Le Maroc fait figure de pionnier dans la gestion durable de ses ressources hydriques, avec une réduction significative de l’utilisation d’eau dans le secteur agricole.
Le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, a révélé lors d’une séance à la Chambre des représentants que la production agricole marocaine a réussi à être assurée avec moins d’un milliard de mètres cubes d’eau, contre les 3 à 5 milliards mobilisés auparavant pour obtenir un rendement similaire.
Cette performance est attribuée aux stratégies mises en œuvre dans le cadre des programmes « Plan Maroc Vert » (PMV) et « Génération Green ». Ces initiatives, alignées sur la Vision Royale dévoilée en 2008, ont radicalement transformé le paysage agricole du Maroc, marquant un tournant dans la gestion des ressources en eau.
La séance à la Chambre des représentants a été le théâtre d’un débat animé entre les groupes de la majorité et de l’opposition concernant les impacts du Plan Maroc Vert, particulièrement pertinent en ces temps où les prix des produits agricoles atteignent des niveaux sans précédent. Face à cette polémique, le ministre Sadiki a souligné selon LeMatin que la réussite actuelle repose sur une utilisation plus efficiente de l’eau, passant de 3 à 5 milliards de mètres cubes à moins d’un milliard.
Mohammed Sadiki a insisté sur le fait que le Plan Maroc Vert a mis fin aux approches fragmentaires en instaurant une vision d’ensemble, révolutionnant ainsi l’agriculture marocaine. Il a rappelé que l’évaluation de cette transformation doit prendre en compte la situation avant la mise en œuvre du plan, où même les agriculteurs étaient qualifiés de « paysans ». Actuellement, le Maroc est salué pour son modèle agricole par des pays voisins, notamment des nations subsahariennes, cherchant à s’inspirer de cette réussite.
Garantir l’irrigation de 100 000 hectares grâce au dessalement
En outre, le ministre a évoqué les défis actuels, soulignant que la situation n’est pas normale. Cependant, les marchés sont bien approvisionnés, même si des problèmes subsistent, tels que la cherté des produits agricoles, liée à des facteurs divers tels que la sécheresse, la hausse des prix des semences et des engrais azotés.
Dans le cadre de son intervention, Mohammed Sadiki a également évoqué les plans ambitieux du Maroc pour garantir l’irrigation de 100 000 hectares grâce au dessalement. Des projets pilotes ont déjà été lancés à Dakhla et Tan-Tan, démontrant l’engagement du pays à diversifier ses sources d’eau pour assurer sa souveraineté alimentaire. Il a également reconnu un retard dans le déploiement du programme d’utilisation des eaux usées, un aspect crucial du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027.