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Dossier: emploi et enseignement agricole au Maroc

Dossier: emploi et enseignement agricole au Maroc, quid de l’ingénieur agronome.

Le secteur Agricole au Maroc génère 14 % du PIB. Le taux de croissance du pays est fortement corrélé à celui de la production agricole. L’agriculture demeure le premier pourvoyeur d’emplois du pays. Plus encore, 40 % de la population vit de ce secteur. Emploi et enseignement agricole au Maroc, comment et pourquoi aujourd’hui. Eclairage.

L’emploi agricole au Maroc

Le groupe de professions qui domine l’emploi agricole marocain demeure celui des «ouvriers et manœuvres agricoles et de la pêche, y compris les ouvriers qualifiés», selon la classification adoptée par le HCP. En quinze ans, la part de cette profession dans l’emploi total a perdu 6 points de pourcentage, mais elle reste toujours à la première place : 25% contre 31% en 2000. En y ajoutant les «exploitants agricoles, pêcheurs, forestiers, chasseurs et travailleurs assimilés» dont la part est quasiment figée à 14%, on obtient les 39-40% d’emplois qui relèvent du secteur primaire.

C’est encore la preuve que le secteur primaire pèse toujours lourd dans l’économie marocaine. Même si ce secteur a vu sa part dans le PIB légèrement reculer, il occupe malgré tout la première place comme pourvoyeur d’emplois, en tant que branche d’activité économique. Cette configuration, est assez significative : voilà un secteur dont la contribution au PIB est de l’ordre de 14%, et qui, assure le gros des emplois du pays (près de 40%).

Quelques chiffres …

Le volume de l’emploi au Maroc est de 11 millions en 2014, avec une création annuelle moyenne de 129.000 postes d’emploi, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans une note sur le marché du travail au Maroc entre 2000 et 2014. Le nombre d’actifs âgés de 15 ans et plus, a atteint 11 millions en 2014.

Par secteur d’activité, 39% exercent dans l’agriculture, 11% dans l’industrie, 9% dans les BTP et 40% dans les services. Les bénéficiaires de nouvelles créations d’emplois sont surtout les adultes (40 à 59 ans) avec 100.000 emplois par an.  Les jeunes de 15 à 29 ans, ont perdu annuellement 25.000 emplois, une perte due principalement aux efforts d’élargissement de la scolarisation et au prolongement de la durée de scolarité.

Dans ce cadre, le secteur des services, avec une création annuelle moyenne de 87.000 emplois (67% du total des emplois créés), reste de loin le secteur pourvoyeur d’emplois au niveau national, suivi du secteur des BTP avec 31.000 emplois (24%), puis l’agriculture forêt et pêche 10.000 postes (8%) et, en dernier lieu, le secteur de l’industrie (y compris l’artisanat) avec 1.000 postes (1%).

L’enseignement agricole au Maroc

La formation agricole a toujours été au centre des préoccupations des politiques publiques, vu la place prépondérante qu’occupe le secteur dans le tissu socio-économique du pays. L’enseignement agricole au Maroc comprend un dispositif d’enseignement supérieur avec 3 établissements d’enseignement et de recherche et un dispositif d’enseignement technique et de formation professionnelle composé d’une cinquantaine d’instituts et centres.

3 établissements d’enseignement et de recherche:

L’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV) de Rabat et son Complexe Horticole d’Agadir, l’École Nationale d’Agriculture de Meknès (ENA) et l’École Nationale Forestière d’Ingénieurs (ENFI) de Salé.

Dossier: l'emploi agricole, devenir ingénieur agronome au MarocLes filières de formation : Horticulture et paysage, Industrie agro-alimentaire, Équipement rural, Topographie, Médecine vétérinaire, Foresterie.

Les cursus de formation : LMD (Licence-Master-Doctorat) pour bénéficier d’une meilleure lisibilité au niveau national et international.

L’Organisation des études

 A l’IAV et à l’ENA :

  • Deux années de prépas intégrées
  • Cycle ingénieurs de 6 semestres avec un tronc commun, une spécialisation et la soutenance d’un mémoire de fin d’études
  • Cycle de docteurs vétérinaires à l’IAV de 8 semestres et la soutenance d’une thèse en médecine vétérinaire.

Durée des formations : 5 ans pour les ingénieurs; 6 ans pour les vétérinaires.

A l’ENFI :

  • Etudiants sélectionnés à partir des années préparatoires de l’IAV et de l’ENA.
  • Ils effectuent ensuite un cycle sur les sciences forestières fondamentales et un cycle de spécialisation.

Pour info : à l’ENFI une formation militaire complète la formation scientifique des ingénieurs.

Les établissements d’enseignement technique et de formation professionnelle agricole

Leurs missions

  • Formation technique et professionnelle des jeunes aux métiers du secteur agricole
  • Formation par apprentissage des jeunes ruraux déscolarisés
  • Formation continue des agriculteurs
  • Insertion professionnelle en milieu rural des jeunes et des adultes
  • Animation et développement des régions et des territoires

Dossier: l'emploi agricole, devenir ingénieur agronome au MarocLe dispositif comprend la formation professionnelle et l’enseignement technique. L’apprentissage s’est greffé par la suite au dispositif.

46 établissements de formation professionnelle :

  • 8 Instituts de Techniciens Spécialisés en Agriculture (ITSA) formant des techniciens spécialisés, des techniciens et des ouvriers qualifiés
  • 16 Instituts de Techniciens en Agriculture (ITA) formant des techniciens et des ouvriers qualifiés
  • 22 Centres de Qualification Agricole (CQA) formant des ouvriers qualifiés

Prédominance des établissements dans les régions de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër et de Meknès-Tafilalet.

La capacité d’accueil : 4 000 élèves. Mais le nombre de candidats est bien supérieur au nombre de places offertes.

Nombres de lauréats par an : 1 000 ouvriers qualifiés, 500 techniciens de 400 techniciens spécialisés.

L’enseignement technique comprend :

9 lycées agricoles qui préparent au Bac des Sciences Agronomiques.

30 collèges ruraux : Un enseignement général et une initiation aux technologies agricoles.

Ingénieur agronome : Toujours un métier d’avenir au Maroc ?

Un enseignement et un métier (à finalités stratégiques) qui séduisent énormément d’étudiants marocains.

Définition du métier : Intensification des cultures; Amélioration et sélection des plantes, des animaux ou des agroéquipements; Utilisation des engrais et produits phytosanitaires pour les adapter en permanence aux besoins de l’agriculture et des agriculteurs d’aujourd’hui (productivité, qualité, respect de l’environnement…). Les compétences de l’agronome sont avant tout scientifiques.

Condition de travail : Il peut etre employé par le secteur public ou privé (coopératives agricoles, industrie agro-alimentaire, semenciers, pépiniéristes…). L’ingénieur agronome travaille en équipe avec d’autres agronomes, des biologistes, des producteurs, des commerciaux… . Il peut aussi être amené à se déplacer sur le terrain.

Compétences : C’est un scientifique spécialisé (par ex : en agro-environnement, agro-alimentaire et agrofournitures, bio-industries et milieu rural, production végétale, biochimie et technologie des produits animaux…).

Connaissances variées : Biologie animale et végétale, pratiques agricoles, chimie, physique, sciences économiques et sociales, comptabilité et informatique. Une carrière (de plus en plus internationale) qui nécessite la maîtrise d’au moins deux langues étrangères, bien souvent le français et l’arabe ne suffisent plus, notamment en raison des échanges de plus en plus soutenus avec l’Europe et notamment l’Espagne et avec l’Afrique.

Formation : 6 ans d’études. Etre titulaire d’un bac scientifique. Admission sur étude de dossiers et concours. Différentes spécialités : Vulgarisation agricole, protection des plantes, production animale, économie rurale, production végétale, machinisme agricole, zoologie, halieutique…

Rémunération : Le salaire de base mensuel d’un ingénieur agronome (débutant et qui travaille dans le secteur public) est de 8.000 Dirhams. Peut être plus élevé s’il travaille dans le secteur privé.

Cependant, entre la mondialisation, la sécheresse et le manque de réactions du Gouvernement. Il n’était pas facile, au début des années 2000, d’être ingénieur agronome au Maroc. Nos confrères de l’Economiste titraient même une enquête en 2001 sans équivoque: Ingénieurs agronomes: Le gâchis

Le pays à vocation agricole souffrait d’un manque de modernisation et d’innovations au niveau des techniques. Mais aussi du rehaussement du niveau d’encadrement des agriculteurs. La plupart des lauréats à cette période se retrouvaient donc en précarité. Une réalité du passé qui n’est plus d’actualité pour plusieurs ingénieurs interrogés.

En effet suite aux nombreuses innovations que le gouvernement a opéré ces dernières années, le secteur agricole rattrape petit à petit son retard. Les lauréats sont désormais courtisés au Maroc, et un grand nombre s’est dirigé vers une carrière à l’international. Enfin certains occupent même des fonctions politiques importantes.

L’avenir semble radieux.

Crédit photos:DR
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