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Technique: La culture du poirier au Maroc

La culture du poirier au Maroc: De la production à la récolte.

Le poirier (Pyrus communis) appartient à la famille des rosacées. Cette culture est présente sur l’ensemble des continents. Elle occupe une aire de production estimée à 1 million d’hectares cultivés dans le monde. La production mondiale avoisine 20 millions de tonnes, destinée à la consommation et à la transformation. Au Maroc, le poirier occupe une superficie de 4.000 ha pour une production de 40.000 T. Les principales régions de production sont Azrou-Ifrane, Meknès-Fès, Khénifra-Midelt et le Gharb.

Les exigences agro-climatiques du poirier au Maroc: Cette culture tolère des conditions édaphiques larges (texture argileuse à sableuse, un pH acide ou basique, etc…). Le poirier a de façon générale de gros besoins en froid hivernal. Il se développe dans des zones climatiques où la température hivernale reste en dessous de 7°C et il peut supporter des températures allant jusqu’à -26°C. Les températures au dessus de 27°C et au dessous de 12°C entrainent une réduction du calibre et des fruits. D’une autre part, la culture du poirier est exigeante vis-à-vis de l’humidité du sol et de la sécheresse des sols. Les différentes variétés présentent une croissance optimale dans des sols profonds, frais et bien approvisionnés en eau et en nutriments. Les conditions de fort ensoleillement favorisent une bonne croissance des poires.

Le matériel végétal du poirier au Maroc: Il est indispensable d’utiliser un matériel végétal sain provenant de stations ayant des caractéristiques semblables à celles du lieu de plantation. Le plant utilisé doit avoir le bourgeon terminal sain, la racine principale doit être bien développée, avec de nombreuses radicelles secondaires. La gamme variétale du poirier comprend une dizaine de variétés qui fournissent la quasi-totalité de la production de poires au Maroc. Les variétés les plus cultivées sont:

  • La poire Williams qui mûre dès la mi-août. Cette variété possède de gros fruits jaunes à chair fine, juteuse et sucrée.
  • La poire Doyenne du Comice mûre en octobre. Elle produit de gros fruits verdâtres très parfumés, à chair fondante et juteuse.
  • La poire Conférence est une bonne variété tardive. Elle se caractérise par des fruits allongés verdâtres très juteux et parfumés.

La plantation du poirier au Maroc: Il est conseillé de préparer le sol par un passage d’un sous-solage croisé, selon 2 directions perpendiculaires, dans le but de favoriser la pénétration de l’eau et des racines dans le sol. La plantation s’effectue manuellement ou mécaniquement, selon les dimensions adaptées aux systèmes racinaires des plants. Elle s’effectue en période de repos végétatif, de novembre à mars. Il faut éviter les jours de gelée, de précipitations ou de vents forts. Les racines doivent être bien étalées et la base de la tige du jeune plant ne doit pas être enterrée.

La taille du poirier au Maroc: La taille est considérée une technique très importante dans la production des poires. La taille permet à l’arbre de conserver une forme harmonieuse, aérée et régulière et vise surtout à supprimer les branches mortes, celles qui se croisent dans la ramure. Couper les branches trop longues qui s’éloignent de la forme. Cette technique réduit le risque de formation de fourches ou de gourmands, qui pourraient entrer en concurrence avec la tige principale.  Dans ce cadre, il faut effectuer une taille fréquente (tous les 1 ou 2 ans) en supprimant les branches de plus de 1,5 à 3 cm de diamètre à l’insertion, afin d’éviter les drageons produits sur poirier. Il est préférable d’effectuer la taille du poirier durant le repos de végétation (hors périodes de gel).

L’entretien du poirier au Maroc: Une irrigation fréquente et abondante est nécessaire pour la bonne croissance du poirier. Les besoins moyens en eau d’irrigation des poiriers avoisinent les 725 mm, répartis du mois d’avril à septembre, avec un pic d’apports de fin juin à début août. Le système d’irrigation peut être un ruissellement, une submersion, une aspersion ou un système de goutte-à-goutte. Le pilotage de l’irrigation et des systèmes d’irrigation actuels permettent de raisonner les apports. L’irrigation pratiquée par aspersion permet d’assurer la protection anti-gel. L’enherbement de l’inter-rang permet de limiter, avec la gestion des apports, le lessivage des nitrates dans les nappes phréatiques.

Un amendement organique est préconisé. La quantité à adapter est déterminée en fonction des analyses des sols. Lors de la préparation du sol, il faut incorporer la fumure de fond qui se compose du fumier de 50 à 60 T/ha, du Phosphate de 300 à 400 U/ha sous forme de SuperPhosphate, et du Potasse de 300 à 400 U/ha sous forme de sulfate de potasse ou mieux de sulfate double de potasse. Pour des arbres en pleine production, il faut apporter une quantité de 20 à 25 T/ha de fumier bien décomposé et 120 unités/ha d’azote fractionné en 1/3 sous forme d’ammonitrate au stade du débourrement, 1/3 sous forme de nitrate au stade de la floraison et 1/3 sous forme de nitrate au stade du grossissement du fruit. Il faut apporter également 50-100 unités/ha de P205 sous forme de superphosphate en hiver, afin de prévenir le jaunissement des feuilles et la décoloration des nervures des feuilles.

Les maladies et ravageurs du poirier au Maroc:  Cette culture se trouve sujette à de nombreuses maladies à virus et à des ravageurs nuisibles qui affectent la croissance des poires.

  • Le psylle du poirier: Cet insecte est responsable des perturbations de la croissance des rameaux de l’année, des bourgeons et des fruits. Elles sont causées par des piqures phytotoxiques du psylle. L’excrétion du miellat provoque des nécroses et de graves brulures sur les feuilles et les fruits.
  • Les cochenilles: Ces insectes enfoncent leur rostre dans les tissus de la plante et se nourrissent de la sève. Les branches attaquées se tachent, se fendent puis à terme se dessèchent.
  • Le puceron mauve: Les colonies de petits insectes de différentes couleurs causent un dessèchement des feuilles. L’excrétion du miellat provoque des nécroses et de graves brûlures sur les feuilles et les fruits.
  • Le flétrissement bactérien: Le flétrissement bactérien entraîne un flétrissement et noircissement de l’extrémité des pousses. Ces dégâts sont limités aux organes herbacés.
  • Le feu bactérien: Cette maladie se propage dans les plaies de taille, mais aussi par les fleurs. Il entraîne le noircissement des rameaux, des bouquets floraux et des pousses. Une sève jaunâtre qui vire au brun s’écoule des parties atteintes.
  • La tavelure: Au printemps, un champignon parasite cause des taches brunes olivâtre, d’aspect velouté qui évoluent en petits chancres, et qui développent des pustules contaminantes. Sur les poires, les taches noires évoluent sous forme de croûte liégeuse entraînant des déformations et craquelures, plus ou moins profondes, et provoquent une chute en cas d’attaque précoce.

La récolte du poirier au Maroc: La récolte se base sur les indices de cueillette. La coloration des pépins est l’un des indice les plus importants, la couleur brune doit s’étendre sur au moins ¾ de la surface des pépins, le test de régression de l’amidon, la couleur de fond de l’épiderme, la fermeté, l’acidité doivent être prises en considération.

Avec www.legume-fruit-maroc.com et agrimaroc.org
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