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Guide des maladies du Blé

Guide des maladies du Blé

Guide des maladies du Blé.

Les maladies du blé sont assez nombreuses et peuvent se montrer redoutables à différents stades de son développement (du semis à la récolte). Dans ce qui suit, nous détaillerons les principales maladies qui attaquent la culture du blé.

Oïdium du blé

Maladie fongique céréalière répandue, l’oïdium et ses champignons Blumeria graminis peuvent provoquer une perte de rendement de près de 20 % si la détection de l’épidémie n’a pas été précoce et lorsque l’hygrométrie ambiante est importante.

Ce sont généralement les feuilles qui sont le plus brutalement attaquées. Elles vont voir se développer des pustules où se nichent des spores.

La contamination s’effectue par dissémination des spores de Blumeria graminis. Celles-ci peuvent provenir de graminées contaminées, se disséminant principalement par l’action du vent. L’autre moyen de contamination provient des débris de récoltes, dans lesquels le parasite est en dormance en hiver, par le biais d’autres spores, appelés ascopores.

Lorsque la spore contamine la plante, le champignon se développe. L’attaque a généralement lieu à l’automne ou au printemps. Plusieurs facteurs peuvent favoriser le développement de l’oïdium. Ainsi, une hygrométrie faible et des températures douces, autour de 15 à 20°C, permettent à la maladie de s’étendre rapidement. Le semis précoce et un peuplement dense sur la parcelle peuvent favoriser la contagion. L’utilisation de l’engrais azoté peut également jouer un rôle de catalyseur dans le développement de Blumeria graminis.

L’oïdium peut être visible dès l’automne dans la culture. Il est plus souvent observable à partir du stade montaison, entre le tallage et l’épiaison.

Fusariose

Pour le blé, comme pour toutes les céréales à paille d’ailleurs, la Fusariose est une maladie fongique qui peut impacter de manière fatidique la qualité du grain et son volume de production, pour des pertes qui peuvent atteindre 10 quintaux par hectare. Les champignons se délectent des résidus de culture où ils prolifèrent.

Elle se manifeste généralement par l’apparition d’un noircissement de la tige et de la glume, tandis que l’épi aura lui tendance à blanchir.

Pour le blé comme pour le maïs, c’est au moment de la floraison qu’apparaîtra la fusariose si elle n’a pas été anticipée. Une période légèrement décalée dans le temps suivant que le champ soit cultivé dans le Sud-Ouest ou dans le Nord Est.

Contrairement à certaines maladies fongiques, l’apparition de la fusariose est mauvais signe : il n’existe pas de traitement curatif purifiant totalement les plants infectés.

Il existe plusieurs méthodes pour soigner cette maladie :

Rotation de la culture de la parcelle, travail et qualité du sol, variétés plantées : ces trois facteurs agronomiques sont primordiaux. Il est très important d’éliminer les résidus de culture par broyage ou enfouissement.

La densité des semis (trop serré, ils sont privés de lumière et favorisent l’humidité) est également à modérer. Le respect de ces critères permettra d’anticiper et d’annihiler quasiment tous les risques d’infection à la fusariose.

D’un point de vue phytosanitaire, des fongicides sont utilisables en complément des solutions agronomiques, avec une utilisation au moment de la floraison et/ou après de fortes pluies.

Septoriose

C’est la plus sévère des maladies céréalières, pouvant annihiler complétement la récolte d’un champ. Il existe deux versions de cette infection, a chacune son champignon nuisible : Septoria triciti, le plus courant en France, et Stagonospora nodorum, agglutiné dans le Sud Est de la France.

Un blé malade de la septoriose présente des petits points noirs qui sont en fait des pycnides, organe reproducteur de la maladie. Plus la contamination est avancée, plus les zones nécrosées seront importantes.

Comment pour beaucoup de champignons, c’est l’humidité qui tient un rôle majeur dans le développement et la propagation de la septoriose. Ainsi, la pluie n’est pas qu’un agent catalyseur, elle peut aussi disséminer (éclaboussures, frottements) les pycnides de feuilles en feuilles et de plants en plants.

La variété des semis utilisée est également un facteur déterminant dans l’apparition de la maladie. C’est un cas concret d’éradication : utiliser les semis appropriés à la situation de la parcelle s’avère prépondérant.

Enfin, la qualité du sol et la présence des résidus sont également des critères à prendre en compte. Les champignons se logent dans les résidus : il ne suffit que d’un peu de pluie pour les faire sortir de leurs refuges très hospitaliers.

Pour remédier à cette maladie :

D’un point de vue agronomique, et préventif, il est responsable de se documenter sérieusement dans les choix des variétés destinés à êtres semer. Un choix déterminant.

Autre critère propre à la culture même : le broyage ou l’enfouissement des résidus, et ainsi diminuer sérieusement le champ des possibilités pour les champignons qui s’y sont réfugiés.

D’un point de vue phytosanitaire, les traitements fongicides s’avèrent efficaces à condition d’une mise en œuvre bien orchestrée. Un traitement initial est prévu au stade de la montée du deuxième nœud de la tige, en prenant en compte les facteurs liés à l’humidité (pluviométrie).

Piétin échaudage

C’est une maladie de la série des fongiques, qui contamine les racines du blé. Son pouvoir de propagation est heureusement assez limité, souvent induit par le travail de la terre par l’agriculteur.

Les pertes sont assez limitées si on prend gare aux foyers d’infection assez tôt. Si le blé cumule les maladies piétin verse et piétin échaudage, la combinaison accentuera les dommages causés par ces deux maladies.

On recense deux manières de s’attaquer au piétin échaudage : le traitement phytosanitaire et la lutte agronomique.

Dans le cas du traitement phytosanitaire, le champ d’action est restreint. Il n’existe pas, en effet, de traitement direct autorisé, autrement que sur les semences. Il est possible d’appliquer un traitement de semences à base de silthiofam. Son efficacité n’est toutefois pas pleinement satisfaisante (60 % au maximum). En outre, son utilisation deux années de suite n’est pas possible, dans la mesure où le champignon pourrait développer une résistance au traitement. Ainsi, sur les parcelles très infestées, ce traitement aura des résultats partiels.

La lutte agronomique s’articule autour de plusieurs stratégies. Le moyen le plus efficace est de privilégier la rotation, en évitant les céréales pour privilégier une culture « non hôte » sur laquelle le champignon ne pourra pas se développer, betterave ou pomme de terre, par exemple. Ce n’est qu’au bout de deux ou trois ans sans culture « hôte » que le champignon disparaîtra. Dans l’intervalle, l’agriculteur veillera à ne pas cultiver des espèces susceptibles d’héberger le piétin échaudage, comme le ray-grass, et à ne pas faire de jachère.

Pour lutter contre le piétin échaudage, une opération agronomique toujours utile est le désherbage, en détruisant les supports sur lesquels pourrait se fixer le champignon (repousses, graminées adventices).

Les rouilles du blé

Il existe quatre types de rouille : la brune (puccinia triticina), la couronnée (puccinia coronata), la jaune (puccinia striiformis) et la noire (puccinia graminis). Seule la rouille couronnée n’atteint pas le blé, puisqu’elle est spécifique à l’avoine.

Ces rouilles n’ont pas la même fréquence. La rouille jaune est présente de façon importante en France depuis 2011 et prolifère de façon accélérée, s’attaquant fortement aux rendements. La rouille brune se développe également, à moindre échelle, mais mérite une surveillance accrue. La rouille noire est beaucoup plus rare dans l’Hexagone et ne provoque que des pertes minimes.

Helminthosporiose

Présente surtout dans la partie Nord et Nord-Est de l’Hexagone, l’helminthosporiose est une maladie assez rare, qui touche particulièrement le blé tendre.

Elle se répand d’abord du bas de la tige vers le haut de la plante et des feuilles, stigmatisées par des tâches ovales marrons entourées d’un liseré jaunâtre.

Si elle reste donc peu observée, la contamination par helminthosporiose peut condamner jusqu’à 50 % d’une récolte.

La carie du blé

C’est le champignon nuisible tilletia caries qui donne son nom à la maladie dite carie du blé. Les grains qui ont été cariés peuvent contenir des millions de spores, qui se répandent très rapidement dans la culture au gré des éléments. Les épis vont avoir un aspect ébouriffé, à cause du grossissement des grains.

Non seulement la récolte touchée par la carie du blé va perdre en quantité, mais elle va aussi perdre en qualité, avec un déclassement du grain.

Charbon du blé

Le charbon du blé est redoutable parce que très contagieux : il pousse à l’intérieur du grain, ce qui fait que si ce dernier est utilisé lors des prochaines semences, il continuera à porter la maladie.

Le charbon tient son nom de la manifestation qu’il a sur la plante : il entoure les épis d’un épais voile noir.

Les pertes de rendement peuvent atteindre jusqu’à 20 % et baisser sérieusement la qualité du grain.

Rhizoctone des céréales

C’est encore une maladie qui se faisait rare sur le sol français au 20e siècle et qui se développe désormais à chaque récolte qui passe. Son impact au niveau de la tige (des tâches noirâtres) n’entrainait jusqu’alors que de faibles pertes de rendement.

Cependant, depuis 2012, le rhizoctone des céréales (Rhizoctonia cerealis) à ne pas confondre avec le rhizocotone du mais (Rhizoctonia solani), se développe plus fortement et mérite une attention particulière.

Avec wikiagri
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