Le CRRA de Marrakech aboutit à des résultats intéressants pour la culture de l’olivier, du palmier dattier, de la luzerne et du cactus.
Lors d’une interview, le Docteur Abdeljabar BAHRI, Chef du Centre Régional de la Recherche Agronomique (CRRA) de Marrakech nous présente les activités et les missions menées par le Centre ainsi que les principaux acquis de recherche auxquels ont abouti ses équipes.
Le Centre Régional de la Recherche Agronomique de Marrakech (CRRAM) est l’une des dix représentations régionales de l’INRA couvrant l’ensemble du territoire national.
Sa mission principale est de mener des études agronomiques et socio-économiques qui intéressent le développement agricole durable de la région de Marrakech-Safi.
D’après Mr Bahri, les travaux de ce centre de recherche se focalisent sur deux principales spéculations, qui sont l’olivier et le palmier dattier.
Avec le problème de raréfaction de l’eau auquel fait face la région, accompagné du développement de systèmes de production en intensif de cultures, le centre a également lancé des travaux visant l’économie de l’eau à travers l’optimisation des doses et des périodes d’irrigation des cultures.
Le CRRA de Marrakech compte 18 chercheurs au sein de ses 3 unités de recherche, à savoir : l’amélioration génétique des plantes et de la qualité, l’agro-biotechnologie et la protection des plantes.
Il dispose également de deux domaines expérimentaux. Le domaine de Tessaout s’étend sur une superficie de 130 ha dédiées aux expérimentations sur les céréales, les légumineuses, l’olivier, le cactus et la luzerne.
Le domaine Saâda couvre une superficie de 42 ha et abrite les essais de luzerne, de stévia et d’arboriculture fruitière, essentiellement l’olivier et le palmier dattier.
Les principaux projets de recherche menés par le centre sont : l’amélioration génétique et la conservation des ressources génétiques de l’olivier ; la rationalisation de l’irrigation et de la fertilisation de l’olivier ; la caractérisation, l’amélioration, et la valorisation de la qualité chimique et organoleptique des huiles issues des variétés locales, sélectionnées et introduites ; la lutte intégrée contre les ennemis de l’olivier, l’analyse de la chaîne de valeur de l’huile d’olive, l’amélioration de la productivité du palmier dattier ; la lutte contre le Bayoud du palmier dattier ; la caractérisation et la détermination de la typicité des dattes de variétés et de khalts ; la préservation des ressources génétiques, la caractérisation de la qualité et la valorisation des fruits frais et des dérivés du cactus ; l’amélioration et la diversification de la production fourragère dans les périmètres irrigués ; l’optimisation de la conduite intégrée des ruchers pour la production du miel biologique de haute qualité ; l’effet des micro-organismes sur la croissance des plantes , l’élaboration de nouveaux produits bio-fertilisants ainsi que l’élaboration de référentiels technico-économiques et la contribution au transfert des nouvelles technologies.
En oléiculture, les travaux menés ont permis l’obtention par croisement de 5 variétés d’olivier (Agdal, Baraka, Dalia, Mechkate et Tassaoute), la sélection des 2 fameuses variétés Haouzia et Ménara, la conservation des ressources génétiques de l’olivier avec une collection mondiale de cette culture, l’économie de près de 70% de l’eau par l’irrigation déficitaire, le développement de la lutte intégrée contre les ravageurs de l’olivier, la caractérisation de l’huile d’olive marocaine et la valorisation du système traditionnel de trituration.
Les études entreprises en phoeniciculture ont abouti à la sélection de 6 variétés de palmier dattier résistantes au Bayoud, la sélection de 7 clones résistants au Bayoud et de bonne qualité dattière, la création de la variété de palmier dattier Najda, le développement de trois techniques de multiplication in vitro du palmier dattier et la valorisation de dattes à faible valeur marchande par leur transformation en jus, en confiture, en pâte et autres.
En ce qui concerne les systèmes de production en conditions difficiles, les chercheurs du Centre ont pu sélectionner des variétés de luzerne résistantes au froid et à la sécheresse, élaborer un modèle de conservation in situ des ressources génétiques de la luzerne, conserver les ressources génétiques de 160 génotypes de cactus, élaborer un référentiel technico-économique pour la lutte contre la pauvreté en zones montagneuses et améliorer les techniques de transformation du cactus pour la fabrication de confiture, de jus et autres.