas arracher les plantes en tirant la gousse c’est pourquoi il est conseillé de s’armer d’un sécateur. Les haricots « extra-fins » demandent des passages fréquents : parfois 2 cueillette/jour. Le haricot doit être stocké dans un local aéré, abrité et ombragé. Lorsque les conditions de conservation sont favorables, il ne perd de sa qualité qu’après 4 à 5 jours. Le rendement moyen national (extra-fin + fin + moyen) est de 7 à 10 T/ha en plein champ; 20 T/ha sous tunnels nantais et 25 à 30 T/ha sous serre.

Le marché du haricot vert :

Il existe trois qualités de haricots. La meilleure qualité est l’ « extra-fin » (4- 6 mm de diamètre) suivit du « fin » (6- 8 mm) qui se vend à un prix plus faible et le « moyen » (9- 10 mm de diamètre) qui n’a pratiquement pas de succès sur le marché. Le haricot se vend environ 8 Dh/kg (net agriculteur) lorsqu’il est dédié à l’export et 3 Dh/kg (net agriculteur) pour le marché national.

Source : « La culture d’haricot filet (vert) au Maroc » par Pr Ahmed Skiredj, H. Elattir et A. ElFadl
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Courgette: Combattre le New Delhi Virus https://www.agrimaroc.ma/courgette-virus-new-delhi/ https://www.agrimaroc.ma/courgette-virus-new-delhi/#respond Sun, 14 Nov 2021 23:00:51 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=30820 Tout connaître du New Delhi Virus de la courgette (ToLCNDV).

Le ToLCNDV, communément appelé New Dehli Virus, a été découvert récemment. Proche du TYLCV, il ravage les cultures de courgettes et provoque de grandes pertes. Coup d’œil sur ce virus qui a mis en péril la production nationale au cours de la dernière campagne.

Le New Dehli Virus, de son nom complet Tomato Leaf Curl New Delhi Virus (ToLCNDV – Virus New Delhi des feuilles enroulées de la tomate), a causé de nombreux dommages sur les cultures de courgettes au Maroc.

Détecté en Espagne en 2013 dans les régions d’Almeria et de Murcie, le New Delhi Virus a mis en péril la production de courgettes lors de la dernière campagne. Il ressemble beaucoup au TYLCV (Tomato Yellow Leaf Curl Virus) mais semble plus vigoureux et très menaçant pour la culture des courgettes.

Symptômes

Le ToLCNDV provoque l’enroulement, le recroquevillement et la petitesse des jeunes feuilles qui présentent aussi un jaunissement internervaire. De plus, un « gaufrage » apparaît sur les courgettes. Le virus provoque un ralentissement voire même un arrêt de la croissance de la plante.

D’autres symptômes peuvent se manifester comme la mosaïque jaune, la déformation des feuilles et le rabougrissement des plantes. Comme le TYLCV, le New Delhi Virus peut provoquer la chute des fleurs, affectant ainsi la production.

Dissémination et conservation

Le ToLCNDV a la capacité de se conserver dans une gamme de plante-hôte bien plus vaste que celle de TYLCV, ce qui le rend plus dangereux. Le New Delhi Virus se transmet par l’intermédiaire du vecteur Bemisia Tabaci (Aleurodes du tabac ou mouche blanche) ou lors d’opération culturale comme le greffage. La mouche blanche est particulièrement virulente pendant l’automne et moins présente pendant le printemps et l’été. Une fois virulifères, les mouches blanches le restent toute leur vie ! Après transmission du virus, les premiers symptômes apparaissent sur la plante au bout de 2 à 3 semaines.

Méthode de protection

Il n’existe pas de traitement curatif efficace contre le ToLCNDV, comme c’est le cas pour tous les virus. Il est donc primordial d’instaurer des bonnes méthodes prophylactiques, d’utiliser du matériel végétal sain et de surveiller la population de vecteur.

En premier lieu, la protection contre le Virus New Dehli passe par le choix d’un matériel végétal sain, en demandant au fournisseur un « passeport sanitaire ».

De plus, des filets insect-proof doivent être installés dans les abris afin de les rendre complètement étanches. Avant la plantation de nouveaux plants, il faut réaliser un traitement insecticide préventif. N’oubliez pas non plus de désherber les alentours de la zone de production car le New Dehli Virus compte de nombreuses plantes-hôtes. Il est préférable de mettre en place la culture à une période où la population d’aleurodes est faible.

Lutte

En cas de soupçon d’infection, il est impératif de réaliser un test PCR pour identifier le virus. L’examen en laboratoire permet de valider, ou non, les suspicions et de déterminer s’il s’agit de ToLCNDV ou du TYLCV car il n’est pas évident de les différencier.

L’infestation par le ToLCNDV en cours de culture est problématique car il n’existe aucun produit curatif contre la maladie. Si le nombre de plants de courgette infecté n’est pas trop conséquent, la meilleure technique de lutte consiste à arracher les plantes malades et les détruire. En effet, les plantes, une fois infectées, restent malades toute leur vie. Parallèlement à cela, il convient de réaliser un traitement insecticide pour limiter le risque de propagation par les aleurodes. Dans le cas d’une culture sous-abris, il faut obstruer les trous grâce à des filets insect-proof.

Si la maladie survient en fin de culture, il sera nécessaire de procéder à l’arrachage et la destruction des plantes malades. Cette action permet, entre autres, de limiter le développement du vecteur. Dans le cas d’une culture sous-serre, il est nécessaire de faire un « vide sanitaire » pendant plusieurs semaines. Si ce n’est pas possible, il faudra procéder à un traitement insecticide avant l’arrachage des plants de courgette.

Avec INRA
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Fiche technique de la culture de la myrtille au Maroc https://www.agrimaroc.ma/fiche-technique-culture-myrtille-maroc/ https://www.agrimaroc.ma/fiche-technique-culture-myrtille-maroc/#comments Tue, 02 Nov 2021 23:44:06 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=23690 Méthode technique de la culture de la myrtille au Maroc.

Principalement cultivé dans le Loukkos, le myrtillier occupe une superficie totale de 800 hectares (ha), soit 10% des cultures de fruits rouges au Maroc. La production marocaine est estimée à 11 000 tonnes et atteint un rendement moyen de 10 tonnes/ha. La quasi-totalité de la production est destinée à l’export vers l’Europe et l’Amérique du Nord. Malgré un coût d’installation de la culture relativement élevé, la myrtille est un marché fructueux avec un prix de vente moyen de 71 Dh/kg.

Préférences pédo-climatiques :

Le myrtillier est une plante de saison froide très exigeante. Un sol acide est nécessaire à la bonne croissance de cet arbuste : le pH optimum est compris entre 4,5 et 4,8. La salinité du sol est également un facteur important. Elle ne doit pas dépasser 800 ppm (0,8 dS/m). La myrtille a besoin d’un sol très bien drainé et riche en matière organique. A noter également : le myrtillier craint le stress hydrique.

Les différentes variétés :

Le myrtillier appartient au genre Vaccinium et à la famille des Ericacées. Les deuxFiche technique de la culture de la myrtille au Maroc classes de myrtilles cultivées au Maroc sont les Southern Highbush et les Rabitteyes. Ces deux espèces sont capables de se développer dans des régions à hiver doux comme le Maroc. Toutefois, la variété Southern Highbush est généralement préférée pour son fruit de bonne qualité et sa précocité, qui permet d’étendre la saison de production de novembre jusqu’à mai. Les variétés de Rabbiteyes ont d’autres qualités puisqu’elles sont plus tolérantes à des niveaux de pH élevés et autres stress. En revanche, les Rabitteyes sont plus tardive, ne permettant pas de production hors saison.

La plantation :

La plantation du myrtillier se fait d’octobre à mi-mars. A cause de leur système racinaire superficiel et de leur intolérance au mauvais drainage, les myrtilliers sont, la plupart du temps, plantés sur des billons. Sur un billon de 1 à 1,2 m de largeur, les plants sont espacés de 75 à 80 cm, l’espacement entre les billons doit être de 1,8 à 2,5 m. Les myrtilles sont plantées dans des trous de 30 cm de diamètre et de profondeur. Les racines doivent être écartées les unes des autres et aérées. Après plantation et tassement du sol mélangé avec de la tourbe (2 à 4 litres) sur les racines, il faut couvrir avec des débris de bois.

L’irrigation du sol:

La myrtille a un besoin moyen en eau d’irrigation de 15 à 20 m3/ha/jour avec des pics pouvant aller jusqu’à 80 m3/ha/jour en période estivale. Attention, la myrtille est très sensible au stress hydrique lors de la floraison et de la nouaison des fruits. Les irrigations en goutte à goutte ont lieu 3 fois par semaine en moyenne pendant une heure à un débit de 5l/ml/h. La qualité de l’eau est un facteur critique pour la myrtille. L’eau d’irrigation est souvent acidifiée afin que le sol reste lui-même acide.

La fertilisation :

Les éléments essentiels à apporter hebdomadairement en fertigation sont 40 U N/ha/an + 30 U P2O5/ha/an + 70 U K2O/ha/an + 20 U Mg/ha/an. A partir du début du cycle végétatif, des micro-éléments doivent être apportés par application radiculaire hebdomadairement, et foliaire une fois toutes les 2 semaines jusqu’à fructification. Les serres doivent être découvertes de novembre à janvier pour établir un équilibre ionique. Au mois de novembre, un ajout de soufre de 250 à 500 kg /ha en fonction du pH du sol est souhaitable.

myrtillierLa taille :

La taille du myrtillier est nécessaire pour stimuler la production de nouvelles pousses et permettre une bonne récolte de fruits de calibre satisfaisant.

Les maladies :

Les risques de maladie augmentent avec la température et l’humidité. La première maladie répandue dans la culture de la myrtille est la pourriture des racines. Causée par un mauvais drainage et une mauvaise aération du sol, elle provoque le jaunissement, la décoloration, le flétrissement du plant, l’absence de nouvelles pousses et la nécrose des racines. Cette maladie peut être traitée grâce à des produits phytosanitaires. L’autre maladie qui peut toucher le myrtillier est la pourriture grise qui apparaît sur les fleurs et les fruits. Elle peut être traitée avec des produits phytosanitaires.

La récolte :

Les myrtilles doivent normalement être récoltées 3 à 5 jours après avoir acquis leur coloration bleue. Pour être certain de la maturité, il faut vérifier la couleur de la cicatrice de la tige qui est la dernière partie à changer de couleur. Pendant les 3 à 10 jours suivant l’assimilation de la couleur bleu, le taux de sucre et d’acidité des myrtilles augmentent jusqu’à 15%. Les fruits récoltés verts ou rouges, peuvent être stockés dans des chambres froides le temps de prendre la couleur bleu mais leurs teneurs en sucre et en acidité seront basses. La fréquence de la cueillette peut aller de 1 à 5 fois par semaine en fonction de la période.  La cueillette se fait très tôt le matin et les fruits doivent être immédiatement refroidis à 1 ou 2°C.

Propriétés et bienfaits de la myrtille

La myrtille est très appréciée par les consommateurs pour son goût mais aussi pour ses nombreux bienfaits sur la santé. En effet, la myrtille contient beaucoup de vitamines, sels minéraux, fibres, polyphénols (Oxoflavonoïdes et anthocyanes en particulier) ainsi que des qualités anti-oxydantes.également tous les fruits momifiés restant sur la ramure.

Source : Conduite technique de la Myrtille par Boughaleb FARAHAT LAROUSSI, Ahlam HAMIM, Nourdin EL MOURABIT, Mark GASKELL de INRA – Centre Régional de la Recherche Agronomique de Tanger et l’University of California Cooperative Extension.
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Tomate: Conseils pour la préparation du sol et le semis https://www.agrimaroc.ma/tomate-preparation-sol-semis/ https://www.agrimaroc.ma/tomate-preparation-sol-semis/#respond Mon, 01 Nov 2021 10:56:18 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=25126 Conseils pour bien préparer le sol et le semis pour la culture de la tomate.

La tomate appartient à la famille botanique des solanacées. Originaire d’Amérique du Sud, ce fruit est fortement cultivé au Maroc notamment dans la région du Souss Massa mais aussi à El Oualidia, El Jadida et Casablanca pour les primeurs et la culture d’arrière saison. En cette saison de préparation du sol et du semis de la tomate, AgriMaroc.ma vous livre quelques conseils pour ces étapes, indispensables au bon déroulement de la campagne.

Préparation du sol

Dès l’installation de la pépinière, il faut commencer à préparer le terrain pour la plantation. Il est nécessaire de labourer, niveler, désinfecter et nourrir la terre.

Retirer les paillis :

Le paillis d’hiver enrichit le sol en matières organiques lors de sa décomposition. Il est également utile pour éviter la prolifération des adventices. Dans le cas où la parcelle avait été paillée pendant l’hiver, il faut retirer le paillis pour permettre à la terre de sécher et se réchauffer.

Labourer et niveler :

Après avoir « nettoyé » le sol, il est maintenant temps de le labourer afin qu’il s’aère. Ensuite, il est indispensable de niveler le terrain. Cette étape permet d’améliorer la gestion de l’eau : le drainage est plus efficace sur une surface plane et uniforme.

Nourrir la terre :

Quelques semaines avant les semis, il faut bien nourrir la terre en fonction de ses caractéristiques et besoins.

Désinfecter le sol :

Si le sol est infesté de nématodes, il est primordial de bien le désinfecter. Il existe plusieurs produits et techniques au Maroc (solarisation, métam sodium, némacur…). En revanche, si la présence de ces petits vers n’excède pas le seuil de risque, il est préférable d’éviter la désinfection qui coûte cher en plus d’avoird e nombreuses répercussions sur l’environnement en cas d’utilisation de certains produits.

Variétés, semis et germination

Rappelons que, chez la tomate, la propagation est sexuée, par graine. La pollinisation nécessite l’installation de 4 ruches/ha de bourdons en période florale et durant les cueillettes.

Semis de tomate effectués sur plateaux alvéolés
Semis de tomate effectués sur plateaux alvéolés

Variétés :

A l’heure actuelle, au Maroc, les principales variétés de tomates cultivées sont Boss et Red Summer (Hybrid) et Osso Grande (fixe). Notons toutefois que le panel de variétés est en perpétuelle évolution et qu’il est important de suivre les changements car les nouvelles variétés peuvent présenter des résistances ou caractéristiques intéressantes.

Hiver et semis précoce :

Dans des régions comme celle de Tadla, les conditions climatiques hivernales rendent difficile le semis précoce. Les producteurs de la région peuvent toutefois opter pour des écrans thermiques et une double protection grâce à des tunnels nantais sous serres canariennes ou sous grands tunnels delta 9 et Socodam.

Semis :

Le semis se fait en pépinière. Le nombre de graines par gramme de semence est de 250 à 350. La pépinière doit être abritée d’un tunnel delta 9 ou Socodam,  d’une serre canarienne, ou autre. Il est préférable d’utiliser des plateaux alvéolés pour faire le semis, tel que 7 x 11 = 77 mottes/plateau et 300 plateaux/ha. La première étape consiste à recouvrir le sol d’un paillage en plastique de préférence noir ou vert, afin d’éviter les adventices et la contamination des racines des plantules par le sol. Une fois que les alvéoles sont replies de tourbe, le semis doit être effectué avec précision : une graine par alvéole. Il est recommandé de couvrir les plateaux, initialement disposés en bandes jumelées, par un film plastique transparent fin (20 microns). Ce plastique doit être enlevé après la germination des semences.

Germination :

Les soins à prodiguer aux plantes pendant la période de germination-levée sont : l’arrosage à l’eau claire (tiède de préférence dans les régions froides comme le Tadla) ainsi que la pulvérisation d’engrais foliaires et traitements contre les ennemis de la culture (fongicide et insecticide). Une surveillance particulière doit être exercée depuis le semis jusqu’à la levée afin de repérer la présence de rongeurs (souris et rats). La dose de semis doit être augmentée en cas de présence de rongeurs dans l’exploitation : de 80 à 100 g de semence / ha. Dans les zones froides comme le Tadla, la période de semis intéressante est le mois de Juin.

Avec Gerbeaud et Légumes & Fruits du Maroc
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Valoriser les sous-produits de l’olive en compost https://www.agrimaroc.ma/valoriser-grignons-olive-compost/ https://www.agrimaroc.ma/valoriser-grignons-olive-compost/#respond Tue, 07 Sep 2021 23:43:00 +0000 http://www.agrimaroc.ma/?p=29277 Valoriser les sous-produits de l’olive (margines et grignons) en compost.

Les sous-produits liés à la fabrication de l’huile d’olive, c’est-à-dire les grignons et margines, sont parfois laissés de côté. Pourtant, leur valorisation permet de nombreuses utilisations. Par exemple, ils sont très efficaces comme compost.

Les sous-produits obtenus après l’extraction de l’huile des olives sont souvent laissés à part. Pourtant, lorsque les grignons et les margines sont valorisés, ils apportent de nombreux avantages. Dans ce dossier, nous verrons comment valoriser les grignons en compost pour la fertilisation des parcelles. En utilisant les sous-produits comme compost, les exploitants peuvent réduire leurs coûts liés aux fertilisants mais aussi limiter la production de déchets polluants.

Grignons

grignons d'oliveLes grignons sont des sous-produits qui résultent de l’extraction de l’huile des olives. Ils sont composés de noyaux, de la peau et de pulpe. Selon le mode d’extraction utilisé le taux d’eau contenue dans les grignons varie :

  • Extraction par presse (méthode traditionnelle) : 40 à 45% d’humidité dans les grignons,
  • Décanteurs centrifuges et centrifugeuses verticales « trois phases » : grignons contenants 50 à 55% d’humidité,
  • Décanteurs centrifuges à économie d’eau « deux phases » ou « deux phases et demi » : entre 60 et 70% d’eau !

De grignons à compost

Beaucoup d’exploitants procèdent à l’épandage direct des grignons et margines. Pourtant, lorsque l’on prend le temps de composter ces sous-produits, la fertilisation des parcelles est optimisée. Le ratio entre grignons et déchets verts broyés dépend du taux d’humidité contenu dans les grignons.

Pour des sous-produits issus d’extraction « deux phases », il faut trois volumes de déchets verts pour un volume de grignon. Ensuite, plus le taux d’humidité dans les grignons est fort, plus il faut augmenter la part de déchets verts. Par exemple, si vous désirez mélanger des margines aux déchets verts, il faut respecter un ratio de 7 doses de déchets verts pour une dose de margines.

Pour réaliser le compost, il faut bien mélanger les divers produits afin d’obtenir un amas homogène. Les sous-produits de l’olive ont une forte activité biologique. C’est pourquoi il est nécessaire de retourner fréquemment le tas de compost qui pourra ainsi s’oxygéner. Il faut compter 5 retournements en 7 mois.

Propriétés fertilisantes

L’amendement organique est plus bénéfique avec un compost de grignons qu’avec l’épandage de grignons bruts. Dans le cas d’épandage brut, il y a dégradation de la matière organique en 91 jours seulement. De plus, seuls 25% de la matière organique sont résistants et donc la capacité d’apporter de l’humus sur le long terme. Au contraire, le compost a une dégradation plus lente avec 10% du carbone organique minéralisé. Le compost est donc plus bénéfique pour l’humus du sol.

L’épandage de grignons bruts provoque une « faim d’azote ». Contenu à hauteur de 25kg/10 T de grignons, l’azote est immobilisé dans le sol pendant un temps avant d’être mis à disposition des cultures. Le compost, quant à lui, n’apporte pas d’éléments azotés. Il stabilise la matière organique et réduit ainsi les risques de « faim d’azote ».

Les sous-produits de l’olive sont riches en potassium : le coefficient d’équivalence engrais est de 1 pour le phosphore et la potasse.

Epandage

L’épandage de fertilisants à base de grignons doit être maîtrisé afin de ne pas provoquer une abondance de potassium ou une faim d’azote.

Dans le cas d’épandage de grignons bruts, il faut espacer l’application et la mise en culture de 2 mois minimum. Si le délai n’est pas respecté, il faut réaliser un apport azoté pour éviter la faim d’azote.

L’épandage de 10 t/ha de grignons deux phases apporte 900 kg de matières organiques stables, 95 kg de potasse (K2O) entièrement disponibles et 20 kg de phosphore (P2O5) entièrement disponibles.

Avec la chambre d’Agriculture et la FAO
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