Un récent rapport publié par Ecofin Pro met en lumière l’énorme potentiel inexploité du marché de l’assurance agricole en Afrique. Malgré un contexte marqué par une augmentation des événements climatiques extrêmes, le secteur demeure peu développé, avec seulement 1% des petits agriculteurs africains assurés en 2016/2017, comparé à 15% en Amérique latine et près de 50% en Asie !
Le rapport, intitulé « L’assurance agricole en Afrique : un essor timide, mais un marché prometteur », souligne que la micro-assurance agricole pourrait constituer une niche prometteuse, touchant ainsi des centaines de milliers de petits exploitants, surtout avec 80% des fermes africaines couvrant une superficie inférieure à 2 hectares.
Selon les données d’Allianz Re, les primes d’assurance agricole en Afrique ont atteint seulement 320 millions de dollars en 2020, représentant moins de 2% du total des primes non-vie. À l’échelle mondiale, l’Afrique ne représente que moins de 1% du volume global des primes estimé à 46 milliards de dollars, contrastant avec la domination des États-Unis et de la Chine qui cumulent 27 milliards de dollars de primes.
Le marché africain de l’assurance agricole est également très inégalement réparti, l’Afrique du Sud étant le leader incontesté avec plus de 100 millions de dollars de primes en 2020, suivi de loin par le Maroc, le Botswana, la Zambie et le Nigeria.
Malgré ces défis, le rapport souligne que les gouvernements africains montrent un intérêt croissant pour l’assurance agricole, considérant cette initiative comme un moyen de limiter l’impact des catastrophes sur les petits producteurs et de renforcer la résilience des communautés face au changement climatique.
Plusieurs initiatives ont vu le jour, notamment au Zimbabwe où une entreprise a lancé un projet pilote d’assurance indicielle climatique, touchant 25 000 personnes en 2021/2022. Au Maroc, le gouvernement s’est engagé à fournir une assurance multirisque climatique pour 1,2 million d’hectares de terres agricoles.
Cependant, des défis subsistent, notamment la nécessité de sensibiliser davantage les bénéficiaires à l’assurance agricole, le manque de viabilité financière des projets sans subventions internationales et le risque de base associé à l’assurance indicielle.
Le rapport conclut sur une note positive, soulignant que malgré les obstacles, le marché de la micro-assurance agricole en Afrique pourrait atteindre une valeur potentielle de 7 milliards de dollars. Les acteurs du secteur ont donc tout à gagner en surmontant ces défis et en développant des produits adaptés pour soutenir le secteur agricole africain face aux risques croissants liés au changement climatique.