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Agropôle olivier Meknès: Valorisation des co-produits oléicoles

Valorisation des co-produits oléicoles: Le savoir-faire marocain profite à ses concurrents.

Le directeur de l’Agropôle olivier de Meknès, Noureddine Ouazzani, démontre l’importance économique des co-produits de l’olivier qui constituent de réels gisements énergétiques.

Dans un entretien avec l’Economiste, Noureddine Ouazzani déclare que les sols fertilisés par les margines et le grignon sont plus rentables avec une  production plus élevée et un taux d’accroissement important.

Malgré les avancées considérables effectuées par les chercheurs marocains en matière de valorisation de co-produits d’oliviers, l’absence de législation pour réguler l’utilisation de ces produits freine le développement de ce secteur au Maroc. Pendant ce temps, d’autres pays concurrents, notamment ceux de la méditerranée,  profitent du savoir-faire marocain en la matière pour augmenter leur rendement, minimiser l’effet de ces produits sur l’environnement et aussi développer de nouvelles sources d’énergies propres.

D’après M. Ouazzani, « la problématique environnementale est l’une des préoccupations actuelles de la filière oléicole au Maroc. Particulièrement, les margines et les grignons humides« .

Les études menées par l’Agro-pôle Olivier ont confirmé que l’épandage des margines et du compost des grignons d’olives sur les terres agricoles constitue une technique d’élimination simple, efficace et peu onéreuse de ces résidus. Ainsi, la fertilité des sols augmente notamment chez les cultures de l’olivier, la vigne et certaines cultures annuelles, tout en diminuant considérablement l’impact sur l’environnement.

Toutefois, il est primordial de respecter les bonnes pratiques pour l’épandage des margines sur les parcelles. La quantité recommandée est de 50 à 80 m3/ha.

Le secteur a besoin de textes de lois organisant et réglementant les quantités épandues sur les terres agricoles, à l’instar des principaux pays oléicoles européens.

L’Agro-pôle de Meknès a accompagné plusieurs pays de la Méditerranée dans l’épandage des margines qui ont aboutit à des résultats très satisfaisants.

Des expérimentations  menées en Tunisie et en Syrie ont montré que les parcelles ayant reçu plus de 100 m3/ha de margines issues de l’extraction de l’huile d’olive ont une production plus élevée avec un taux d’accroissement de 33,5%.

Suite à ces résultats, une loi autorisant l’épandage de 50 m3/ha tous les 2 ans sur la même parcelle (décret n°1308/2013) a été élaborée récemment en Tunisie.

Au Maroc, « un arrêté ministériel concernant ce volet est en cours de préparation. Ses initiateurs savent qu’en valorisant la biomasse de l’olivier on sauve la planète » annonce M. Ouazzani.

Ainsi, « l’épandage des margines et grignons peut constituer une solution envisageable, aussi bien pour se débarrasser de ces effluents que pour améliorer la fertilité du sol ».

Les professionnels du secteur sont convaincus que l’amélioration de la compétitivité de la filière oléicole passera par la valorisation des co-produits de l’olivier notamment de la biomasse générée annuellement par la filière oléicole.

Ces résidus constituent une source énergétique renouvelable d’autant plus que le noyau d’olive représente un pouvoir calorifique de l’ordre de 5kWh/kg. Cette source permet de produire de l’énergie thermique, électrique et/ou bio-combustible. Autant de potentialités qui présentent des avantages environnementaux et économiques indéniables pour cette filière.

La région Fès-Meknès dispose du plus grand pôle oléicole et industriel du Maroc avec une capacité de trituration de plus de 16.000 tonnes d’olives par jour et des infrastructures industrielles de traitement des sous produits de l’Olivier (Olea Food) qui peuvent mobiliser un gisement de biomasse annuel de plus de 200.000 tonnes, soit l’équivalent de 30% de la facture annuelle de l’électricité de Meknès (200 millions de DH environ).

Le projet «Olea Green Food Meknès» est l’un des projets innovants d’énergie renouvelable pour l’amélioration de la compétitivité de la filière et surtout pour une oléiculture durable respectueuse de l’environnement.

Ce projet, labellisé COP22 et MED COP, est en cours de développement par le groupe LCM-Aïcha, Green Of Africa, Veolia et la Ville de Meknès, avec l’appui du ministère de l’Agriculture et de la région Fès-Meknès.

Cette expérience pilote pourrait être reproduite dans les autres régions oléicoles marocaines. D’autant plus que le Royaume prévoit l’extension des superficies oléicoles à 2 millions d’hectares d’oliviers en 2030. Ainsi, le pays serait en mesure  à cette date d’accueillir 10 autres projets similaires d’une puissance de 10 MWe dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé (PPP).

D’après M. Ouazzani, en suivant cette démarche, la filière oléicole marocaine continuerait à se développer et se hisser au rang des grands producteurs internationaux et surtout promouvoir le développement macroéconomique du Maroc en créant de nouveaux métiers, comme celui de la valorisation bioénergétique de la biomasse de l’olivier.

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