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L’histoire des viandes putréfiées post Aïd…

Au lendemain de l’Aid Al-Adha, l’histoire des viandes putréfiées.

Au lendemain de la traditionnelle fête de l’Aid Al Adha, à l’issue de l’abattage de leur mouton, de nombreuses familles avaient constaté l’état de putréfaction très avancée sur les carcasses des animaux. Cette constatation a fait la une de plusieurs journaux au lendemain de la fête, ainsi, le débat portant sur l’alimentation du bétail est de nouveau ouvert.

Un fait qui n’est pas nouveau

Monsieur Bouazza Kherrati, président de la Fédération de protection des consommateurs, précise que la Fédération a pu très vite constater la contamination endogène devant le nombre de cas très nombreux et décelés au lendemain de l’Aid et ce, dès la réfrigération des morceaux de viande. Il précise également que même si cette année les plaintes ont été très nombreuses et sont arrivées très rapidement à la Fédération, ces cas ne représentent pas une première. Une enquête a été immédiatement demandée auprès de l’ONSSA l’office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires.

Putréfaction avancée sur les carcasses

Les familles ont très vite constatées après la réfrigération des morceaux de viande, une étape que les familles marocaines pratiquent souvent au lendemain de l’abattage de l’animal, que les morceaux de viande devenaient vert ou bleu et qu’une odeur nauséabonde se dégageait. Ces constatations ont été très nombreuses, et la Fédération de protection des consommateurs a été très vite submergée par les plaintes.

Le Débat sur l’alimentation du bétail est relancé

Le débat sur l’alimentation du bétail est donc relancé. En effet, de nombreux éleveurs n’hésitent pas à utiliser des aliments prohibés pour engraisser leurs moutons. Monsieur Kherrati, président de la Fédération de protection des consommateurs, précise et rappelle que le phénomène de putréfaction avancée des carcasses touche surtout les bêtes bien engraissées. Il précise qu’une carcasse d’animal est saine dans la mesure ou le contenu stomacal n’est pas pollué. Pour les plaintes concernant les carcasses des animaux en état de putréfaction avancée, il s’agit dans l’ensemble d’animaux de poids importants. Les analyses ont été claires, l’alimentation de ces animaux est de mauvaise qualité et leur carcasse est donc bien polluée. Des déchets de volailles donnés aux animaux pourraient être la cause notamment de la pourriture des os. A ce titre, les autorités sanitaires doivent donc suivre toutes les filières. Le phénomène touche-t-il tout le pays ou certaines régions ? Les enquêtes en cours devraient apporter ultérieurement des réponses.

Les mauvaises pratiques d’éleveurs peu scrupuleux

Certains éleveurs sont peu scrupuleux et n’hésitent pas à nourrir leurs animaux avec des produits d’alimentation prohibés, voir même interdit. Certains utilisent des médicaments qui permettent un engraissement plus rapide, on a parlé récemment du cas de la pilule destinée aux femmes qui veulent prendre quelques kilos, une pilule ainsi donnée aux animaux par certains éleveurs, une pratique qui a fait débat juste avant la fête. Un dérivé de cortisone, interdit au Maroc, serait également distribué et utilisé par certains éleveurs, cela expliquerait la croissance démesurée de certaines bêtes. Certains animaux seraient même soumis à des injections anti-inflammatoires. Toutes ces pratiques mettent évidemment en danger la santé des consommateurs.

Les différents point de vue

Pour Jamal Farhane secrétaire général du secteur du transport du secteur des viandes relevant du Syndicat national des commerçants et des professionnels, l’alimentation est bien en cause, et selon lui, il aurait fallu une étude poussée de toutes les carcasses polluées par les services vétérinaires de l’ONSSA afin de déterminer les réelles causes et les filières concernées. Selon lui toujours, d’autres filières doivent être prises en compte, comme les moutons qui proviennent d’Algérie et qui sont vendus chaque année à l’aide de circuits informels, ce qui a été constaté notamment à Casablanca.

Pour Mohammed Benhaddou, inspecteur vétérinaire auprès de l’ONSSA de la région de Rabat-Salé, il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre mesure, ces cas ne seraient que des cas isolés. Selon lui, toutes les régions du royaume sont soumises à des inspections régulières pour assurer aux consommateurs une viande de qualité. Deux hypothèses pourraient expliquer le phénomène en nombre de cette année. La première hypothèse pourrait porter sur l’abattage et surtout sur une mauvaise évacuation du sang de l’animal ce qui pourrait favoriser la prolifération de bactéries. La seconde hypothèse émise est liée à la forte chaleur et au taux d’humidité très poussés pour le jour de la fête de l’Aid cette année. Ainsi il conclut qu’il n’est pas étonnant de voir que les cas concernés se distinguent surtout dans les régions côtières.

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