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La culture de la pastèque interdite à Zagora ?
La culture de la pastèque interdite à Zagora ? - photo:DR

La culture de la pastèque interdite à Zagora ?

La culture de la pastèque interdite à Zagora ?

Malgré la sécheresse qui touche la région de Souss-Massa-Drâa, la culture des pastèques ne cesse d’augmenter dans la région de Zagora. Les responsables locaux demandent l’interdiction de cette culture.

A Zagora, plusieurs agriculteurs s’intéressent de plus en plus à cette culture jugée plus rentable malgré des menaces d’interdiction, initiées par les responsables locaux, de la culture de pastèque dans la région, considérée comme  très consommatrices en eau d’irrigation.

« Il y a eu une réunion en octobre 2014 sous la présidence  du  gouverneur de la province en présence de la ministre déléguée chargée de l’Eau, du directeur de l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et  de l’arganier (ANDZOA), du directeur régional de l’investissement agricole à Ouarzazate, du directeur de l’Agence du bassin hydraulique de Souss-Massa-Draâ, du directeur régional de l’eau potable, des présidents des communes ainsi que des acteurs politiques et économiques de la région. Tous étaient  convaincus de la gravité de la situation et du risque que présente la culture des pastèques pour les ressources hydrauliques de la région de Zagora. Et à l’unanimité, ils ont été favorables à la prise d’une décision urgente interdisant cette culture », a indiqué au journal Libération, le président de l’Association des amis de l’environnement de Zagora, poursuivant que deux ans après, aucune décision n’a été prise et le nombre d’agriculteurs exploitant de ce genre de culture s’est accru.

Selon la même source, l’absence de prise d’une telle décision démontre d’un côté, l’absence d’une vraie volonté d’adopter une approche hydraulique intégrée, durable et participative et de l’autre, cela traduit la puissance des lobbies agricoles qui ne semblent pas se soucier des effets de la sécheresse qui frappe Zagora.  En effet, les chiffres parlent d’eux-mêmes. La culture des pastèques est consommatrice de beaucoup de ressources hydriques. Elle absorbe plus de la moitié des eaux d’irrigation de la région.

Une étude de l’Agence du bassin hydraulique de Souss-Massa-Draâ menée en 2014,  au niveau de la nappe phréatique de Faija, principale source en eau qui alimente la culture des pastèques de cette région,  a révélé un déficit de 5 millions de m3 par an. L’eau consommée équivaut à 15,57 m3/sec alors que l’eau qui alimente la nappe ne dépasse pas les 10,34 m3/sec. Le volume d’eau utilisé dans l’agriculture est le plus important et représente 11,93 m3/sec comparé à l’eau potable qui est de l’ordre de 0,8 m3/sec.

L’étude a démontré également que l’irrigation de 200 ha de pastèques exige 10 millions de m3 d’eau soit le volume d’irrigation de 1 000 ha de palmiers.  Une situation jugée inacceptable par plusieurs écologistes de la région puisque toutes les études menées sur l’état des lieux des ressources hydraulique dans celle-ci ont constaté une aggravation de la pénurie d’eau qui résulte d’un déséquilibre entre la capacité du milieu et l’augmentation des besoins.

Cette situation de surexploitation des ressources hydriques à Zagora interpelle aujourd’hui la Stratégie d’aménagement et de développement des oasis au Maroc. Cette question a été déjà relevée par le Conseil économique, social et environnemental  qui a constaté dans un rapport que  la gestion des ressources en eau démontre que le ministère délégué chargé de l’Eau et le Conseil supérieur de l’eau et du climat ne constituent pas, dans les faits, de véritables entités de coordination, indique le journal.

De surcroit, la Commission interministérielle de l’eau est inactive, et les Agences de bassins hydrauliques sont peu efficaces à cause de leur manque d’autonomie décisionnelle et des dotations financières et moyens humains insuffisants, conclut le journal.

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