Serge Zaka, conférencier et consultant indépendant en agroclimatologie, alerte sur la situation en cours au Maroc, déjà éprouvé par une sécheresse historique. En plein mois de février, les températures atteignent des sommets alarmants, avec 35.7°C enregistrés à Agadir. Même à minuit, la chaleur persiste à Sidi Ifni, où le thermomètre affiche encore 30.5°C. Il convient de rappeler qu’en août dernier, Agadir avait déjà battu tous les records avec une température record de 50.4°C.
Cette situation météorologique exceptionnelle soulève des préoccupations majeures quant à ses conséquences sur l’agriculture marocaine. Selon le rapport du GIEC, la désertification menace désormais de manière croissante les zones agricoles du Maroc. Les six dernières années de sécheresse ont été des indicateurs éloquents de ce phénomène. Le Maroc, traditionnellement considéré comme le verger de l’Europe aux côtés de l’Andalousie en Espagne, risque de ne plus pouvoir assumer ce rôle d’ici 2050 selon l’expert.
Une des conséquences majeures de cette évolution agroclimatique est la sortie progressive du Maroc et de l’Andalousie de la biogéographie, l’aire de répartition des espèces agricoles. Cette transition entraînera inévitablement la disparition de nombreuses filières agricoles, mettant en péril des secteurs clés de l’économie marocaine.
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L’impact de ces changements se fait déjà ressentir sur des cultures emblématiques, comme celle de l’olivier. Selon les observations de Serge Zaka, cette espèce devrait progressivement migrer vers le nord, atteignant potentiellement des régions telles que la France. Cette délocalisation des cultures agricoles annonce un bouleversement majeur dans l’équilibre biogéographique de la région, avec des conséquences économiques et sociales potentiellement dévastatrices.